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Supériorité et excellence
de Jésus, considéré dans l'épître aux Hébreux

L'objectif de l'auteur de l'épître aux Hébreux est de démontrer la supériorité de la Nouvelle Alliance sur l'Ancienne à cause de l'excellence de Jésus. Comme expression parfaite de Dieu, "empreinte de sa substance", il ne peut être comparé ni aux anges, ni à aucun personnage de l'Ancienne Alliance.

Voir Jésus

On pourrait titrer l'épître aux Hébreux par ce verset de l'évangile : "Ils ne virent plus personne, sinon Jésus seul avec eux" (Marc 9. 8). En effet, l'auteur fait passer devant nous divers personnages de l'Ancien Testament, pour démontrer, chaque fois, l'excellence de Jésus. Tour à tour, des serviteurs comme Moïse, figure la plus importante de toute l'histoire d'Israël, ou Josué, qui a introduit ce peuple dans le pays promis, sont mis de côté pour ne laisser la place qu'à Jésus. L'auteur nous invite progressivement à détourner nos regards de tout autre objet pour les fixer exclusivement sur Jésus : au chapitre 2, il utilise le verbe " voir " lorsqu'il présente Jésus "fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort" ; plus loin, il introduit le terme " considérer " (3. 1), c'est-à-dire percevoir clairement, comprendre pleinement, en parlant de Jésus comme apôtre et souverain sacrificateur de notre confession ; enfin, il nous exhorte à " fixer les yeux " sur Jésus (12. 2), notre chef, celui qui nous ouvre le chemin et nous montre comment courir droit au but.

Choses meilleures

L'adjectif " meilleur " revient fréquemment dans l'épître. Les destinataires de la lettre avaient vécu avec la loi de Moïse et ils s'étaient profondément attachés à tout le système instauré. Bien que donné par Dieu, ce système a pris fin quand Jésus est venu (9. 11). Il n'était pas facile pour ces chrétiens d'origine juive de saisir que les cérémonies, les objets et les personnages liés à leur culte n'avaient été donnés que pour les préparer à la venue du Messie et à son sacrifice. Ils devaient mettre tout cela de côté pour ne laisser la place qu'à Jésus Christ. Pour amener ses auditeurs à comprendre ce fait si important, l'auteur de l'épître s'applique à montrer ce que l'oeuvre de Christ nous apporte :

  • Des choses meilleures (6. 9)
  • Une meilleure espérance (7. 19)
  • Une meilleure alliance (7. 22 ; 8. 6)
  • De meilleures promesses (8. 6)
  • De meilleurs sacrifices (9. 23)
  • Des biens meilleurs et permanents (10. 34)
  • Une meilleure patrie (11. 16)
  • Une meilleure résurrection (11. 35)
  • Quelque chose de meilleur (11. 40)

L'Ancienne Alliance avait été établie en vue de la Nouvelle. Ce que la loi avait procuré à Israël était bon, mais provisoire. Ce que Christ nous donne par grâce est meilleur, parce que valable pour l'éternité. La supériorité de ces biens est évidente (9. 11 ; 10. 1).

Structure de l'épître

Représenter la structure de cette épître aux Hébreux par une figure emblématique aide à la mémoriser. Nous proposons un chandelier à sept branches. L'expression "Mais Christ étant venu" (9. 11) peut représenter le tronc dont sont tirées sept branches :

L'oeuvre de Jésus Christ à la croix de Golgotha, sacrifice plus grand et plus parfait que tout ce qui a précédé (9. 11-14), est le point central de l'épître.

Qui est Jésus ?

Sous quelque aspect que Jésus soit présenté dans l'épître aux Hébreux, son excellence est toujours mise en évidence :

  • Chapitre 1 : Les nombreuses citations de l'Ancien Testament démontrent le caractère divin et éternel de Christ. Comme tel, aucun des anges ne peut lui être comparé.
  • Chapitre 2 : L'humanité de Jésus est soulignée. Il l'a prise définitivement. Le Ps. 8 cité montre que seul Jésus Christ, comme homme, a pu réaliser ce que Dieu avait confié à Adam et sa descendance.
  • Chapitres 3 et 4 : Comme "apôtre de notre confession", Jésus laisse dans l'ombre Moïse et Josué qui n'ont pas pu apporter le repos au peuple de Dieu, alors que ce repos nous est donné en Jésus.
  • Chapitres 5 à 8 : En tant que souverain sacrificateur, Jésus l'est devenu par acclamation et non par succession. Il inaugure un nouvel ordre qui ne se transmet pas et qui assure un salut total et éternel.
  • Chapitres 9 et 10 : Par l'offrande de lui-même, Jésus réalise tout ce qu'annonçait le rituel lévitique. Il n'y a aucune raison de renouveler ce sacrifice, car son résultat a une valeur éternelle.
  • Chapitres 11 et 12 : S'agit-il de la conduite du croyant et des difficultés qu'il peut rencontrer, Jésus est l'exemple parfait placé devant lui et qu'il est invité à suivre. Les seize hommes et femmes de foi nommés au chapitre 11 s'effacent devant Lui. C'est aussi la grâce opposée à la loi (12. 18-24).
  • Chapitre 13 : La conclusion finale s'impose : "Sortons donc vers lui, hors du camp". C'est s'attacher à Jésus seul, sans se laisser enfermer par des contraintes légalistes.

Le développement de l'épître aux Hébreux a pour objectif d'amener les chrétiens sortis du judaïsme à laisser de côté tous les privilèges que la loi leur avait donnés. Cette démarche n'était pas facile pour le Juif pieux, voilà pourquoi l'auteur de l'épître s'attache à démontrer l'excellence et la suprématie de Jésus Christ. La loi, si bonne soit-elle, ne pouvait rien amener à la perfection, mais "Christ est la fin de la loi pour justice à tout croyant" (Rom. 10. 4). Pour amener les Juifs à abandonner une chose bonne qu'il avait donnée lui-même, Dieu la remplace non seulement par des biens meilleurs, mais par l'excellence d'une Personne.

La nationalité des destinataires de l'épître pourrait nous faire penser qu'elle ne concerne pas les chrétiens d'aujourd'hui, sinon peut-être les Juifs qui ont reçu l'évangile. Mais il n'en est rien. N'y a-t-il pas, dans notre manière d'envisager le christianisme, le risque de substituer la forme au fondement, de mettre l'accent sur l'enseignement plutôt que sur la personne de Jésus Christ ? Or l'enseignement qui n'a pour but que de faire connaître la doctrine chrétienne manque totalement l'objectif principal. Pour nous aussi, chrétiens d'entre les nations, Jésus Christ est au-dessus de tout.

Titres donnés à Christ dans l'épître aux Hébreux :

Chap. 1 :

Dans le corps de l'épître, il est surtout question de son titre de sacrificateur ou de souverain sacrificateur (2. 17 ; 3. 1 ; 4. 14 ; 5. 6 ; 6. 20 ; 7. 17 ; 8. 1 ; 9. 11). A la fin, plusieurs titres glorieux sont encore ajoutés :

  • Chap. 12. 2 : chef et consommateur de la foi (le capitaine de la foi et celui qui la mène à la perfection).
  • Chap. 12. 24 : médiateur d'une nouvelle alliance.
  • Chap. 13. 8 : le même hier, et aujourd'hui, et éternellement.
  • Chap. 13. 20 : le grand pasteur des brebis

Dans le temps présent, n'hésitons pas à témoigner de l'excellence et de la suprématie de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Les signes d'un abandon de la vérité quant à Christ se voient partout. Il est Seigneur, bientôt il fera valoir sur ce monde l'autorité que Dieu lui a donnée (Ps. 2. 7-12). Mais aujourd'hui est un jour de grâce, annonçons avec ferveur le salut parfait que Dieu accorde grâce au sacrifice de son Fils.

F. Gfeller

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