|
Que fais-tu là ? D'où viens-tu ?Cette question surprend un homme au cours de son sommeil. C'est Jonas qui dort au fond du bateau qui le conduit à Tarsis. Peut-être que là-bas, à l'extrémité des océans, il pourra échapper au regard inquisiteur de l'Eternel. Mais c'est sans compter avec la connaissance infaillible du Dieu des cieux, comme l'exprime David : "Où irais-je loin de ton Esprit ? Et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es... si je fais ma demeure au bout de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira" (Ps. 139. 7-10). Jonas est prophète de l'Eternel. Un mandat particulier lui a été confié : porter à Ninive un avertissement solennel : "Encore quarante jours, et Ninive sera renversée" (Jon. 3. 4). Le Dieu de miséricorde veut avertir les Ninivites avant que le jugement ne tombe sur leur ville impie. Cet avertissement n'a qu'un seul but : produire la repentance de ce peuple pour que le pardon puisse lui être accordé. Jonas l'a bien compris, mais son esprit nationaliste ne veut pas admettre que le pardon puisse être accordé à une nation ennemie. Refusant de se faire l'instrument d'une grâce pour autrui, il choisit la fuite. C'est donc au fond du bateau que Dieu va le trouver. Pour l'amener lui-même à la repentance, il se sert des marins païens. Juste retour des choses à l'égard du prophète désobéissant ! Dans le chemin de ma vie, n'y a-t-il pas, parfois, des fuites motivées par mon désir d'échapper à ma responsabilité ? Sans aller jusqu'au bout de la terre, je voudrais me dérober à mon devoir. Les bonnes raisons que j'invoque trahissent ma mauvaise conscience. La voix divine s'adresse à moi : Que fais-tu là ? D'ou viens-tu ? La Parole de Dieu dit à chaque croyant : "Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l'accomplisses" (Col. 4. 17). Le Seigneur place sur notre chemin de nombreuses occasions de témoigner pour Lui. Peut-être vis-à-vis de personnes de races différentes, de réfugiés, de marginaux. Ce sont aussi des créatures de Dieu pour lesquelles il a envoyé Jésus Christ afin de les sauver. Refuserions-nous d'être un instrument dans la main de Dieu pour le salut de ces personnes ? Le témoignage de l'évangile n'est pas confié à des anges, mais à ceux qui sont eux-mêmes les objets de la grâce divine. Ce témoignage peut déjà être réalisé dans notre entourage immédiat, et même sur notre lieu de travail. Souvent sans parole, mais par une conduite plus parlante qu'un discours ! Alors, ne suivons pas le chemin de Jonas, mais disons plutôt comme Esaïe : "Me voici, envoie-moi" (Es. 6. 8). F. Gfeller |
|