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Mes buts ... et ceux de Dieu pour moi

Conversation surprise entre 2 jeunes chrétiens :

- Mais non, dit l'un, Dieu n'aime pas que nous souffrions ! C'est Satan qui envoie la souffrance. Il est dit que "tout don parfait descend de Dieu". Toutes les joies et tous les plaisirs que nous avons sont un don de Dieu et les souffrances une conséquence du péché. Dieu veut le bonheur de ses enfants, déjà sur la terre !

- Pourtant, dit l'autre, c'est notre chair qui cherche le plaisir. Un bon chrétien devrait refuser le plaisir, "mortifier son corps". Le but de Dieu est justement de nous détacher des plaisirs de cette terre pour nous attacher à Dieu !

Bien que chacune de ces deux affirmations contienne quelque chose de juste, elles sont pourtant erronées. Il est important de connaître les buts que Dieu poursuit pour ne pas nous y opposer, et pour que nos prières aillent dans le même sens.

Les vrais buts de Dieu pour son enfant

  1. "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés"(1 Tim. 2. 4).
    Le salut est le premier but : Dieu parle et fait répandre sa Parole. Il appelle, parfois avec douceur, comme dans le cas de Lévi qui va suivre Jésus sans résister ; parfois avec force, comme le brigand placé devant la mort et qui accepte le pardon du Sauveur crucifié à côté de lui. Ce but est le bonheur éternel des hommes, mais il peut impliquer un chemin de souffrance pour que le pécheur accepte enfin de se jeter dans les bras du Père, tel le fils prodigue (Luc 15).
  2. "C'est ici la volonté de Dieu, votre sainteté, que vous vous absteniez de la fornication" (1 Thes. 4. 3).
    La sainteté, se tenir à l'écart du péché, est une priorité absolue pour le croyant. Dieu cherche notre bonheur et il lui a fixé un cadre. Par exemple Dieu interdit la fornication (relation sexuelle hors du mariage). Telle une mère, venant de mettre à son enfant des habits propres, lui refuse de faire de la peinture sans passer une blouse, ainsi Dieu ne peut pas nous laisser faire n'importe quoi.
  3. "Jésus en établit douze pour être avec lui et les envoyer prêcher" (Marc 3. 14).
    En choisissant ses disciples, et nous avec eux, Jésus recherche leur compagnie et leur collaboration.
  4. "En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard"(1 Thes. 4. 15).
    La reconnaissance et la louange sont ce que Dieu aime entendre monter du coeur de ses enfants, qu'ils soient dans une grande joie comme le boiteux guéri (Act. 3. 8), ou dans la souffrance et l'opprobre comme Paul et Silas en prison (Act. 16. 25).
  5. "Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces" (1 Pi. 2. 21).
    Ressembler à Jésus résume le but de Dieu pour nous. Paul dit aux Galates : "Je travaille jusqu'à ce que Christ ait été formé en vous" (Gal. 4. 19) Alors le fruit de l'Esprit sera produit en nous, ces qualités qui ont brillé si fort dans la vie de notre Sauveur : l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi (Gal. 5. 22).

Les buts de l'homme

Les buts de Satan sont opposés à ceux de Dieu. Il ne veut pas le salut des hommes, et il cherche à ce que les croyants ne ressemblent pas à Jésus. Parfois il n'y réussit que trop bien !

Le but de l'homme, "naturel" ou "charnel" est plutôt : "Maximum de plaisir, minimum de souffrances". Ce n'est pas mauvais en soi, mais à cause de ce but, l'homme devient une proie facile pour le péché.

Que cherchait Eve lors de la première chute ? Non pas directement à s'éloigner de Dieu, mais plus de plaisir en mangeant le fruit défendu (plaisir pour les yeux, bon à manger, désirable pour rendre intelligent).

Pourquoi Pierre a-t-il renié Jésus. Il ne cherchait pas à s'éloigner de son Seigneur, mais il voulait éviter la souffrance de l'opprobre !

Que cherchaient Ananias et Saphira en n'apportant aux apôtres qu'une partie du prix de la terre vendue ? Non pas directement à faire le mal, mais à diminuer la "souffrance" en ne donnant qu'une partie, tout en conservant intact le plaisir d'être considérés comme de grands donateurs !

Nous pourrions ajouter une longue liste où l'on trouve de grands hommes de Dieu tels David ou Salomon (2 Sam. 11 ; 1 Rois 11), "piégés" par la recherche du plaisir ou la peur de souffrir.

Le croyant spirituel

Le croyant "spirituel" apprécie les joies et les plaisirs que Dieu donne. Il ne recherche pas la souffrance. Sa priorité absolue est celle de Dieu. Etre conforme à son Modèle d'abord, quitte à accepter la souffrance ou à renoncer à certains plaisirs.

Pensons à Joseph (Gen. 39). La fidélité à Dieu avait priorité sur un plaisir assuré et facile.

Et notre Sauveur à Gethsémané ? N'est-ce pas le choix le plus difficile qui ait jamais été ? D'un côté l'immense souffrance d'être séparé de Dieu et d'être fait péché pour celui qui ne faisait qu'un avec lui et qui était saint ! De l'autre, la volonté de Dieu... Mais voilà, bien que dans l'angoisse, Jésus accepte la souffrance, endure la croix, méprise la honte ! Quel exemple !

Conseils pour des buts concrets que Dieu approuve

Il est bon d'avoir des buts concrets pour une période donnée. Par exemple en lisant Colossiens 3. 16 "que la parole du Christ habite en vous richement", tel croyant se fixera comme but concret de lire la Bible entière en un an (ou en 5 ans...)

Tel autre ressentira le besoin de consacrer du temps à des visites ou de s'occuper d'une façon particulière de ses enfants.

Quels sont mes buts aujourd'hui ?

  • Mes buts sont-ils d'abord pour Dieu, puis pour le bien de ceux qui sont autour de moi et non pour me parer d'une auréole ? Même un service pour Dieu peut être fait pour notre propre gloire ou pour en retirer de la reconnaissance.
  • Mes buts peuvent-ils être atteints avec l'aide du Seigneur ?

Si je me fixe des buts qui dépendent des autres ou des circonstances, je risque de ne pas y arriver et d'être découragé.

Une croyante avait pour unique but que son mari se convertisse. But louable ! Mais elle était tellement préoccupée en voyant son mari indifférent à la foi qu'elle a sombré dans le découragement au point de ne plus remplir son rôle correctement !

Paul désirait tant le salut des Juifs qu'il a souhaité être "séparé du Christ" pour qu'ils soient sauvés (Rom. 9. 3). Quel but magnifique, semble-t-il ! Pourtant Dieu n'accepte pas ce désir. Paul doit demeurer un témoin. Le reste est l'affaire de ceux qui écoutent et du travail de l'Esprit Saint. C'est ce que nous trouvons au chapitre suivant : "Frères, le souhait de mon coeur, et la supplication que j'adresse à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés" (Rom. 10. 1).

Ainsi nous pouvons avoir des souhaits pour les autres, faire des supplications en leur faveur, mais nous ne devons pas fixer leur objectif et prendre les rennes de leur vie.

Des parents sont malheureux car ils se sont imposé des buts élevés pour leurs enfants, et ceux-ci ne les atteignent pas ou ne les poursuivent pas !

Il nous arrive aussi d'être découragés en voyant l'état de l'église. Fixons-nous comme but d'apporter la pensée et les messages du Seigneur, d'être à notre place dans l'assemblée locale. Si notre but est que tout aille bien, nous allons tout droit vers le découragement, au point de ne plus pouvoir y être utile. Ce n'est pas le but de Dieu !

Que cette année nous voie attachés au Seigneur, et lui remettant en paix ce qui ne dépend pas de nous (Eph. 5. 10 ; Phil. 4. 6).

J.-Ph. Chavey

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