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Une multitude de questions

Il est naturel que l'homme pose des questions, depuis son plus jeune âge jusqu'à sa vieillesse, et nous savons bien que cela est indispensable pour progresser. Si un enfant ne pose jamais de question, c'est un sujet d'inquiétude pour ses parents.

Questions de la part de Dieu

Dès la chute, Dieu interroge l'homme : "Où es-tu ?...Qui t'a montré que tu étais nu ?...Qu'est-ce que tu as fait ?" (Gen. 3. 9, 11, 13). Puis après le premier meurtre : "Qu'as-tu fait ?" (Gen. 4. 10).

Toutes les questions que Dieu pose ont pour but de sonder le cœur et la conscience et d'amener l'homme à se repentir. 

Nous voyons aussi d'autres questions qui ressemblent à des flèches, par exemple pour engager un serviteur à obéir :

  • Moïse : "Qui est-ce qui a donné une bouche à l'homme ? N'est-ce pas moi l'Éternel ?" (Ex. 4. 11)
  • Gédéon : "Ne t'ai-je pas envoyé ?" (Jug. 6. 15).

ou pour arrêter un serviteur sur un chemin de propre volonté :

Que de fois Dieu s'est adressé à son peuple, jusqu'à cette dernière question que Dieu pose dans le livre du prophète Malachie : "Un homme frustrera-t-il Dieu ?" (Mal. 3. 8). Elle nous arrête sur son amour frustré, mais laisse entrevoir une nouvelle voie - la venue du Seigneur - pour ceux qu'il appelle "son trésor particulier" (v. 17).

D'autres questions, plus générales, sont posées pour faire réfléchir tout homme au sujet de son existence et de ses propres activités : "Qu'est-ce que votre vie ?" (Jac. 4. 14). La réponse qui suit est à la mesure du Créateur : "Une vapeur paraissant pour un peu de temps, puis disparaissant". Nos vies sont fragiles et les lendemains incertains.

Nous trouvons dans la Parole un très grand nombre de questions posées par Dieu. Toutes sont remplies de sa connaissance et de sa sagesse, toutes ont le même but : tourner le cœur de l'homme vers Lui, quitte à conduire l'homme à déclarer comme Job : "J'ai horreur de moi" (Job 42. 6) quand il réalise combien Dieu est grand et qu'il entrevoit l'étendue de ses desseins merveilleux.

Questions du Seigneur Jésus

Les questions que notre Seigneur a posées à ses disciples quand il était sur la terre sont très solennelles. Dans sa sagesse, il leur a mis les réponses dans le cœur.

"Et vous qui dites-vous que je suis ?" (Matt. 16. 15). Ne voit-on pas le Père lui-même répondre par la bouche de Pierre : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" ?

"Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ?" (Jean 6. 67). Dans un élan sincère, Pierre répond par une confession de foi : "Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" !

Plus tard, le Maître devra sonder par trois fois ce même disciple : "M'aimes-tu plus que ceux-ci ne m'aiment ?...M'aimes-tu ?... M'aimes-tu ?" (Jean 21. 15-17). La troisième fois, Pierre répond : "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime". Oui, l'amour pour le Seigneur - qui sait tout de nous - est l'unique motivation qui convient pour le servir.

Le Seigneur nous pose aujourd'hui ces mêmes questions, toujours dans le même but : toucher nos cœurs si légers et si inconstants.

Et que dire de cette question de Jésus sur la croix, adressée à son Dieu qui pourtant restait son Père ? "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" (Matt. 27. 46). Chaque racheté peut déclarer qu'il est lui-même la réponse à cette question, pour la gloire de Dieu.

Questions de la part de l'homme

Nos pensées sont si souvent remplies de " comment " et de " pourquoi " parce que la majesté de Dieu est incompréhensible pour notre nature.

Les contacts du Seigneur avec Nicodème, puis avec la Samaritaine, montrent que le cœur naturel de l'homme est étranger à la vérité.

Lorsque Dieu déclare dans sa Parole que notre nature est mauvaise, au lieu d'accepter ce fait, l'homme raisonne, incrédule ; et quand cette même Parole présente la grâce illimitée, au lieu de la recevoir, il objecte : "Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?" (Jean 3. 4). La réponse du Seigneur a certainement étonné Nicodème : "Il vous faut être né de nouveau" (v. 7).

A la question de la femme samaritaine : "Comment... me demandes-tu à boire ?" (Jean 4. 9), Jésus répond en lui parlant du don de Dieu. Le Seigneur apporte des réponses d'une manière totalement différente de celle de l'homme, car il lit dans les cœurs et mesure l'ampleur des besoins.

Nous trouvons dans la Parole bien des questions qui révèlent l'incrédulité, la méchanceté, l'ironie de l'homme. Pensons à celles que les adversaires de notre Seigneur lui ont posées et qui l'ont atteint douloureusement : "N'avons-nous pas raison de dire... que tu as un démon ?" Dans sa perfection, le Seigneur n'a pas répondu à l'outrage, mais s'en remit à celui qui juge justement : "Moi, je n'ai pas un démon, mais j'honore mon Père...Je ne cherche pas ma gloire ; il y en a un qui cherche, et qui juge" (Jean 8. 48-50).

Souvenons-nous aussi des six questions que Pilate pose à notre Seigneur. Là encore, la gloire de Christ brille dans ses réponses comme dans ses silences : "Je suis devenu comme un homme qui n'entend point et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique" (Ps. 38. 14).

Dieu a placé en l'homme une sensibilité qui peut le conduire à réaliser son état de misère et à demander : "Où irai-je loin de ton Esprit ? Et où fuirai-je loin de ta face ?" (Ps. 139. 7). A ces questions David répond lui-même, avec le respect qui convient à un mortel devant Dieu : "Si je monte au cieux, tu y es...si je fais ma demeure au bout de la mer, là aussi ta main me conduira...Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur...et conduis-moi dans la voie éternelle".

Il est utile que chacun se pose ces questions : elles manifestent une salutaire défiance envers soi-même. Nous en trouvons un exemple dans l'attitude des disciples entourant le Seigneur dans ses derniers moments avant d'être trahi : "Ils commencèrent à s'attrister et à lui dire : Est-ce moi ?" (Marc 14. 19). Qu'une telle attitude soit la nôtre quand nous constatons nos propres manquements !

Toutes les vraies réponses à ces questions sont dans la bouche de Dieu, par sa Parole et par son Esprit. Nous devrions être semblables à un navigateur qui consulte sa boussole au milieu de l'océan, sinon que de faux pas et d'échecs pour ceux qui "n'ont pas interrogé ma bouche, dit l'Éternel" (Es. 30. 2) !

Nous avons besoin de l'enseignement de notre Seigneur. Si nous nous tenons tout près de Lui, nous n'hésiterons pas à dire comme Job : "Je t'interrogerai, et toi, instruis-moi" (Job 42. 4).

Daniel Martel

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