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Une assemblée utile autour de Lui

Pour certains croyants le fait de s'intégrer dans une assemblée locale semble naturel. Pour d'autres, rester chez soi semble une voie tout aussi valable. Comment comprendre ce désintérêt, pas seulement chez de nouveaux chrétiens qui n'auraient pas pu prendre cette "bonne habitude" de se rendre dans une église, mais aussi chez des chrétiens de longue date ? Serait-ce la déception de ne pas voir tous les chrétiens ensemble, quelque expérience mal vécue, la possibilité de se nourrir autrement, par des groupes de maison, par des livres ou des cassettes ?

Serait-ce le temps qui manque, mangé par le travail, les loisirs ou peut-être simplement la télévision ?

Ou alors les faiblesses de la communauté seraient-elles réellement insurmontables ?

Je ne saurais poser un diagnostic précis, mais je suis persuadé qu'il y a de très bonnes raisons de se rassembler. Le croyant, qu'il le veuille ou non, fait partie du corps de Christ et la compagnie de ses frères et sœurs est " naturelle " (=conforme à sa nature), pas seulement de temps à autre pour partager une soirée à quelques-uns, mais d'une manière régulière, même si cela comporte des côtés désagréables. Rester à l'écart d'une église me fait penser à un bateau qui refuserait de se mettre à l'eau et préférerait rester au sec. Quant à l'église locale, il est juste aussi de vérifier si elle remplit encore le rôle que le Maître lui avait confié.

Dans cet exposé, sept raisons sont présentées pour nous encourager à nous rassembler, et sept " cœurs " pour diriger nos regards sur les besoins du troupeau plutôt que sur nous.

Rien n'est perdu si nous avons le désir sincère de nous rassembler autour du Seigneur et de lui être utile. Tant jeunes que plus âgés, ardents défenseurs de la grâce et de la vérité, recherchons de tout cœur la fidélité en même temps que l'utilité.

Sept raisons de nous rassembler

La présence du Seigneur et le souvenir de son œuvre

"Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux" (Matt. 18. 20).

"Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne" (1 Cor. 11. 26).

Bien que la présence du Seigneur ne soit pas limitée aux réunions d'assemblée, nous pouvons y profiter de la chaleur de sa présence. Encore faut-il que nous croyions sincèrement que le Seigneur est au milieu des siens rassemblés en son nom.

Il y a aussi le repas que le Seigneur a laissé à ses disciples en mémoire de lui et que les croyants prennent le dimanche (Act. 20. 7). Participer à la cène est à la fois se souvenir personnellement de l'œuvre du Seigneur et témoigner collectivement que nous nous reconnaissons comme membres du corps de Christ (1 Cor. 10. 17). Prendre la cène seul chez soi n'a pas de sens. Pour y participer dans son sens complet, nous devons être assemblés.

La louange, l'adoration

"Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, un sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ" (1 Pi. 2. 5).

Bien que la louange puisse monter du cœur d'un croyant isolé ou d'une famille, le culte représente la louange de tout un peuple.

C'est à la fois un défi de taille et un privilège formidable que de chercher à offrir à Dieu, chaque semaine, un culte qui soit digne de Celui qui nous a tant aimés. Que ce moment ne soit pas planifié ne nous dispense pas de nous y préparer. J'ai souvent vu que certaines fins de culte sont ferventes, alors que le début était plus lourd. Un message au début du culte ne serait-il pas utile pour réchauffer le cœur de toute l'assistance ? La suite n'en serait que plus fervente.

La prière

"Pierre donc était gardé dans la prison ; mais l'assemblée faisait d'instantes prières à Dieu pour lui" (Act. 12. 5).

Bien que la prière doive être quotidienne ("Priez sans cesse"), se retrouver en assemblée pour prier est quelque chose de plus fort. Dans les Actes, une assemblée prie pour Pierre en prison (Act. 12. 5). La réponse est suffisamment surprenante et rapide pour que cela nous encourage à nous rassembler pour la prière.

Ce qui frappe dans cet exemple, c'est que la prière n'est pas d'ordre général mais orientée vers un besoin précis : plusieurs prières pour un seul besoin, plutôt qu'une prière pour tous les besoins du monde !

Une pratique qui transforme positivement une réunion de prière est de prendre un moment au début pour informer des besoins actuels locaux et donner des nouvelles des serviteurs de Dieu connus. La prière est ainsi nourrie de la réalité. Cela permet aussi à tous les frères, particulièrement les jeunes, de prier eux-mêmes pour les besoins exprimés, plutôt que de les découvrir dans la prière des " mieux informés ".

Il serait étonnant de manquer de besoins à exprimer. Si c'était le cas, demandons des informations sur les services pour le Seigneur.

Se nourrir, s'édifier, réchauffer nos cœurs

"Vous pouvez tous prophétiser un à un, afin que tous apprennent et que tous soient exhortés" (1 Cor. 14. 31).

Bien qu'on puisse se nourrir seul, par la Parole ou par des commentaires utiles, ou encore par la participation à des séminaires, des conférences, des cours bibliques... l'enseignement principal est donné dans l'église. Pourquoi ? Parce qu'en principe ce qui est présenté correspond justement aux besoins, si l'Esprit nous dirige. Malgré nos limites, je crois profondément que Dieu parle souvent à travers les frères qui se lèvent pour enseigner la Parole.

Voilà un grand défi pour les frères qui prennent la parole : le faire non pour être écoutés, mais afin que "tous apprennent et que tous soient exhortés". Cela impose d'être à l'écoute de Dieu et des besoins réels.

Les réunions d'édification n'excluent pas pour autant d'autres rencontres dans un but d'enseignement ou de communion fraternelle. Certaines peuvent être adaptées à un certain âge (jeunes, enfants), ou à une certaine population, par exemple ceux qui cherchent Dieu, les croyants " SEF " (sans église fixe !), qui ont peut-être besoin d'abord d'un enseignement très simple, dispensé dans des cellules de maisons ou sous forme d'un cours biblique, avant de rejoindre une église... Semons abondamment aussi de cette manière, soyons créatifs, mais n'oublions pas de tracer aux participants à ces rencontres " annexes " un chemin progressif vers la bergerie où la nourriture est en abondance.

L'évangélisation, la mission

"Vous êtes la lumière du monde ... Aussi n'allume-t-on pas une lampe pour la mettre ensuite sous le boisseau, mais sur le pied de lampe " (Matt. 5. 14).

"Vous êtes... une sacrificature royale... pour que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière" (1 Pi. 2. 9).

" Une assemblée qui n'est pas missionnaire est une assemblée démissionnaire " dit souvent un ami au service du Seigneur, refusant ainsi l'idée que l'évangélisation est réservée aux évangélistes. Je crois aussi que l'assemblée locale est au cœur de l'évangélisation. En effet :

  • Elle prie pour les actions d'évangélisation et les serviteurs de Dieu.
  • Elle soutient financièrement les serviteurs, au près comme au loin. Bien que le montant à donner ne soit pas fixé comme du temps de la dîme, n'oublions pas que nos offrandes sont agréables à Dieu et utiles pour l'avancement de l'évangile.
  • L'église encourage, et parfois organise des actions d'évangélisation.
  • Elle doit aussi, par sa simple présence bien visible dans la localité où elle se trouve, être un " témoignage ".

Ceux qui cherchent la lumière devraient pouvoir la voir facilement. Je me demande si c'est le cas ? N'aurions-nous pas plutôt le réflexe de nous cacher, comme si nous étions encore au temps des persécutions ?

Ainsi, prenons plus à cœur, collectivement, le monde perdu. Pour moissonner richement, semons libéralement (2 Cor. 9. 6) : les quatre terrains de la parabole du semeur sont toujours là aujourd'hui (Matt. 13. 3-9) ! Dans ce récit, seul un grain sur quatre va jusqu'au fruit mûr.

Recevoir les soins

"La perdue, je la chercherai, et l'égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai" (Ezé. 34. 16).

S'intégrer dans une assemblée permet de recevoir des soins ; pas seulement de l'affection, mais aussi des conseils, un soutien. Le simple fait de se tenir groupés a l'effet d'un feu sur une braise. Lorsqu'on éloigne une braise du feu, elle s'éteint doucement, alors que laissée dans le foyer elle continue à rougeoyer et à donner sa chaleur autour d'elle.

Relisons Ézéchiel 34 (un message aux pasteurs), ainsi que les passages du Nouveau Testament sur les anciens pour comprendre ce que sont les vrais bergers. Ayant plusieurs fois reçus des soins, et pas seulement dans ma jeunesse, je crois que l'église locale est vraiment un lieu où un croyant peut les recevoir.

Sans anciens reconnus, le risque existe de ne pas profiter de leurs soins. Nous sentons-nous suffisamment responsables du troupeau pour prendre à cœur les brebis malades ou blessées ?

Et quand nous avons besoin de soins, ayons suffisamment d'humilité pour les recevoir.

La colonne et le soutien de la vérité

"...la maison de Dieu, qui est l'assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité." (1 Tim 3,15).

Qui aidera à tenir le cap en face des vents de doctrine qui tournoient ? Le croyant isolé risque de se laisser emporter, mais l'assemblée doit veiller et être garante d'une doctrine saine. L'église, telle un poteau public portant les informations officielles, affiche et affirme la vérité de Dieu sur la terre.

Sept cœurs

Qu'on considère l'assemblée comme une famille, un troupeau, ou un corps avec différents membres, nous ne devrions pas rester indifférents à certains besoins, mais chercher à avoir soin les uns des autres. Pour qui devrait battre le cœur d'une assemblée, à la suite de son Chef ?

La perdue

"Vous n'avez pas cherché celle qui était perdue" (Ezé. 34. 4).

Avoir un cœur pour les perdus est indispensable. Le Seigneur a été ému de compassion envers les foules qui étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger (Marc 6. 34). Paul avait "une grande tristesse et une douleur continuelle" dans son cœur pour son peuple, les Juifs (Rom. 9. 2).

Comme déjà dit plus haut, si l'assemblée locale n'a pas à cœur l'évangile, elle perd une grande partie de sa mission sur la terre. Le Seigneur cherche les brebis perdues pour les ajouter à l'Église. Cherchons-les nous aussi, et pourquoi pas ensemble ?

L'égarée

"Vous n'avez pas ramené celle qui était égarée" (Ezé. 34. 4).

La parabole de la brebis perdue nous montre le soin que prend le berger pour une seule de ses brebis qui s'est égarée. Bien des enfants de famille chrétienne s'égarent dans le monde. Avons-nous un cœur, par la prière et les actes, pour aller les rechercher, même vingt ans après ?

La blessée

"Vous n'avez pas guéri celle qui était malade, et vous n'avez pas bandé celle qui était blessée" (Ezé. 34. 4).

Il nous arrive de rencontrer des croyants blessés. Qu'ils viennent encore à l'église ou non, beaucoup sont meurtris, souvent depuis leur enfance. D'autres ont été blessés par des croyants, par de mauvaises expériences de la vie, par un conjoint non croyant ou brutal...

L'assemblée devrait apporter les soins à ces " blessés de la vie ". Pour cela, prions pour que des bergers soient formés pour être capables de panser les blessures.

Beaucoup de non-croyants cherchent à se guérir de leurs blessures. Les psychologues et les psychiatres les aident dans une certaine mesure, mais nous, croyants qui connaissons le Berger, formons-nous pour leur apporter une double guérison, celle de l'âme et celle de leurs blessures... Nos assemblées pourraient-elles ressembler à ces " hôtelleries " accueillant des blessés amenés par des samaritains (Luc 10. 34) ? Pour sûr que le travail ne manquerait pas...

La faible, la jeune, la plus âgée

"Vous n'avez pas fortifié les brebis faibles" (Ezé. 34. 4).

Dans un troupeau, certaines brebis sont plus faibles que d'autres. Dans une assemblée, les jeunes, par exemple, ont besoin d'être fortifiés pour supporter les difficultés de l'adolescence, les tentations.

Plutôt que de regarder le côté contestataire des jeunes, voyons plutôt leur fragilité, les tentations auxquelles ils sont exposés, et fortifions-les.

Il y a aussi les croyants plus âgés, ceux qui souffrent dans leur corps. Ils ont besoin de visites, d'aide, d'encouragement lorsqu'ils ne peuvent plus venir aux réunions.

Les enfants

"Jésus, les ayant appelés, dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels est le royaume de Dieu" (Luc 18. 16).

L'enfance est une période unique durant laquelle on reçoit l'affection, mais aussi l'enseignement, avec un cœur simple et confiant.

Profitons de cette période, au travers d'écoles du dimanche, de camps, de moment privilégiés avec les enfants de l'église ! Et pourquoi ne pas étendre nos mains et nos cœurs vers les enfants du dehors ?

Un champ de mission immense est à nos pieds. Entrons-y !

Les familles

"Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards" (Héb. 13. 4).

"Vous, pères, ne provoquez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur" (Eph. 6. 4).

Le temps n'est pas loin où les familles unies constitueront l'exception dans notre société. Il nous faut combattre, car les familles des croyants commencent à plier sous les coups. Le stress, la pression du monde et des médias sur les enfants et les parents, l'abandon de références morales rendent nos familles plus fragiles.

Avons-nous, en tant qu'église, un cœur pour les familles qui y sont représentées ? Pour les parents ? Pour les couples, jeunes ou plus âgés ?

Les soldats

"Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur coure et qu'elle soit glorifiée, comme elle l'est aussi chez vous" (2 Thes. 3. 1).

Certains croyants sont partis en mission. Loin des leurs, ils travaillent inlassablement, dans la chaleur ou la persécution, tandis que nous nous dorlotons sur les bancs de nos locaux. Avons-nous ce cœur pour les porter par la prière, par des encouragements, un soutien matériel ? Nous sentons-nous gardiens de leurs bagages (1 Sam. 30. 24) ?

Conclusion

"Souvenez-vous du Seigneur, qui est grand et terrible, et combattez pour vos frères, pour vos fils et pour vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons" (Néh. 4. 14).

Personnellement, j'ai tant reçu dans les assemblées comme enfant, comme jeune, comme jeune couple ou comme père de famille, que je ne peux imaginer que ce mouvement s'asphyxie dans le découragement.

Le temps n'est pas venu de s'arrêter, de déposer les armes, de nous asseoir pour nous occuper de nos intérêts. Le repos sera au ciel.

Aujourd'hui c'est le temps du combat, du service, de la prière.

Avec l'aide du Seigneur, combattons pour Lui, pour nos assemblées, pour nos familles.

Jean-Philippe Chavey


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Chaque génération a besoin de revenir pour elle-même à la source, en se fondant sur la Parole de Dieu pour s'engager dans la vie d'assemblée. Pour vous aider dans cette démarche, lisez la brochure :

Le Nom qui rassemble Georges André

Ce nom, c'est Jésus : "II n'y a point d'autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il faut que nous soyons sauvés" (Act. 4. 12) ; il n'y en a point d'autre, non plus, pour être le centre du rassemblement des chrétiens. "Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux" (Matt. 18. 20). C'est le cas, en particulier, lorsque l'assemblée est réunie :

  1. pour offrir : c'est le culte,
  2. pour demander : c'est la prière,
  3. pour recevoir, c'est l'édification (étude de la Parole de Dieu).

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