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La proximité de Dieu

Après avoir prêché 42000 sermons depuis sa conversion en 1738 jusqu'à sa mort 53 ans plus tard, John Wesley a pu dire : "Le meilleur de tout, c'est Dieu avec nous". Ce furent les dernières paroles de ce serviteur de Dieu.

Dieu avec nous

Lorsque Jésus est né, la parole du prophète Esaïe a été véritablement accomplie : "Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel, ce qui, interprété, est : Dieu avec nous" (Matt. 1. 23 ; Es. 7. 14).

Le nom "Emmanuel" fait ressortir ce que Christ fut réellement parmi les hommes, de Bethléhem à Golgotha, de la crèche à la croix. Les trois premiers évangiles décrivent particulièrement son caractère d'Emmanuel. Ils mettent en valeur l'humanité de Jésus, sans ternir sa divinité, alors que l'évangile selon Jean fait connaître le Fils de Dieu dans son existence éternelle, mais sans occulter son humanité. Lisons et relisons les évangiles pour découvrir les merveilles inépuisables de la personne de Jésus Christ.

Jésus est homme tout en étant Dieu. "Sans contredit, le mystère de la piété est grand : -Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire" (1 Tim. 3. 16). Ce mystère de la piété, ce secret, c'est la révélation de la vérité au sujet de l'homme Christ Jésus, Dieu "venu en chair", sur laquelle notre piété se fonde.

Jésus n'a pas abandonné ses disciples quand il est monté dans le ciel. Il leur a promis qu'il serait avec eux jusqu'à la fin des temps (Matt. 28. 20). Au commencement de l'évangile selon Matthieu, Jésus est présenté comme Emmanuel, "Dieu avec nous". Bien qu'il ait été rejeté par son propre peuple, il reste Emmanuel pour tous ceux qui l'ont reçu.

Nous pourrions penser que les disciples étaient plus privilégiés que nous, quand le Seigneur était sur la terre. Le voir marcher, l'entendre parler, lui poser des questions, entendre ses réponses, quelle faveur ! Ce raisonnement n'est pourtant pas juste : comme croyants, nous avons maintenant une position et des privilèges bien supérieurs à ceux des disciples, puisque Dieu est en nous par l'Esprit (Jean 16. 7).

Dieu en nous

Depuis que la Parole a habité au milieu des hommes en Christ, Dieu - Père, Fils et Saint Esprit - n'a cessé d'habiter parmi les croyants selon les promesses du Seigneurs à ses disciples :

  • "si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui" (Jean 14. 23).
  • "L'Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera en vous" (Jean 14. 17).

Par l'Esprit Saint, nous pouvons jouir de la présence du Père et du Fils en nous. Mais remarquez que cette jouissance est conditionnelle : le Seigneur ne peut se manifester qu'à celui qui l'aime et qui lui obéit (Jean 14. 21). C'est la raison pour laquelle nous sommes si souvent exhortés à vivre dans la sainteté. La sanctification, c'est-à-dire réaliser que nous sommes - corps, âme et esprit - entièrement mis à part pour Dieu, est l'oeuvre de Dieu, opérée par le Saint Esprit au moyen des écritures (Jean 17. 17 ; 1 Thes. 5. 23, 24). Réalisons-nous vraiment ce fait inouï, que nous sommes la demeure de Dieu par le Saint Esprit ?

Dieu pour nous

Le chapitre 8 de l'épître aux Romains se termine par la note triomphante de la sécurité du croyant : "Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?" (Rom. 8. 31). La vie d'Abraham, et d'une multitude de croyants à sa suite, démontre que Dieu protège et délivre les siens (Gen. 15. 1). Comment douter que Dieu est vraiment pour nous, puisqu'il en a donné la preuve absolue et définitive en livrant son Fils pour nous tous (Rom. 8. 23) ?

En tous lieux et en toutes circonstances, "Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver" (Ps. 46. 1). Il est extrêmement encourageant de suivre ce thème dans la Parole. Il revient comme un leitmotiv dans toutes les écritures.

Dieu par nous

Par révélation, nous savons que Dieu est avec nous, en nous et pour nous. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Nous avons été créés "dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l'avance, afin que nous marchions en elles" (Eph. 2. 10). Certaine chrétiens, ignorant leur position en Christ, parlent beaucoup de leurs oeuvres. D'autres, par contre, exaltent leurs privilèges au dépend de l'action. L'équilibre dans la vie spirituelle et dans le témoignage ne peut être atteint qu'en réalisant ce que Dieu fait en nous et par nous.

Quand le Seigneur était sur la terre, il agissait au nom de son Père, dans tous les actes qu'il accomplissait, comme dans toutes les paroles qu'il prononçait. Maintenant qu'il est dans le ciel, le Seigneur à délégué aux siens la tâche d'annoncer l'évangile jusqu'au bout de la terre. Bien se conduire est déjà un beau témoignage auprès de nos concitoyens. Mais une vie exemplaire demeure insuffisante pour amener des hommes à Christ. "Comment croiront-ils en celui dont ils n'ont point entendu parler ? Et comment entendront-ils sans quelqu'un qui prêche ?" (Rom. 10. 14). On l'a dit : "Dieu, aujourd'hui, n'a pas d'autre bouche que la nôtre pour appeler".

La contemplation de la création et des beautés de la nature n'a jamais sauvé personne. Chaque plante, chaque insecte a une histoire à raconter sur le Créateur, mais ils restent muets sur le plan du salut du grand Dieu Sauveur. Comme croyants, nous sommes les seuls êtres de la création à pouvoir en témoigner. "Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes choses" (Rom. 10. 15).

En quittant la terre, le Seigneur a laissé à chacun son ouvrage (Marc 13. 34). Les croyants sont à l'image des membres d'un corps, chacun avec ses propres caractéristiques (1 Cor. 12. 14-27). Dieu aime la vie. Il aime aussi la diversité, sans laquelle la vie serait impossible.

Comme ouvriers de Dieu, avec nos propres spécificités, nous devons accomplir les tâches qu'il nous a confiées avec diligence et fidélité. Jacques montre que la foi authentique produit des oeuvres (Jac. 2. 18). "Enfants, dit l'apôtre Jean, n'aimons pas de paroles ni de langue, mais en action et en vérité" (1 Jean 3. 18). Jacques montre la foi en action, Jean souligne l'action en vérité.

Prenons l'exemple d'une maison en construction. Les différents corps de métier doivent collaborer et travailler en harmonie pour que la construction avance selon le programme de l'architecte. Si un maçon décide de lui-même d'ajouter des murs pour rendre la maison plus solide, ou au contraire de percer de nouvelles fenêtres pour laisser entrer davantage d'air frais, il sera renvoyé immédiatement du chantier. Il est encore plus grave qu'un plombier triche avec la qualité des matériaux, car les dommages ne se verront que des années plus tard, quand toute la tuyauterie aura rouillé. La fantaisie comme la négligence ou la malhonnêteté sont exclues dans le travail pour Dieu, le divin architecte. Dans ce contexte, il est utile de relire la charte de l'ouvrier dans 1 Corinthiens 3.

Le Seigneur a confié des tâches aux siens. Chaque croyant a reçu un don qu'il doit mettre au service du Maître. Certes, chacun n'est pas un évangéliste, mais chacun peut annoncer l'évangile, à l'endroit où le Seigneur l'a placé. Personne ne peut se débarrasser de cette responsabilité en la déléguant à un "frère de service" ou à qui que ce soit d'autre.

Il est évident que le service chrétien n'est pas limité à la prédication de l'évangile. Le Seigneur confie aux siens des tâches de diverses natures. Les moins visibles ne sont pas les moins importantes. Le Seigneur donnera l'énergie et la protection pour les accomplir. "Levons-nous et bâtissons" a dit Néhémie. La parole de Dieu ajoute aussitôt : "Et ils fortifièrent leurs mains pour bien faire" (Néh. 2. 18).

Marc Horisberger

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