échanges

bimestriel

Remonter ] Suivante ]

Condition divine et condition humaine

L'amour divin rendu accessible

Dieu, l'Etre divin par excellence, sans quitter sa condition première, a pris une forme humaine. Il a connu la condition humaine de l'intérieur : "La Parole devint chair" (Jean 1. 14), il a pris "la forme d'esclave" (Phil. 2. 10).

Oui, Dieu s'est fait tout petit pour venir à nous. La condition humaine est donc un moyen par lequel tout homme, en dépit du péché, peut connaître quelque chose de la grandeur de Dieu (Rom. 1. 19). Le croyant, quant à lui, peut saisir avec beaucoup plus de profit la leçon de l'humanité de Jésus, car l'Esprit lui vient en aide.

Naître

La naissance d'un enfant dans une famille est une occasion magnifique pour saisir de façon concrète ce que représente l'abaissement du Sauveur. La fragilité d'un nouveau-né, sa petitesse, son état de dépendance, ses limites par rapport à l'adulte, mais aussi sa potentialité de croissance et de qualités non encore visibles, tout cela Dieu l'a connu en venant sous la forme d'un enfant.

Si la naissance nous permet de réfléchir à la venue de Jésus, nos expériences peuvent aussi nous amener à méditer sur un aspect ou l'autre de la personne du Fils de Dieu.

Aimer

"Dieu est amour" et nous sommes "nés de Dieu" (1 Jean 4. 7-8), mais nous devons constater notre incapacité à aimer comme Lui. Examinons cependant nos réactions quand l'amour est en action dans nos coeurs (cela nous arrive... Merci, Seigneur !). Un des premiers sentiments qui nous saisit lorsque nous aimons et que l'amour nous est rendu, c'est la joie. Pensons à un enfant qui s'approche de son père et lui dit "papa, je t'aime" en se lançant à son cou ; si le père lui dit "attends une minute", quelle sera la réaction de l'enfant ? Une énorme déception, peut-être même des larmes. Mais si le papa se baisse pour que son enfant mette les bras autour de son cou, la joie inondera le visage de l'enfant, et du père.

Ce qui se réalise dans les relations de famille, Dieu le rend possible à chacun de ses enfants puisque, par son Esprit, il verse son amour dans nos coeurs (Rom. 5. 5). Nous pouvons tous expérimenter, dans notre condition humaine, une joie semblable à celle de l'enfant dont l'amour est satisfait par la réponse de son père, car Dieu s'est abaissé et nous accueille toujours les bras grands ouverts.

L'amour refusé

Nous connaissons tous des occasions où notre amour n'a pas eu d'écho, où il a été refusé. Quelle souffrance, par exemple, pour une mère dont la fille refuse son amour ou pour un enfant que son père repousse. Quelle blessure longue à guérir lors de la rupture d'une liaison amoureuse. Nombreuses sont nos déceptions, causées parfois par des proches, lorsqu'il n'est pas répondu à notre amour.

Le Dieu d'amour a éprouvé la même douleur quand son amour a été refusé. Tant de fois, il a été bafoué, méprisé et rejeté. Par Adam et Eve déjà, par le peuple d'Israël souvent, puis surtout quand Jésus était sur la terre, son amour n'a rencontré que la haine : "Pour mon amour, ils ont été mes adversaires" (Ps. 109. 4). Pour ce qui me concerne, n'ai-je pas souvent "déçu" Dieu en répondant mal à son amour ?

Ainsi, nos déceptions même peuvent nous amener à louer l'amour de Jésus qui ne s'est pas laissé rebuter par nos refus.

L'amour satisfait...

... lorsque la famille s'agrandit : comme la naissance d'un enfant réjouit tous les membres de la famille, chaque nouvelle naissance, chaque conversion, réjouit le coeur du Père et celui de tous ses enfants (Luc 15. 7, 10).

... lorsque les relations sont bonnes : l'obéissance des enfants, le respect réciproque dans l'amour, sont des signes de bonnes relations familiales. Répondre à l'amour de Dieu, n'est-ce pas lui obéir ? (1 Jean 5. 3).

... lorsque la famille se réunit : le coeur de Dieu n'est-il pas particulièrement satisfait quand ses enfants se rassemblent pour l'adorer, Jésus étant au milieu d'eux ? "Le Père en cherche de tels qui l'adorent" (Jean 4. 24).

Lorsque nous vivons ainsi nos relations familiales, nous avons "à portée de coeur" une image de ce qui nous réjouit dans la communion avec Dieu.

La Parole et l'expérience

Les quelques exemples ci-dessus sont comme des échantillons de la manière dont l'expérience humaine, éclairée par la Parole, peut servir à notre instruction. Dieu s'est fait homme pour que, au-delà de Sa gloire, au-delà même de notre salut, nous puissions, à notre mesure limitée, saisir un peu mieux son amour en nous servant des sentiments qu'il a mis dans nos coeurs. Altérés par le péché, ces sentiments doivent être purifiés par la grâce et l'efficacité du sang de Jésus, sinon ils nous amèneraient à rabaisser la gloire du Seigneur.

Créés par Dieu, nous faisons partie de ces éléments grâce auxquels nous pouvons voir quelque chose de lui : "Ce qui ne se peut voir de lui... se discerne par le moyen de l'intelligence, par les choses qui sont faites" (Rom. 1. 20). Profitons donc de nos expériences pour mieux connaître Dieu.

Tout, dans la vie du croyant, est à même de nous faire connaître l'amour de Dieu. La souffrance nous permet de mieux goûter la sympathie de Jésus, les émotions de toute nature nous font entrer plus avant dans ce qu'a ressenti notre Sauveur au cours de son ministère. Mais s'il n'y avait pas la Parole de Dieu et son Esprit pour nous conduire, aucune expérience ne serait valable. Lisons donc cette Parole pour pouvoir tirer profit de tout ce qui surviendra dans notre vie.

M. Varidel

Remonter ] Suivante ]

échanges

© 1994-2004

contact