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Passé
/ Présent / Futur
Pour tirer profit
des expériences passées, il faut ouvrir les yeux sur leurs conséquences présentes
et voir clairement leur implication dans l'avenir. Au cours de
l'histoire d'Israël
Désobéissance
et idolâtrie
Dieu établit un
lien avec son peuple dès sa sortie d'égypte. A Mara, l'éternel donne à Israël
une ordonnance qu'il devait suivre pour bénéficier des promesses qui lui étaient
faites (Ex. 15. 25,
26). Il n'a pas fallu très longtemps pour que des murmures
se fassent entendre, et même de violents reproches contre Moïse (Ex. 16. 2,
3). Les conditions requises pour l'accomplissement des promesses n'étaient dès
lors plus remplies. La suite du parcours à travers le désert n'est que la répétition
du même scénario. Israël n'a rien appris. Mais cela nous est rapporté pour
notre instruction. Sommes-nous capables d'apprendre à écouter et à obéir ? Dieu donne le
pays de Canaan en possession aux fils d'Israël. Ils doivent le conquérir et en
éradiquer toute forme d'idolâtrie. Dès la deuxième génération, le peuple
abandonne l'éternel pour se livrer au culte des idoles (Jug. 2.
10-13). Averti
plusieurs fois par des prophètes, et même à travers des jugements, son
repentir n'est que passager. Presque chaque génération renouvelle les fautes
des pères sans rien apprendre de leurs expériences. Les motifs de la déportation
à Babylone, neuf cents ans plus tard, sont ceux que Moïse indique au début de
l'histoire du peuple (comp. Deut. 29. 25-27 et 2 Chron. 36.
14-16).
Effectivement, si la Parole n'a pas d'autorité sur nous, les expériences
d'autrui et même les nôtres ne servent à rien. Luttes
intestines
Dès le début de
son installation en Canaan, Israël connaît des luttes internes. Il y a
l'affaire de l'autel de Hed en Josué
22, mais elle est résolue par la sage
intervention de Phinées ; puis la jalousie des Ephraïmites à l'égard de Gédéon
que son humilité désamorce (Jug. 8.
1-3) ; cette jalousie réapparaît envers
Jephté, et c'est la guerre fratricide (Jug. 12.
1-6). Le début du règne de
David est entaché du sang de ses frères (2 Sam. 2.
12-32). Plus tard, la
division du royaume est source de nombreux conflits (2 Rois 12.
16). Que de tragédies
au cours de l'histoire d'Israël ! Elles sont écrites pour nous servir
d'avertissement (1 Cor. 10.
11), car ce qui a produit ces conflits est latent
dans nos propres coeurs. Une division
est-elle satisfaisante ?
Un prophète a
reproché à Israël de ne pas s'affliger de "la brèche de Joseph" (Amos 6.
6), faisant allusion à la division du pays entre les royaumes du nord
et du sud. Même si l'éternel fait dire à Roboam : "c'est de par moi que
cette chose a eu lieu" (2 Chr. 11.
4), la responsabilité de cette division
appartient aux deux camps. L'un et l'autre auraient dû s'en affliger. Ezéchias,
250 ans plus tard, prend une bonne initiative en invitant les tribus d'Ephraïm
et de Manassé à venir à Jérusalem pour célébrer la Pâque (2 Chr. 30.
1).
Il a compris que l'unité du peuple doit être proclamée, d'abord devant Dieu
en offrant les sacrifices pour le péché et les holocaustes pour tout Israël (2 Chr. 29.
24) ; et de façon pratique, en recevant, pour célébrer la Pâque,
tous ceux qui viennent du royaume du nord (2 Chron. 30.
1). L'exemple de ce roi
fidèle nous interpelle. L'histoire de
l'Eglise est-elle meilleure ?
"Le Christ
est-il divisé ?" (1 Cor. 1.
13) ; cette question s'adresse à nous tous. Dès
le début de la période de l'Eglise, de nombreuses brèches ont marqué son
histoire. En sommes-nous humiliés, à l'instar de Daniel et de Néhémie ? Déjà
bien avant la réformation, l'Eglise s'était érigée en maîtresse. Abusant du
pouvoir qu'elle s'était arrogée, avec la prétention de servir Dieu, l'autorité
ecclésiastique a décrété la mise à mort de ceux qui contestaient son
enseignement. Certes, il y a des hérésies à combattre, mais non par la mise
à mort des hérétiques, ou de prétendus tels. Voulant arracher l'ivraie, on a
souvent ôté le froment (Matt. 13.
28-30). Quand l'homme prend le pouvoir
religieux, la prétention d'agir au nom de la Vérité lui ôte la possibilité
de réviser ses décisions. Lors du réveil
du siècle passé, beaucoup de chrétiens ont pris conscience que le corps de
Christ est un, formé de tous les croyants. Mais peu d'années plus tard, des brèches
se sont manifestées ; elles furent un anti-témoignage à cette unité.
Avons-nous tiré la leçon, humblement, de cet état de choses ? Au contraire,
plusieurs groupes se sont séparés les uns des autres, chacun s'estimant le
seul héritier des enseignements donnés au siècle passé. Il n'en est résulté
qu'une confusion accentuée. La situation
aujourd'hui
Dieu demande à
chacun de se séparer du mal, mais la division du troupeau, ou sa dispersion,
est l'oeuvre du diable. Dieu unit ce qui est de même nature, tandis que Satan
le divise ; Dieu distingue ce qui est de nature différente, alors que Satan le
mélange. Chercher à
reconstituer une unité visible par des consignes n'aboutit qu'à une
contrefaçon du corps de Christ. Une telle démarche ne résiste pas aux
attaques de Satan. Seul l'édifice que le Seigneur construit sur le solide
fondement de sa Personne demeure jusqu'à la fin (Matt. 16.
18). Il n'y a, selon
la Parole, aucune autre entité religieuse que celle appelée "corps de
Christ" ou "maison de Dieu". Tous les véritables croyants, mais
eux seuls, en font partie. Le seul pain auquel ils participent en prenant la cène
en est le témoignage (1 Cor. 10.
17). L'assemblée locale est appelée à démontrer
cette vérité par sa conduite. Qui peut s'en prévaloir ? Prenons
conscience de nos nombreuses défaillances, les miennes, les nôtres, avant
celles des autres ! Jugeons nos sentiments amers, nos jalousies, nos animosités
non avouées ; rejetons-les ouvertement devant le Seigneur avec humiliation,
dans l'assurance que le sang de Jésus nous purifie de toutes ces saletés. Nous
verrons alors nos frères et soeurs, là où ils se trouvent, à travers la
valeur de l'oeuvre accomplie à la croix du Calvaire. Nous pourrons élargir nos
coeurs sans craindre un élargissement moral (2 Cor. 6.
11-18). Quelle belle
vision nous aurons alors de l'unité parfaite de l'Eglise du Seigneur ! Comment gérer
un témoignage crédible
Le Seigneur
recherche des témoins qui soient ses porte-parole au milieu d'un monde toujours
plus éloigné de la vérité de l'évangile. Aucun croyant ne peut fuir sa
responsabilité devant Dieu et vis-à-vis de la société qui l'environne. Le
Seigneur mettra un jour en lumière le service de chacun et le fruit porté par
ce service, si humble aura-t-il été. Toutefois, la
responsabilité individuelle ne dégage personne de son rôle dans la
collectivité ; or cette collectivité, c'est l'Eglise, le corps de Christ.
Chaque croyant fait partie intégrante de cet ensemble, il en est un membre. Une
assemblée locale est responsable de démontrer les caractères de la vie divine
qui anime ceux qui s'y rassemblent. Le Seigneur seul connaît qui est réellement
membre du corps de Christ, mais nous avons chacun le devoir et le privilège de
reconnaître ceux qui confessent Jésus pour leur Sauveur et Seigneur, et de
leur manifester un véritable amour chrétien. La ruine, amenée
par les multiples divisions survenues au cours des siècles, ne permet pas de déterminer
par nous-mêmes quelles sont actuellement les collectivités qui portent honneur
au nom de Jésus. Laissons à Dieu seul cette appréciation ! Que reste-t-il
donc au fidèle pour être guidé dans sa recherche ? Que restera-t-il à la
jeune génération, parvenue à l'âge adulte, pour jouir entre frères et
soeurs de la présence du Seigneur au milieu de ceux qui sont réunis en son nom
? Seront-ils réduits à tâtonner en allant ici et là sans aucune conviction ? Quand deux
disciples de Jean-Baptiste voient marcher Jésus et entendent leur maître dire
: "Voilà l'agneau de Dieu", ils suivent le Seigneur. Il leur demande
: "Que cherchez-vous ?" et eux de répondre : "Rabbi, où
demeures-tu ?" (Jean 1.
35-39). C'est avec une telle question que chacun
doit conduire sa recherche : où trouver la présence de Jésus parmi les siens
? Lorsqu'elle est une réalité goûtée spirituellement, il en résulte une
atmosphère d'amour, de joie et de paix, où l'Esprit Saint peut agir pour le bénéfice
de tous. Si cette assemblée demeure dans l'humilité, elle est un témoignage
à la gloire de Jésus. Recherchons le Seigneur et non ce qui pourrait mettre
l'homme en évidence. La seule appréciation qui compte est celle de Dieu ; il
nous la communiquera quand il nous aura introduits dans sa maison. Là, il n'y
aura plus aucun risque de s'enorgueillir et nous verrons ce que nous n'aurons
pas su découvrir sur la terre, mais que la grâce aura produit dans le coeur de
tous les croyants. Le Seigneur seul en recevra la gloire, et il se plaira à la
partager avec les siens. Qu'en sera-t-il
dans le futur ?
Dans l'attente de
la venue du Seigneur, pensons à tous ceux qui nous suivent ; ils ont les yeux
fixés sur leurs aînés. Désirons-nous leur donner une image valable du témoignage
confié par le Seigneur aux siens ? Puisque les expériences ne profitent pas
aux générations futures et que l'enseignement seul ne suffit pas non plus, il
reste l'exemple de vies qui reflètent le Seigneur Jésus. Recherchons ce qui
honore le Seigneur et met en évidence la valeur de l'évangile ; nous serons
alors des témoins crédibles dans notre localité. Refusons toute doctrine
contraire à la Parole de Dieu, ou qui porte atteinte à la personne du Seigneur
et au fondement de la foi. Tout litige sur
des questions de forme et de comportement porte préjudice au témoignage que
nous désirons avoir. Montrons plutôt qu'il est possible de vivre en paix et
dans l'unité en respectant les différences et les particularités de chacun.
Continuons à prier Dieu qu'il nous accorde à tous de trouver la paix intérieure
et de fixer nos regards sur Jésus. Il est l'unique centre du rassemblement et
la seule base sur laquelle un témoignage collectif peut être réalisé. La jeunesse qui
grandit dans les familles de croyants n'est pas la seule qui sera là demain,
bien qu'elle soit le premier objet de la sollicitude des aînés. Toute une
population nous entoure pour laquelle Jésus est venu. Si nous négligeons le
service de l'évangélisation, cette population sera la proie des enseignements
pervers qui se multiplient. Conjointement à la prière, soyons diligents pour témoigner
de l'amour de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la
connaissance de la vérité (1 Tim. 2.
4). Le maintien d'un témoignage au nom
de Jésus dans nos localités est à ce prix. Il nous en sera demandé compte ! Conclusion
Dieu relate dans
sa Parole l'histoire d'Israël pour que nous en tirions des leçons. N'excusons
pas nos défaillances par les mauvais exemples donnés par plusieurs
personnages. Il y a par contre beaucoup d'exemples à imiter : ces témoins de
la foi mentionnés au chapitre 11 de l'épître aux
Hébreux. Beaucoup d'entre
eux sont des types de Christ sous l'un ou l'autre caractère. Le meilleur moyen
pour bénéficier de la lecture de l'Ancien Testament est d'y rechercher ce qui
nous parle de Christ. Le coeur des deux
disciples d'Emmaüs a été réchauffé par l'exposé fait par le Seigneur sur
le chemin, quand il leur a montré dans toutes les écritures les choses qui le
regardent (Luc 24.
25-32). Occupés de Lui, nous verrons tout ce qui nous unit
à Lui et les uns aux autres ; nos différences s'estomperont et seront vues
comme des complémentarités. Il y aura alors l'espoir de voir briller un peu
mieux le témoignage confié aux croyants. F.
Gfeller |
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