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La
Gloire Morale du Seigneur Jésus Christ
Combien grande
est sa bonté ! Combien grande est sa beauté ! Quand Barnabas
est arrivé à Antioche, il s'est réjoui en voyant la grâce de Dieu. Sachant
cependant que des dangers pouvaient surgir, il exhorte les croyants à demeurer
attachés au Seigneur de tout leur coeur (Actes 11. 23). C'est là qu'était la
ressource. En voici un
exemple bien simple : Un aimant permet de rassembler la limaille dispersée.
Plus la force d'attraction est grande, plus les particules de fer se rapprochent
rapidement du centre aimanté, mais aussi les unes des autres. De même, quand Jésus
attire à lui les croyants, il devient non seulement le centre de leurs
affections, mais aussi le lien qui les unit entre eux, mettant en échec Satan
qui ne cherche qu'à isoler et à disperser. Les lignes qui
suivent sont extraites d'une brochure de John Gifford Bellett (1795-1864) qui a
été une source de bénédiction à plusieurs générations de croyants.
Evitant tout esprit de polémique, l'auteur a toujours cherché dans son ministère
à mettre en évidence les perfections de la Personne de Jésus. Nous souhaitons
que ces quelques extraits stimulent la (re)lecture de cette brochure
remarquable. Que le Seigneur nous donne de fixer nos regards sur sa Personne
pour refléter quelque chose de sa gloire, nous accordant un grand désir de lui
ressembler ! La Gloire Morale
du Seigneur Jésus Christ
(Quelques
extraits) Les gloires du
Seigneur Jésus sont de trois natures différentes: elles sont personnelles,
officielles et morales. Sa gloire personnelle, Jésus la voilait, sauf là où
la foi savait la découvrir et où le besoin du moment l'exigeait. Sa gloire
officielle, il la voilait également. Il n'allait pas de lieu en lieu comme le
Fils de Dieu qui vient du sein du Père, ni comme le Fils de David dans son
autorité royale. Ces gloires-là restaient habituellement cachées quand il
passait, jour après jour, par les circonstances diverses de la vie. Mais sa
gloire morale ne pouvait être cachée: Jésus ne pouvait être autrement que
parfait en toute chose; ce caractère lui appartenait, c'était ce qu'il était.
Son excellence même rendait cette gloire trop éclatante pour le regard de
l'homme; et l'homme se trouvait continuellement mis à découvert et repris par
elle. Mais elle resplendissait, que l'homme puisse ou non la supporter; et
maintenant, elle illumine chacune des pages des quatre évangiles, comme elle a
illuminé jadis chacun des sentiers dans lesquels le Seigneur a marché. Chaque chose en
son temps
On a dit du
Seigneur Jésus que "son humanité était parfaitement naturelle dans son développement".
Cette observation est très belle et très vraie. Luc 2. 52 le constaterait au
besoin. Il n'y avait en Jésus aucun progrès qui ne soit naturel: sa croissance
était régulière en tous points; sa sagesse marchait de front avec sa stature
et son âge; il fut d'abord enfant, ensuite homme. (...) Mais
quoiqu'il y eût en lui du progrès, comme nous le voyons, il n'y avait
cependant aucune ombre, aucun mauvais penchant, aucune erreur. En ceci, il se
distinguait de tous (...). Il était "l'arbre planté près des ruisseaux
d'eaux, qui rend son fruit en sa saison" (Ps. 1. 3); et toutes choses ne
sont belles qu'en leur saison. La gloire morale de "l'enfant Jésus"
brille en sa saison et en sa génération; et lorsqu'il est devenu homme, c'est
la même gloire qui se montre sous d'autres aspects. (...) Toutes
choses étaient parfaites dans leur combinaison, comme en leur temps. Jésus
pleura quand il arriva devant le sépulcre de Lazare, bien qu'il ait su qu'il
portait en lui-même la vie pour celui qui était mort. Lui qui venait de dire:
"Je suis la résurrection et la vie" (Jean 11. 25), il pleura. La
puissance divine laissait les sympathies humaines suivre librement leur cours. Elevé et abaissé
C'est
l'assemblage ou la combinaison de vertus qui constitue la gloire morale. Jésus
savait, selon l'expression de l'apôtre Paul, "être dans l'abondance"
et "être abaissé" (Phil. 4. 12); il savait user des moments de prospérité,
si on peut les appeler ainsi, comme des moments d'abaissement; car, pendant son
passage à travers la vie, il apprit à connaître les uns et les autres. Ainsi, lors de la
transfiguration, il fut pour un moment introduit dans la gloire, et ce fut une
heure radieuse; il apparut là avec les honneurs qui lui appartiennent. Comme le
soleil, source de toute lumière, il resplendissait; et des personnages éminents,
tels que Moïse et Elie, étaient là, enveloppés de sa gloire et brillant avec
lui. Mais quand il redescendit de la montagne, il commanda à ceux qui avaient
été "les témoins oculaires de sa majesté" de ne raconter à
personne ce qu'ils avaient vu. Et arrivé dans la plaine, comme le peuple
accourait pour le saluer (Marc 9. 15), (...) il ne s'arrête pas pour recevoir
l'hommage de la foule, mais il reprend aussitôt son service habituel, car il
savait "être dans l'abondance". La prospérité ne l'enorgueillissait
pas. Il ne cherchait pas une place parmi les hommes, mais il s'anéantissait
lui-même, voilant sa gloire pour n'être que le serviteur. (...) Mais Jésus
savait aussi "être abaissé". Voyez-le devant les habitants de
Samarie en Luc 9. 52-56. (...) Comme un homme qui veut faire connaître qu'un
personnage de haut rang s'avance, il envoie des messagers devant sa face. Mais
l'incrédulité des Samaritains change l'aspect des choses. Ils ne veulent pas
le recevoir. Ils refusent d'ouvrir un large chemin devant les pas du Seigneur de
gloire et l'obligent à se chercher lui-même le meilleur sentier qu'il peut
trouver comme l'homme rejeté. Mais il accepte aussitôt cette place, sans qu'il
s'élève un murmure dans son coeur. Il redevient le "Nazaréen", en
se voyant repoussé (...) et il porte ce nouveau caractère en s'éloignant du
village samaritain aussi parfaitement qu'il a porté le premier avant d'y
arriver. Ainsi Jésus
savait comment "être abaissé". Nous le retrouvons dans des
circonstances analogues au chapitre 21 de Matthieu. Jésus entre dans Jérusalem
comme le Fils de David; tout ce qui pouvait le mettre en évidence en cette
glorieuse qualité l'environne et l'accompagne. Il apparaît alors dans sa
gloire terrestre comme il avait été dans sa gloire céleste sur la sainte
montagne. Cette gloire lui appartient de droit, et quand l'occasion le demande,
il sait la porter. Mais l'incrédulité de Jérusalem, comme précédemment
celle de Samarie, transforme encore la scène. Celui qui avait fait son entrée
dans la ville comme son roi est forcé d'en sortir pour se chercher un gîte
pour la nuit. Et là, Jésus se trouve hors de Jérusalem comme il s'était
trouvé hors de Samarie, "sachant être abaissé". Quelle
perfection! Si les ténèbres ne comprennent pas la lumière de la gloire
personnelle ou officielle de Christ, sa gloire morale brille avec d'autant plus
d'éclat. (...) C'est cette
combinaison d'abaissement volontaire devant l'homme et de conscience de sa
gloire devant Dieu qui atteint chez notre Sauveur sa manifestation la plus élevée,
la plus éclatante, que dis-je, sa manifestation parfaite! (...) Proche et
distant
Il y a dans le
caractère du Seigneur d'autres combinaisons qui doivent attirer notre
attention. (...) L'éloignement dans lequel il se tenait et l'intimité dans
laquelle il se montrait étaient tous deux parfaits. Il faisait plus que considérer
la misère qui l'entourait, il y prenait part avec une sympathie qui avait tout
entière sa source en lui-même. Il faisait plus que repousser la corruption qui
l'environnait, il maintenait la séparation de la sainteté elle-même d'avec
tout contact avec le mal ou la souillure. Voyez-le
manifester cette combinaison de distance et de proximité au chapitre 6 de Marc.
C'est une scène touchante: les disciples sont de retour auprès de lui après
une longue journée de service; il s'intéresse à eux; il sympathise à leur
fatigue; il s'en occupe et y pourvoit aussitôt en leur disant: "Venez à
l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu". Mais
les foules l'ayant suivi, il se retourne vers elles avec le même amour; il
prend connaissance de leur état, et après s'être occupé d'elles comme de
brebis qui n'ont pas de berger, il se met à les enseigner. Dans tout ceci, nous
voyons Jésus aller au-devant des divers besoins qui se présentent autour de
lui; qu'il s'agisse de la fatigue des disciples ou de la faim et de l'ignorance
de la multitude, il est là pour y pourvoir. Mais les disciples, mécontents des
soins de Jésus pour les foules, l'engagent à renvoyer celles-ci; le coeur du
Seigneur, cependant, est plein d'autres pensées, et à l'instant même il se
forme entre ses disciples et lui une distance qui se fait sentir, peu après,
dans l'ordre qu'il leur donne d'entrer dans la barque et d'aller devant lui à
l'autre rive, pendant qu'il renvoie les foules. Cette séparation ne fait que
susciter un nouveau trouble pour les disciples. Les vents et les flots leur sont
opposés sur la mer, mais dans leur détresse, Jésus se trouve de nouveau auprès
d'eux pour les secourir et les rassurer. Quelle harmonie
dans la combinaison de la sainteté et de la grâce apparaît dans tout cela! Jésus
est près de nous quand nous sommes las, quand nous avons faim, quand nous
sommes en danger; mais il est éloigné de nos penchants naturels et de notre égoïsme.
Sa sainteté fit de lui quelqu'un entièrement étranger dans un monde souillé;
sa grâce le maintint toujours actif dans un monde souffrant et misérable. J.G. Bellett, La Gloire Morale du Seigneur Jésus Christ (extraits) |
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