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Faut-il
aimer le monde ?
Deux versets du
Nouveau Testament présentent, lorsqu'ils sont confrontés littéralement, une
apparente contradiction : "Dieu a tant
aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui
ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3,16). "N'aimez pas
le monde, ni les choses qui sont dans le monde ; si quelqu'un aime le monde
l'amour du Père n'est pas en lui" (1 Jean 2,15). Dans le premier
verset, il s'agit de l'humanité, les êtres humains que Dieu désire sauver, et
pour lesquels il a sacrifié Son Fils. Tandis que dans le second, il s'agit du
monde comme système, gouverné par Satan et duquel nous devons être séparés.
Nous avons dans
la Parole des exemples de personnes qui ont compris et réalisé ce qu'était la
véritable séparation : Joseph s'est
trouvé, bien malgré lui, intendant de la maison de Potiphar ; quand il fut
soumis à la tentation, il n'a pas hésité un instant à s'arracher des mains
d'une femme perverse. Daniel transporté
à Babylone, par sa fidélité a eu l'occasion de témoigner de sa foi. Il n'a
pas refusé d'occuper une place importante, mais ayant arrêté dans son coeur
de ne pas se souiller, il a été le moyen de mettre ce peuple idolâtre en
contact avec Dieu, et indirectement, de délivrer ses frères. Au-dessus de ces
quelques exemples, nous désirons porter nos regards sur Celui qui est le
parfait modèle. Personne n'a jamais eu autant d'amour que le Seigneur pour
toutes les créatures qu'il a rencontrées sur son chemin. Mais personne n'a réalisé
une séparation de ce monde aussi parfaite que Lui. Le Seigneur n'a pas évité
les contacts avec ses semblables, ce que nous serions enclins à faire souvent
pour ne pas être confrontés avec eux. Il était plein de condescendance envers
les plus misérables et s'en approchait, lui le premier. Que nous soyons gardés
de ressembler aux pharisiens qui, imbus d'eux-mêmes, ne voulaient aucun contact
avec les gens des nations et ceux du commun peuple. Séparés du
monde dans son état moral et de tout le mal qui s'y trouve, mais proches des
personnes et remplis d'amour pour elles, voilà ce à quoi nous sommes appelés.
G.
Perret-Gentil |
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