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Offrir à DieuLe salut est gratuit, tout croyant devrait en être conscient. Même si la Parole certifie amplement cette gratuité du salut, il reste un devoir de reconnaissance envers Dieu. Si nous réalisons un peu ce que notre salut a coûté à notre Seigneur et Sauveur, nous chercherons bel et bien à rendre quelque chose à notre Dieu. L'auteur du Psaume 116 ressentait fortement ce besoin de " rendre ", en retour de tout ce qu'il avait reçu lorsqu'il dit : "Que rendrai-je à l'Éternel pour tous les biens qu'il m'a faits ?" (v. 12). Le v. 17 de ce Psaume donne la réponse : offrir des sacrifices pour marquer sa reconnaissance. La loi donnait des indications précises : des sacrifices obligatoires et rituels lors de jours déterminés et aussi le sacrifice de prospérité ou d'action de grâce qui pouvait être offert spontanément. Le risque, pour l'Israélite, comportait deux pièges : en négliger la réalisation par indifférence (Mal. 3. 8, 14), ou en multiplier les occasions dans le but de s'acquérir les faveurs divines (Es. 1. 11). Comment s'acquitter d'un devoir qui nous paraît légitime ? Le Psaume 50 apporte la réponse, encore valable aujourd'hui : "Sacrifie à Dieu la louange, et acquitte tes vœux envers le Très-haut... Celui qui sacrifie la louange me glorifie ; et à celui qui règle sa voie je ferai voir le salut de Dieu" (Ps. 50. 14, 23). Comparaison entre la loi et la grâceSchématisons un peu le principe de pouvoir offrir quelque chose à Dieu, même s'il n'a pas besoin de nos offrandes. Il y a d'abord notre être entier : "Présenter nos corps en sacrifice vivant" (Rom. 12. 1). Les Macédoniens l'avaient fait : "Ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur" (2 Cor. 8. 5). Dans la période de la loi, des jours étaient fixés pour les diverses offrandes ou pour des vœux rendus obligatoires. Dans la période actuelle, c'est sans cesse que nous sommes invités à offrir à Dieu, par Jésus Christ, un sacrifice de louanges, soit seul, soit en groupe (Héb. 13. 15). La loi imposait un rituel, alors que, par Jésus Christ, l'Esprit Saint conduit la louange dans la liberté. C'est un privilège de pouvoir ainsi offrir, faisons-le toujours spontanément dans l'élan de nos cœurs. Quelques exemplesLa Parole nous donne divers exemples, positifs ou négatifs, pour nous enseigner : Abel offre à Dieu des premiers-nés de son troupeau. Ce sacrifice sanglant confirme la sentence divine : la mort est le salaire du péché. Il annonce aussi que la mort d'un être vivant qui n'a pas eu part au péché sera le moyen que Dieu donnera pour réconcilier l'homme avec Lui-même (Gen. 4. 4). Caïn, par contre, en offrant le fruit d'une terre maudite, fait fi de la malédiction de Dieu sur le sol et démontre sa volonté de mériter la faveur divine et d'échapper, peut-être, à la sentence prononcée (Gen. 4. 3). Saül passe outre à l'ordre de Dieu et récupère le butin pris aux Amalékites pour sacrifier à l'Éternel. Il est sévèrement repris par le prophète Samuel qui lui dit : "L'Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu'on écoute la voix de l'Éternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l'oreille, meilleur que la graisse des béliers" (1 Sam. 15. 22). David, après avoir préparé les matériaux pour la construction du temple, loue l'Éternel : "Qui suis-je, et qui est mon peuple, que nous ayons le pouvoir d'offrir ainsi volontairement ? car tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons" (1 Chr. 29. 14). Application pratiqueSi quelqu'un a bénéficié d'une faveur particulière dans son activité, il se doit de remercier celui qui la lui a accordée. Il fera tout pour se montrer méritant. Bien qu'il ne soit nullement question de mérite sur le plan spirituel, il y a l'exhortation à se conduire de façon digne de Celui qui nous a fait la grâce du salut et qui nous confie le rôle de témoins du Christ. La reconnaissance qui est due à un donateur, quel qu'il soit, nous poussera à parler de sa générosité. Combien plus devrions-nous sans cesse louer Celui qui nous a tout donné ! Louer le Seigneur, c'est aussi rendre témoignage auprès d'autrui en disant tout le bien que nous savons de Lui et que nous avons expérimenté, à l'exemple du démoniaque de Gadara (Marc 5. 19). Ces exemples tirés de la vie pratique font bien comprendre que Dieu, en donnant, ne place personne dans une position de débiteur à son égard : tout est gratuit de la part de Celui qui possède toute chose. Ils montrent la valeur de la reconnaissance que Dieu attend de ses bien-aimés, reconnaissance qui s'exprime par la louange et l'adoration. Si David l'avait déjà si bien compris, combien plus le chrétien qui connaît Jésus devrait y abonder ! Saisissons donc toutes les occasions où nous pouvons nous réunir pour rendre culte à Dieu, lui offrant d'un cœur sincère "un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui bénissent son nom" (Héb. 13. 15). Et ne négligeons pas le verset suivant : "Mais n'oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices" (v. 16). Frédy Gfeller |
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