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Recherchons-nous la renommée ?

Sommes-nous vraiment insensibles à ce que notre entourage pense de nous ? Nous voudrions croire que nous sommes des hommes et des femmes de caractère, des personnes qui ne sont pas influencées par les opinions, les tendances et les styles.

Sommes-nous certains de combattre le bon combat ? Regardons-nous la vie avec les "yeux de Dieu" ? A quoi en sommes-nous aujourd'hui ? Et le Seigneur lui-même, que pense-t-il de nous, comment nous voit-il ?

Ce que nous sommes aux yeux de Dieu, c'est ce que nous sommes. Rien de plus.

Le plus grand homme

Qu'est-ce qui rend grand un homme ou une femme dans les Écritures ? Il y a quelques années, j'ai été frappé par la façon dont Jésus a évalué la vie de Jean-Baptiste : "En vérité, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés de femme, il n'en a été suscité aucun de plus grand que Jean le baptiseur" (Matt. 11. 11). Pourquoi une appréciation si élevée de Jean-Baptiste ? Plus grand qu'Abraham et Moïse ? Plus grand que David et Salomon ? Plus grand qu'Ésaïe qui, lui aussi, a annoncé la venue de Christ ? Qu'est-ce que Christ a vu en Jean-Baptiste pour en faire l'éloge d'une manière si éclatante ? Il est vraiment utile d'explorer la vie de Jean.

Une vie courte et peu commune

Que savons-nous de Jean-Baptiste ? Il était apparenté à Jésus. De 6 mois son aîné (Luc 1. 36), il était le fils unique d'un vieux couple, Elizabeth et Zacharie le sacrificateur, qui tous deux descendaient d'Aaron. La Parole les décrit comme des personnes "justes devant Dieu" (Luc 1. 6). Des miracles ont entouré la naissance Jean-Baptiste, mais il n'a jamais accompli lui-même de signes miraculeux (Jean 10. 41). Il a été décapité dans la trentaine, alors qu'il était emprisonné (Matt. 14. 10). Qu'est-ce qui a rendu cette courte vie si spéciale ?

Vous ne pouvez pas satisfaire tout le monde !

Les Écritures ne cachent pas le fait que Jean-Baptiste était une personne un peu étrange. En contraste avec le statut social de son père, un sacrificateur, Jean pratiquait un régime excentrique et son habillement était rudimentaire (Matt. 3. 4). Comment ses parents (s'ils étaient encore vivants) et les voisins voyaient-ils ce jeune homme non conformiste ? En raison des miracles entourant sa naissance, beaucoup de voisins avaient dit : "Que sera donc cet enfant ?" (Luc 1. 66).

Le style de Jean-Baptiste n'était pas orthodoxe et son message n'était pas populaire dans les milieux religieux. De fait, Jean-Baptiste entraînait les personnes loin du temple et des sacrifices institués par Dieu. Par contre, le peuple considérait Jean comme un prophète (Matt. 14. 5). Pour le roi Hérode, il restait une énigme. D'une part, Hérode a essayé de protéger Jean qui, de toute évidence, était "un homme juste et saint" (Marc 6. 20). Mais Hérodias, la femme d'Hérode, voyait en Jean une menace à sa vie libre et sensuelle. Elle l'a fait décapiter (Matt. 14. 1-12).

Jean ne correspondait à aucune forme de religion organisée. Cependant, les paroles de Christ résonnent encore : "Parmi ceux qui sont nés de femme, il n'y a aucun prophète plus grand que Jean le baptiseur" (Luc 7. 28).

Chercher l'approbation du Seigneur entre parfois en conflit avec celle de notre entourage. Rechercher un "C'est bien !" de la part de nos frères peut nous aveugler quant aux conditions nécessaires pour entendre le "C'est bien !" du Seigneur. Soyons clairs : une vie pieuse ne satisfera pas tout le monde. Cela n'a jamais été le cas. Si nous recherchons sincèrement l'approbation du Seigneur, nous devons être disposés à faire face à la critique. N'utilisons pas cela comme une excuse pour être asociaux ou pour adopter inutilement une attitude de confrontation. L'apôtre Paul exhorte : "S'il est possible, autant que cela dépend de vous, vivant en paix avec tous les hommes" (Rom. 12. 18).

Le Seigneur a vu au moins quatre qualités en Jean :

1. Jean obéissait à sa mission divine

À la différence de l'appel de Moïse, celui de Jean ne le destinait pas à occuper une position proéminente. Sa mission consistait à préparer le chemin pour un autre qui suivrait. Jean, satisfait de ce rôle secondaire, a organisé sa vie pour bien accomplir sa mission.

Chacun de nous est créé pour un but. Vous et moi avons également une mission divine à accomplir. Nous rayonnerons mieux en faisant ce que nous avons été appelés à faire. Mais le chemin d'obéissance de Jean n'était pas facile. Il est douloureux de ne pas répondre aux attentes de ceux que nous aimons ; Jean n'a fait aucun signe miraculeux pour augmenter sa popularité, ni, comme Moïse, pour accréditer son ministère.

Christ estime le travail accompli jusqu'au bout avec enthousiasme et persévérance. Jim Elliot a écrit "un homme est immortel jusqu'à ce que Dieu en ait fini avec lui".

Si vous êtes certains que votre mission vient de Dieu, ne l'abandonnez pas et achevez-la !

2. Jean désirait que Christ croisse

"Il vient après moi, disait Jean, celui qui est plus puissant que moi, lui dont je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie des sandales" (Marc 1. 7). Le jour vint où cette parole, reflétant l'humilité de Jean-Baptiste, a été mise à l'épreuve : certains de ses fidèles disciples l'ont quitté pour suivre Christ (Jean 1. 35-37). D'autres, mal à l'aise de cette tendance, ont cherché à protéger le ministère de Jean (Jean 3. 23-28). Mais Jean lui-même était heureux que ses propres disciples le quittent pour suivre Jésus. Sa satisfaction ne provenait pas du nombre de ses disciples ou de sa popularité. Il a comparé ses sentiments de bonheur avec ceux d'un jeune homme dont le meilleur ami est sur le point de se marier. "Cette joie donc, qui est la mienne, est accomplie. Il faut que lui croisse, et que moi je diminue" (Jean 3. 29, 30).

Christ occupe-t-il toujours plus le centre de notre vie ? Sa présence est-elle visible dans notre ministère et notre service ? Sommes-nous heureux quand des amis partent afin de suivre Christ de plus près ? Tôt ou tard le jour viendra où nous devrons "laisser faire", "remettre", "descendre de la scène". Faisons-le joyeusement ! Ne pas le faire entraverait le travail de Christ.

3. Jean rejetait activement le péché

Quand des amis de l'étranger rendent visite à des missionnaires, ils réagissent souvent fortement à la saleté, à la pauvreté ambiante et au bruit. Mais pour les missionnaires, tout est normal. La saleté, la pauvreté et le bruit sont bien là, mais ils se sont ajustés aux conditions locales. De la même manière, nous pouvons nous habituer à un péché. La première fois que nous l'avons commis, nous nous sommes sentis coupables. Nous savions que ce que nous avions fait était faux. Maintenant, nous le prenons peut-être à la légère.

Jean-Baptiste était différent. Il était connu pour être un homme "juste et saint" (Marc 6. 20). Il détestait ce qui était faux, injuste, pervers. Il n'était pas un homme qui "dissimulait". Il était convaincu que le péché est péché, indépendamment des personnes qui le commettent ou des habitudes.

Jean-Baptiste a consacré sa vie à amener les hommes à la vraie repentance, celle qui se révèle par un changement de comportement. Dénoncer la mauvaise conduite de personnes influentes lui a coûté la vie.

Chercher l'approbation des chefs séculiers ou religieux nous aveugle quant à leur péché. Restons-nous passifs face au péché ? Réagissons-nous quand nous prenons conscience d'un péché dans notre vie, dans notre famille ou dans notre assemblée ? Christ accorde une grande valeur au rejet radical du péché moral, pour Jean-Baptiste et pour nous.

4. Jean a brûlé avec passion pour Christ

Nos conversations restent souvent calmes et froides jusqu'au moment où l'on touche à un thème d'intérêt mutuel (certaines personnes se réveillent quand on commence à parler de football). Je trouve étonnant et triste que même parmi des chrétiens confirmés, la personne de Christ semble ne susciter que peu de passion. Savoir ce qu'il faut dire pendant que nous sommes ensemble pour adorer semble réclamer des efforts. C'est bien différent quand on en vient à nos thèmes favoris ou à nos particularités religieuses. Nous pouvons en parler pendant des heures, et même avec une grande émotion !

L'apôtre Paul affirmait : "Pour moi, vivre c'est Christ" (Phil. 1. 21). Christ était également la passion de la vie de Jean. Jean "était une lampe ardente et brillante" disait Jésus à quelques Juifs, "et vous, vous avez voulu vous réjouir pour un temps à sa lumière" (Jean 5. 35). Imaginez une de ces lampes romaines qui brûle. La passion de Jean pour Christ l'a consumé, et dans ce processus, il a dégagé lumière et chaleur.

Une vie chrétienne vécue avec passion et remplie de l'Esprit est très attirante, même contagieuse. Est-ce que ceux qui nous connaissent utilisent le mot "passionnés" pour décrire notre vie chrétienne ? Est-ce que nos conversations et notre style de vie enflamment d'autres personnes pour notre Seigneur ? Les deux personnes qui ont eu le privilège de marcher avec Jésus sur le chemin d'Emmaüs se sont exclamées : "Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait par le chemin, et lorsqu'il nous ouvrait les Écritures ? " (Luc 24. 32). C'est seulement la communion avec Christ qui nous enflamme. Que Christ lui-même soit vraiment la passion brûlante de notre vie !

Êtes-vous bien vus ?

Qui pense en bien de vous ? Nous accordons de la valeur aux applaudissements et aux bons vœux des hommes, des mortels comme nous. L'approbation des hommes ne peut pas avoir plus de valeur que les hommes eux-mêmes. Et que valons-nous ? Notre vie "n'est qu'une vapeur paraissant pour un peu de temps et puis disparaissant" (Jac. 4. 14). "L'Éternel ne regarde pas ce à quoi l'homme regarde, car l'homme regarde à l'apparence extérieure, et l'Éternel regarde au cœur." (1 Samuel 16. 7) Même si nos collègues de travail nous considèrent comme des personnes exemplaires et nos voisins comme des citoyens responsables, si ceux avec qui nous nous réunissons nous estiment "doctrinalement purs et très spirituels", comment Christ nous voit-il ?

Ce que nous sommes aux yeux de Dieu, c'est ce que nous sommes. Rien de plus.

Philip Nunn
(traduit de l'anglais avec de légères adaptations)

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