échanges

bimestriel

Precedente ] Remonter ] Suivante ]

L'église locale : sa raison d'être, une source de bénédiction

INTRODUCTION

Les personnes qui se convertissent à Jésus Christ entrent toutes dans une nouvelle famille, la famille de Dieu (Eph. 2. 19). Comme dans toute famille, des liens sont créés dès la naissance entre les parents et leurs enfants et entre les enfants eux-mêmes. Si en grandissant chacun des enfants devient rapidement indépendant, le besoin de se retrouver avec les autres pour vivre les relations privilégiées et indestructibles de la famille, les ramène à la maison paternelle. Le foyer familial est comme une image de l'église locale.

Quand le Seigneur était sur la terre, les disciples, ainsi qu'un petit nombre de personnes, le suivaient individuellement. A partir de la Pentecôte ceux qui croient à l'évangile sont scellés du Saint Esprit, et forment une entité unie à Christ et les uns aux autres. Cet ensemble, sorti du monde, est appelé Assemblée ou Eglise. Plusieurs images trouvées dans l'écriture nous aident à comprendre ce qu'elle est : un corps dont Christ est la tête, une maison où Dieu habite, une épouse dont Christ est le mari, un troupeau dont Jésus est le berger.

Le but que Dieu s'est fixé de toute éternité est de rassembler les hommes pour habiter au milieu d'eux, pour leur faire du bien et pour en recevoir la louange. A cause du péché, cela n'est possible que sur la base de l'uvre de Christ à la croix.

"Dieu a visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom" (Act. 15. 14) "Des croyants d'autant plus nombreux se joignaient au Seigneur" (Act 5. 14) "Le Seigneur ajoutait tous les jours à l'assemblée les sauvés (ou ceux qui devaient être sauvés)" (Act 2. 47). Ces versets disent comment Dieu forme son Assemblée.

L'ensemble de ceux qui sont nés de nouveau et scellés du Saint Esprit sont attirés par Christ comme les électrons autour du noyau d'un atome (Matt. 18. 20). C'est la volonté de Dieu, il ne s'agit pas d'une initiative de l'homme (Jean 11. 52 ; Eph. 2. 11-22). C'est ainsi que les églises de Jérusalem, Antioche, Corinthe, etc., se sont formées. La raison d'être de l'église locale est donc de rendre visible sur la terre, dans un lieu donné, ce qu'est l'Assemblée universelle. Aujourd'hui encore, le Seigneur continue son uvre en ajoutant les sauvés à l'Assemblée universelle dans des lieux géographiques différents.

Et pour le réaliser Dieu crée le désir chez chacun de se trouver en compagnie d'autres chrétiens.

Et toi, fais-tu partie de ceux qui ont besoin des autres pour vivre une vie d'église ?

SA RAISON D'ETRE OU SA MISSION

1. Vis-à-vis de Dieu

  • Une maison de prière pour y faire des demandes au Père et le remercier (Matt. 18. 14-20 ; Es. 56. 7).
    Un temple pour honorer le Père, l'adorer, lui parler de celui qu'il aime (Eph. 2. 21).
  • C'est un lieu de service pour Dieu où les rachetés, comme une sainte sacrificature, offrent la louange (1 Pier. 2. 5; Hébr. 13. 15). Ce culte d'adoration est rendu par l'Esprit (Phil. 3. 3; Jean 4. 23).

En pratique :

  • différentes réunions d'assemblée, notamment celles pour la prière et le culte d'adoration.

2. Vis-à-vis du Seigneur

  • Elle est tournée vers le passé pour se souvenir de sa mort (Luc 22. 19, 20).
  • Elle est tournée vers l'avenir pour attendre son retour (Apoc. 22. 17).

En pratique :

  • Célébrer la cène, où la mort du Seigneur Jésus et sa venue sont annoncées, dans la conscience de ce qu'est le corps de Christ.
  • Proclamer sa victoire définitive sur Satan, le monde et la mort.

3. Vis-à-vis des anges

  • Montrer la sagesse de Dieu (Eph. 3. 10 ; 2. 7).

En pratique :

  • manifester entre nous l'ordre divin, l'unité par la paix.

4. Vis-à-vis des croyants

  • Une maison familiale, lieu de fraternité, où la présence de Christ donne une réalité chaleureuse à tout le reste, où par le Saint Esprit se manifestent l'amour et la joie. Chacun aime et chacun est aimé, car si l'on aime, on goûte l'amour en retour. Peut-être avez-vous déjà pensé : "Il n'y a pas d'amour dans cette assemblée !". Réfléchissez autrement : Ai-je manifesté beaucoup d'amour autour de moi ? En effet l'amour que je partage est le ciment entre les différentes pierres de l'édifice (Eph. 5. 1, 2 ; Col. 3. 14).
    Comme dans toute famille, différents âges se côtoient. Les besoins, les préoccupations, la manière d'aborder les circonstances sont différents. Il faut en tenir compte et nous attendre les uns les autres. Chaque génération est utile à l'autre.

    En pratique :

  • Manifester l'amour réciproque, donner à sa sur, à son frère ce que j'attends d'eux sous le regard du Père, se soumettre les uns aux autres dans la crainte de Christ.
  • une auberge pour recevoir la nourriture spirituelle (Eph. 4. 12-14 ; 1 Pi. 4. 10).

En pratique :

  • Partager ce qui donne des forces, laisser les dons d'enseignement s'exercer librement, faire part de ses expériences afin de se stimuler pour s'encourager et faire des progrès.
  • un refuge pour trouver repos, paix et protection. C'est une maison de bergers (1 Pi. 5. 1-4). "Dans ce lieu qui est désert, il y aura encore une demeure de bergers qui y feront reposer le menu bétail" (Jér. 33. 12).

En pratique :

  • Porter les charges les uns des autres (Gal. 6. 2) exercer le don de pasteur.
  • Un hôpital pour recevoir des soins. Combien de malades, de fatigués, de découragés, peut-on dénombrer parmi les croyants ! Que faire ? On peut être soi-même blessé, épuisé. Si le Seigneur dit : "La blessée, je la banderai" (Ezé. 34.16), ailleurs il déclare : "Comme je vous ai fait, vous aussi faites de même".

En pratique :

  • Prier pour la guérison physique et morale (Jac. 5. 13-16). Apporter des soins (Héb. 12. 12, 13), faire des visites.
  • une école pour apprendre la doctrine mais aussi la patience, le support, l'humilité, le dévouement en se mettant au service des autres, apprendre le travail en équipe.

En pratique :

  • Proposer des réunions répondant aux exercices d'une classe d'âge ou aux préoccupations des familles.

5. Vis-à-vis du monde

  • une lampe au milieu de la nuit (Apoc. 2. 1).
    Est-ce une institution ou un monument historique dont on raconte l'origine et la gloire passée ou est-ce une lumière dont la mission est de laisser briller Christ ? Christ est la lumière, l'assemblée en est le reflet ; chacun individuellement dans sa sphère, chaque église locale en son lieu et l'Eglise universelle vis-à-vis du monde. La réalité de la présence de Christ, vécue au milieu des siens, constitue l'authenticité de l'église, comme la force vitale de la sève constitue la santé ou la vie de l'arbre, sans quoi il n'est qu'un morceau de bois mort.
  • la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3. 15).
    La vérité n'est pas un ensemble de doctrines ou de dogmes, mais une personne. "La vérité est en Jésus" (Eph. 4. 21). L'église locale interpelle, dérange, parce que le monde ne veut pas de la vérité.
  • Une "lettre connue et lue de tous les hommes" (2 Cor. 3. 2, 3), "la lettre de Christ".
    En regardant vivre l'église locale (lire la "lettre"), le monde devrait découvrir qui est Christ, qui est Dieu. Dieu est patient... ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance" (2 Pi. 3. 9).

En pratique :

  • Aimer ceux qui sont perdus, annoncer l'évangile, avoir des réunions d'évangélisation, soutenir les missionnaires, les évangélistes, favoriser des réunions de quartier pour adultes et enfants, etc.

En conclusion

L'église locale est caractérisée par la vie de ceux qui la composent. Cette vie est transmise par la tête, Christ, dont tout découle (vie, intelligence, sagesse).

A son tour, elle proclame l'évangile de la vie par Christ pour que beaucoup se repentent (Eph. 4. 12-16), deviennent des enfants de Dieu et de bons serviteurs de Christ, qu'ils ne restent pas de petits enfants mais croissent dans la vérité et dans l'amour.

CONDITIONS MORALES

Le chapitre 18 de Matthieu nous dévoile quelques conditions morales nécessaires pour pouvoir nous réjouir ensemble dans la présence du Seigneur.

  • L'humilité, la simplicité et l'accueil (v. 1-5). Devenir comme un petit enfant. Renoncer à toutes les prétentions auxquelles un adulte pense avoir droit. Abandonner les raisonnements pour laisser place à la foi.
  • Etre attentif à son comportement ou servir d'exemple (v. 6, 7). Ne pas être une occasion de chute pour "un de ces petits qui croient en moi", soit en ayant une conduite équivoque, soit en parlant mal de quelqu'un, ou en imposant des fardeaux trop lourds qu'on ne peut pas porter soi-même.
  • La sanctification pratique (v. 8, 9). Dire non aux tentations ou couper avec ce qui peut être à l'origine d'une chute : une relation, un objet, un projet. Cela nécessite une décision, un acte de volonté personnelle :"coupe-les et jette-les loin de toi". Cette attitude n'engage que soi.
  • L'absence de mépris, respect mutuel (v. 10). La société actuelle laisse peu de place "aux petits". Mais Dieu s'en occupe ; des anges sont engagés pour la protection de chacun. Cela ne nous dispense pas de les aider à grandir.
  • L'amour de ceux qui périssent (v. 12-14). Avoir la même sollicitude pour la brebis perdue que le Bon Berger. Faire l'uvre d'un évangéliste et se réjouir du travail de Dieu dans les curs.
  • Un esprit de réconciliation (v. 15-20). Ne pas attendre réparation du préjudice commis contre soi, mais aller au-devant de l'offenseur dans une attitude d'amour pour le gagner et l'aider à confesser son péché pour avoir à nouveau des relations heureuses.
  • Un esprit de pardon (v. 21-35). Pardonner, non pas jusqu'à sept fois mais jusqu'à quatre cent quatre-vingt-dix fois à la même personne. Cela ne relève-t-il pas de l'exploit ? Le secret est dans l'appréciation que l'on a du pardon de Dieu pour soi-même.

MA PLACE AU SEIN DE L'éGLISE LOCALE EN 1999

Qu'ai-je apporté jusqu'ici à l'église locale à laquelle je me rattache ?

Si j'attends tout des autres, je suis un assisté. Je risque d'être vite déçu, car à un moment ou l'autre, j'aurai le sentiment de manquer de quelque chose.

Si je suis dans l'état de cur décrit précédemment, j'aurai de la joie avec mes frères et surs, j'aurai le désir d'apporter, avec l'aide du Seigneur, mon concours pour le bien de l'ensemble dans le respect des autres. Il est en effet important d'accepter nos différences, car c'est le Seigneur qui nous a créés différents les uns des autres.

D'un côté, je dois être convaincu que mon rôle est vital dans l'assemblée, et d'un autre, accepter que le Seigneur n'a pas besoin de moi.

Soyons de ceux qui font le bien, qui procurent la paix, qui manifestent la vie divine dans l'amour et la crainte du Seigneur. Ainsi pourrons-nous profiter des bénédictions mises en réserve par Dieu dans le cadre de l'assemblée locale où l'on se trouve.

Philippe Calame

Precedente ] Remonter ] Suivante ]

échanges

© 1994-2004

contact