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Qu'est-ce qu'une vie équilibrée ?

Certains versets de la Bible présentent des paradoxes ou des extrêmes, comme par exemple : "Ne me donne ni pauvreté ni richesse" (Prov. 30. 8), "Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l'abondance" (Phil. 4. 12), "Ne t'en écarte (de la loi) ni à droite ni à gauche" (Jos. 1. 7), "Ne sois pas juste à l'excès, ne fais pas le sage outre mesure" (Ecc. 7. 16), "Priez sans cesse" (1 Thes. 5. 17) et "le matin, je disposerai ma prière devant toi et j'attendrai" (Ps. 5. 3).

L'équilibre est-il le point central entre deux extrêmes ?

Définition

Equilibre vient du latin aequilibrium ; de aequus "égal" et de libra "balance". C'est l'état de repos d'un système dans lequel des forces opposées s'annulent mutuellement. L'équilibre procure la stabilité, qu'elle soit statique ou dynamique. Au sens figuré ou spirituel, l'équilibre apporte l'harmonie et la stabilité qui résultent d'une égalité ou d'une juste proportion entre des choses opposées ou différentes.

"Pour moi, vivre c'est Christ" (Phil. 1. 21). Voici l'affirmation enthousiaste d'un apôtre qui, malgré des circonstances apparemment opposées à l'épanouissement de sa vie chrétienne, a trouvé l'équilibre dans une intime relation avec son Dieu. La joie et la paix en sont les fruits.

L'équilibre pour le chrétien est à la fois statique - elle le rend ferme, inébranlable - et dynamique, car vivre c'est marcher, c'est faire des choix.

Le chrétien possède, dans la personne du Seigneur Jésus, un centre pour ses affections, un chemin à suivre, un but à atteindre. C'est quand il se rend volontairement esclave de Jésus Christ en se soumettant à son autorité qu'il est réellement libre et qu'il peut le mieux être un chrétien équilibré.

L'équilibre a pour effet l'harmonie, la paix, la justice, la maîtrise de soi, la juste place des priorités, la sagesse, la discipline personnelle, etc. N'est-ce pas le but recherché par tout chrétien ?

Différents domaines de ma relation avec Dieu

Dieu a créé l'être humain équilibré : un esprit, une âme et un corps. Mais le péché a rompu cet équilibre. En écoutant la voix de Satan, l'homme a cessé de soumettre son esprit à l'Esprit de Dieu. La conséquence immédiate a été la rupture de sa relation avec Dieu, la mort spirituelle. C'est pourquoi l'homme s'est mis à diriger sa vie, soit par son âme (sentiments, raison, intelligence), d'où découle une appréciation personnelle de ses priorités, soit par son corps avec ses instincts et ses besoins naturels non contrôlés, d'où résulte la manifestation des oeuvres de la chair.

A la conversion, l'Esprit Saint régénère le croyant et lui rend le discernement spirituel. Il redécouvre alors les priorités de Dieu, donc l'équilibre divin qui allie la grâce avec la vérité. Un tel homme peut porter le fruit produit en lui par l'Esprit Saint.

Tous les domaines de notre vie sont liés les uns aux autres. Le déséquilibre de l'un d'eux influence toute notre vie, avec la perte de nos points de repères, de la paix et de la joie. Si on ne recherche pas la compagnie de Jésus avant tout, il est impossible d'avoir une vie équilibrée. Examinons quels sont ces domaines.

1. dans ma vie personnelle

Une vie personnelle équilibrée n'est jamais le fruit de la vie d'un groupe. Par contre la vie équilibrée d'un groupe est le fruit de la vie équilibrée de ses différents membres.

Il faut donc établir pour soi-même une échelle de valeurs, des buts, des priorités à court et moyen terme. Une discipline personnelle est nécessaire.

Sur quoi baser ses choix pour atteindre ses objectifs ? Comment progresser pour devenir la personne que Dieu désire ?

Tout d'abord, la clef de la stabilité est de se soumettre à l'autorité du Seigneur en recherchant la volonté de Dieu (Col. 2. 6, 7). Cette volonté est révélée dans l'Ecriture dont la lecture assidue affermit la foi en l'enracinant et la fondant sur la personne de Jésus Christ.

Si la Parole nous attache à Jésus Christ, elle nous fait aussi découvrir les certitudes nécessaires à notre équilibre : l'amour inconditionnel et éternel de Dieu comme Père, le pardon définitif des péchés, notre position de fils de Dieu agréés et acceptés, notre statut d'héritiers appelés à un avenir glorieux avec Jésus.

2. dans ma vie de couple et de famille.

  • L'atmosphère (Eph. 5. 22 à 6. 4).
    La qualité de ma relation avec Dieu conditionne ma vie familiale. Si je suis un enfant, j'obéis aux ordres de mes parents. Si je suis un mari, j'apprends à aimer mon épouse comme Christ a aimé l'assemblée. Je ne cherche pas mon intérêt personnel, mais celui de celle que j'aime. Si je suis une épouse, j'apprends aussi à aimer mon mari et à me soumettre à lui, pour être l'aide dont il a besoin. Si je suis un père ou une mère, je reçois la sagesse pour élever mes enfants afin qu'ils deviennent de bons disciples du Seigneur. Les nourrir, les chérir, les élever en suivant des règles morales de conduite sans les provoquer, éduquer en donnant envie, voilà l'équilibre à rechercher. Ainsi, chacun pourra, à sa place, favoriser l'épanouissement harmonieux de la famille.
  • L'hospitalité (Héb. 13. 2 ; 1 Pi. 4. 9)
    La maison du chrétien trouve son équilibre lorsqu'elle ouvre ses portes aux autres. Elle devient un havre de paix pour partager un repas et pour goûter librement la communion chrétienne. Elle est aussi un refuge pour ceux qui sont désorientés, inquiets ou fatigués, car là on peut se confier, se décharger, prier... Un foyer fermé et égoïste se sclérose. Un foyer trop ouvert, même pour s'occuper de l'oeuvre de Dieu, empêche les soins indispensables à la maison pour que la famille ne ressente pas un sentiment d'abandon. Il existe un équilibre entre ouvrir et fermer les portes.

Le problème de la solitude peut être également source de déséquilibre. Mais si le Seigneur permet que nous soyons seuls, la compagnie de Jésus apprend à gérer cette solitude et à se dévouer pour les autres.

3. dans ma vie d'assemblée

L'équilibre n'est pas produit par l'uniformité et l'immobilisme, mais par la diversité et la vie. L'image d'un corps humain vivant pour décrire le fonctionnement harmonieux de l'assemblée démontre la nécessité de la diversité. Le corps est composé de divers membres doués de capacités différentes et complémentaires (Rom. 12. 4-8). Par exemple, quatre évangélistes ont écrit quatre évangiles pour rapporter la vie de Jésus. Cinq apôtres ont écrit les épîtres pour nous communiquer l'ensemble des vérités chrétiennes. Paul insiste davantage sur le thème de l'assemblée, Pierre sur la vérité du royaume de Dieu, Jean sur les privilèges et les responsabilités de la famille de Dieu. L'apôtre Paul était, d'une façon équilibrée, serviteur de l'assemblée et serviteur de l'évangile (Col. 1. 23, 25).

Aujourd'hui encore, chaque croyant a une fonction qu'il doit remplir, à sa place, pour permettre à l'ensemble du corps de vivre harmonieusement.

4. dans ma vie professionnelle

Il y a un temps de préparation, le temps des études ou de la formation professionnelle. Mais dans quel but ? Par ambition personnelle ou pour obtenir des qualifications afin de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille ? Il faut bien travailler sur la terre, mais est-ce que je ne cherche que mon épanouissement personnel ou d'abord à servir Dieu et les hommes (Col 3. 23) ?

Le chômage est une grande épreuve. Et par là, Dieu met en oeuvre la foi des siens. Ce qui n'empêche pas de faire tous ses efforts pour chercher du travail.

5. dans ma vie sociale

Est-ce que je joue un personnage pour paraître tel que j'aimerais être ? Qu'est-ce que je cherche dans mes relations avec les autres ? A profiter ou à donner ? Si je ne suis que demandeur, cela signifie que je suis immature, toujours déçu et frustré. Si je n'accepte jamais de recevoir, je suis un orgueilleux. Suis-je un témoin pour le Seigneur en cherchant à saisir les occasions qu'il me donne (Col.4. 5) ?

D'où vient et comment se manifeste le déséquilibre

  1. Par l'abandon du premier amour (Apoc. 2. 4).
    Cela peut conduire au découragement, à la dépression, à l'orgueil, au mépris. D'autant plus que peuvent s'ajouter le surmenage, le manque de temps, un sentiment de frustration qui pousse à la fuite, ou à des exagérations de tout ordre.
  1. Par la vérité sans amour.
    Le remède : distinguer vérité et loi (Mat. 23. 23).
  1. Par l'amour sans vérité.
    Le coeur est faible. On se trouve ballotté, soit par des doctrines étrangères, soit par des personnes peu sûres.
    Le remède : s'orienter d'après le Seigneur Jésus avec la Parole.
  1. Etre son propre centre, se prendre comme référence :
    • avoir une haute pensée de soi-même,
    • avoir une pensée trop basse de soi-même.

    Le remède : avoir de saines pensées (Rom 12. 3).

  1. Avoir de mauvais objectifs :
    • se comparer aux autres,
    • se tromper sur les exigences de Dieu, par exemple se fixer des critères de sainteté qu'on cherche vainement à atteindre,
    • placer les écrits ou les paroles des hommes avant ou au niveau de la parole de Dieu,
    • insister sur une vérité au détriment des autres,
    • préférer certaines épîtres, et délaisser les autres,
    • souligner le côté de Dieu et négliger la responsabilité de l'homme,
    • regarder en arrière (succès, échecs), au lieu de regarder en avant (Phil. 3. 14).
    Le remède : abandonner nos schémas de pensées et nous attacher à Christ (Col. 2. 6, 7, 10).

Comment garder ou retrouver l'équilibre

Voici quelques conseils :

  1. Rechercher le Seigneur et soigner sa relation avec lui (Ps. 25. 4) dans une communion personnelle et vivante avec lui (Phil. 3. 10 ; 2 Tim. 1. 12)
     
  2. Lire la parole de Dieu pour qu'elle devienne de plus en plus vivante en nous (Jér. 15. 16). Se nourrir de Christ pour avoir des points de repère clairs et des convictions fortes qui inspireront nos actes (Deut. 17. 18-20 ; 2 Tim. 3. 14)  
  3. Prier : demander, mais aussi remercier ; intercéder, mais aussi adorer.  
  4. S'imposer une discipline rigoureuse dans sa vie privée :
    • une bonne hygiène de vie : sobriété dans la nourriture et le sommeil (Prov. 25. 16 ; 20, 13 ; Ps. 127. 3),
    • bien gérer son temps,
    • maîtriser ses pensées (Prov. 23. 7 ; 25. 28 ; Phil. 4. 8, 9),
    • garder le contrôle de ses passions, de ses émotions, de ses sentiments.
  5. Faire de temps à autre un bilan :
    • se ressouvenir de la joie de sa conversion,
    • confesser honnêtement ses manquements,
    • recommencer avec Jésus et avec l'aide de sa grâce.  
  6. Vivre par la foi, c'est-à-dire en se confiant dans le Seigneur.  
  7. Rechercher des relations avec des amis chrétiens.

L'équilibre parfait

"La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ" (Jean 1. 17) :

Jésus est l'homme parfait, sa vie "une offrande de gâteau... de fleur de farine" (Lév. 2. 4), un encens pur où tout est "à poids égal" (Ex 30. 34). "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir" a déclaré Dieu.

Imitons Jésus qui a manifesté la sagesse qui est "premièrement pure, ensuite paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie" (Jac. 3. 17).

Une vie équilibrée n'est pas la recherche d'un point central entre deux extrêmes, mais avoir le Seigneur pour centre.

Ph. Calame

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