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Un seul Dieu
Situation des chrétiens au 1er siècle
Un grand nombre de divinités caractérisait l'environnement des chrétiens
qui vivaient parmi les nations où ils étaient exposés à des dangers et des
tentations de diverses natures. A Corinthe, le paganisme imprégnait la
société de son immoralité ; à éphèse, c'était surtout l'occultisme ; à
Colosse, diverses formes de philosophie.
Pour les chrétiens juifs, les dangers n'étaient pas moins grands, mais plus
subtils, car le retour à la loi qui les guettait s'appuyait sur la Parole
donnée par Dieu à son peuple. Les avertissements des épîtres s'appliquent à
ces deux genres de situation.
Situation des chrétiens aujourd'hui
Qu'en est-il pour nous ?
- Le paganisme a fait place aux idoles du stade et de l'écran,
- L'immoralité sous toutes ses formes se répand sous prétexte de liberté
individuelle,
- L'occultisme se revêt d'un camouflage aux couleurs religieuses,
- La philosophie côtoie le domaine scientifique au point d'en effacer les
limites.
Outre ces choses qui ne sont qu'une adaptation moderne du passé, un
élément nouveau est intervenu dès la fin du 19ème siècle, c'est le
matérialisme érigé en doctrine. Il a influencé la société du 20ème
siècle et l'a conduite à une impasse traduite aujourd'hui par un "à
quoi bon" qui est la répétition du fameux refrain de l'Ecclésiaste :
"Vanité des vanités, tout est vanité".
L'occident chrétien, ayant perdu ses repères, offre un espace vide à remplir.
Le champ est libre pour une religion revigorée dont les adeptes se multiplient
: l'Islam, par exemple, par l'arrivée de nombreux émigrés, prend une place
qui deviendra vite prépondérante. Nous en effraierions-nous ? Voyons plutôt
comment réagir sans déclencher de nouvelles "Croisades" avec son
corollaire inévitable, le "Djihad islamique".
Face à face avec l'Islam
Pourquoi l'Islam fascine-t-il et se répand-il si vite ? L'assertion absolue
qui est proclamée, c'est "Dieu est grand, Dieu est unique". Face au
désert spirituel que le matérialisme a amené, l'Islam propose un Dieu
puissant censé apporter la paix et le bien-être à ses adeptes. Face à la
multiplicité des "idoles" modernes, il propose un Dieu unique. Face
encore à l'Occident qui se déchristianise, il insiste sur l'unicité de Dieu,
tout en reconnaissant l'historicité de Jésus, fils de Marie.
Les quatre livres sacrés des musulmans sont la Torah confiée à Moïse, le
livre des Psaumes remis à David, l'évangile donné à Jésus et le Coran
dicté par Gabriel à Mohammed. Mais une révélation ultérieure n'est donnée
que pour confirmer et compléter la précédente. Jésus n'est pas venu pour
abolir, mais pour accomplir (Matt.
5. 17).
Pour contrer le mouvement islamique, faut-il abattre violemment ce qui est faux,
quitte à s'engager dans un discours envenimé ou de stériles polémiques ? Il
y a mieux à faire ! Construisons plutôt en mettant en évidence la vérité
divine et l'excellence de Jésus Christ.
Quelques points de contact
Quelques points de contact avec un musulman sont possibles pour l'inciter à
une recherche honnête, sans à priori :
1. Il y a un seul Dieu (Sourate 3.1, 4 et tout au long du Coran)
La Bible insiste sur ce point dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament :
- "écoute, Israël : L'éternel, notre Dieu, est un seul
éternel" (Deut.
6. 4)
- "Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la
terre, car moi, je suis Dieu, et il n'y en a pas d'autre" (Es.
45. 22).
- "Il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous
pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses,
et nous par lui" (1
Cor. 8. 6).
- "Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et
partout, et en nous tous" (Eph.
4. 6).
2. Dieu est grand (Sourate 10. 3)
La Bible souligne constamment la grandeur incomparable de Dieu :
- "Abram dit au roi de Sodome : J'ai levé ma main vers l'éternel, le
Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre" (Gen.
14. 22).
- "Bénissez l'éternel, votre Dieu, d'éternité en éternité ! Et
qu'on bénisse le nom de ta gloire, qui est haut élevé au-dessus de toute
bénédiction et de toute louange" (Néh.
9. 5).
- "… le bienheureux et seul Souverain… lui qui seul possède
l'immortalité, qui habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes
n'a vu, ni ne peut voir" (1
Tim. 6. 15, 16).
3. Dieu est miséricordieux (sous-titre de toutes les Sourates, sauf une)
Cette déclaration remplit la Bible, ainsi que beaucoup d'expressions
semblables :
- "L'éternel, l'éternel, Dieu miséricordieux et faisant grâce, lent
à la colère et grand en bonté et en vérité" (Ex.
34. 6).
- "Qui est un Dieu comme toi, pardonnant l'iniquité et passant
par-dessus la transgression… il prend son plaisir en la bonté" (Mich.
7. 18)
- "Ce n'est pas de celui qui veut ou de celui qui court, mais de Dieu
qui fait miséricorde… afin de faire miséricorde à tous" (Rom.
9. 16 ; 11. 32).
4. La naissance miraculeuse de Jésus (Sourate 3. 40, 42 ; 19. 17-21)
Le Coran affirme la naissance miraculeuse de Jésus, ce fait si clairement
établi dans la Bible :
- "L'éternel m'a dit : Tu es mon Fils ; aujourd'hui, je t'ai
engendré" (Ps.
2. 7).
- "Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera
son nom Emmanuel" (Es.
7. 14).
- "Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et
voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu
appelleras son nom Jésus. Il sera grand et sera appelé le Fils du
Très-haut… L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut
te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi, l'être saint qui naîtra sera
appelé Fils de Dieu" (Luc
1. 30-35).
- (Les Juifs)… "desquels, selon la chair, est issu le Christ, qui est
sur toutes choses, Dieu béni éternellement" (Rom.
9. 5).
5. Mort et résurrection de Jésus (Sourate 3.48 ; 19.34)
Ce fait historique, attesté même par des écrivains profanes, est la base
de la doctrine chrétienne. Tous les écrivains du Nouveau Testament se basent
sur la réalité de la mort et de la résurrection de Jésus, s'appuyant sur
plusieurs versets de l'Ancien Testament :
- "Tu n'abandonneras pas mon âme au shéol (séjour des morts), tu ne
permettras pas que ton saint voie la corruption. Tu me feras connaître le
chemin de la vie" (Ps.
16. 10, 11).
- "Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité… C'est
à l'éternel, le Seigneur, de faire sortir de la mort" (Ps.
68. 18, 20).
- "Vous cherchez Jésus, le crucifié ; il n'est pas ici ; car il est
ressuscité, comme il l'avait dit" (Matt.
28. 5).
- "Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité, ce dont nous sommes tous
témoins" (Act.
2. 32).
- "Nous croyons en celui qui a ressuscité d'entre les morts, Jésus
notre Seigneur, qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité
pour notre justification" (Rom.
4. 24, 25).
- "Moi, je suis le premier et le dernier, et le vivant ; et j'ai été
mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les
clefs de la mort et du séjour des morts" (Apoc.
1. 17, 18).
Les points de divergence
Les points de divergences avec les musulmans sont très nombreux et montrent
des positions irréconciliables.
La nature divine de Jésus Christ
Bien que le Coran ne laisse jamais entendre que Jésus ait commis la moindre
faute, les musulmans rejettent sa nature divine que l'Ecriture confirme :
"Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur
imputant point leurs fautes" (2
Cor. 5. 19). Ce verset est une déclaration primordiale concernant la
divinité de Jésus. Dans cet être saint né de la vierge Marie, la plénitude
de la divinité s'est plu à habiter (Col.
1. 19 ; 2. 9). Il est la Parole devenue chair qui a habité au milieu de
nous (Jean
1. 14 ; voir Sourate 3. 40, 42 ; 19.17-21). Le fait même de la naissance
miraculeuse de Christ, attestée par le Coran, implique que la nature de Jésus
est différente du reste de l'humanité. Lorsque Jésus déclare lui-même :
"Moi et le Père, nous sommes un" (Jean
10. 30), il n'affirme rien d'autre que l'unicité de Dieu de laquelle il
fait partie. Ce ne sont pas "deux Dieux", mais un seul être divin
manifesté sur la terre en Jésus.
Le grand mystère dont nous parle l'écriture (1
Tim. 3. 16), c'est bien ce fait glorieux que Dieu lui-même, dont l'unité
parfaite est partout mise en évidence, est venu prendre domicile parmi les
hommes en devenant chair pour permettre aux hommes de le voir et de le
connaître (Jean
1. 14, 18).
La vraie grandeur
L'abaissement de Jésus Christ confirme l'assertion "Dieu est
grand" répétée maintes fois dans le Coran. La vraie grandeur consiste
à remplir l'infini, donc aussi son plus bas niveau. C'est ce que déclarent ces
versets : "Qu'il soit monté, qu'est-ce, sinon qu'il est aussi descendu
dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est le même
que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplît
toutes choses" (Eph.
4. 9, 10). "Le Christ Jésus, étant en forme de Dieu… s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave, étant fait à la ressemblance
des hommes… il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la
mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé et
lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se ploie
tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue
confesse que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père" (Phil.
2. 6-11).
Comment Dieu et l'homme peuvent-ils se rejoindre ?
Le niveau divin et celui de l'homme sont totalement différents. Pour
chercher à établir une jonction, il serait nécessaire soit à l'homme de
s'élever vers Dieu, ce qui est impossible parce qu'il est pécheur et mortel,
soit à Dieu de s'abaisser vers l'homme.
Dès le début de l'histoire de l'humanité, Satan a suggéré à l'homme de
s'élever, suivant en cela son propre exemple. Hélas, le piège n'a que trop
bien réussi : l'homme est tombé dans le péché de l'orgueil. Jésus a suivi
le chemin inverse, le seul possible : "Le Fils de l'homme n'est pas venu
pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour
beaucoup" (Marc
10. 45).
Quel est alors l'aboutissement de ces deux chemins ? En voulant s'élever par
orgueil, l'homme est tombé dans la dégradation morale avec ce résultat :
Querelles, domination, oppression ! En s'abaissant, Jésus a rendu possible le
plan de Dieu : élever l'homme jusqu'à lui pour lui donner le titre d'enfant
de Dieu par grâce et sur la base de la foi.
Job souhaitait trouver un arbitre qui pourrait mettre la main sur les deux
parties opposées, c'est-à-dire lui-même et Dieu (Job
9. 33). Elihu, à son tour, suggère un interprète (Job
33. 23). L'apôtre Paul déclare alors : "Dieu est un, et le médiateur
entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus qui s'est donné
lui-même en rançon pour tous" (1
Tim. 2. 6). Voyons alors ce que doivent être cet arbitre, cet interprète
et ce médiateur :
Un arbitre
Un désaccord est intervenu entre Dieu et l'homme, car Satan a amené l'homme
à transgresser le seul commandement donné en mettant en doute la véracité de
la parole divine : "Quoi, Dieu a dit…?"
Devenu l'ennemi de Dieu, Adam a entraîné toute sa descendance dans cet état
d'inimitié et de conflit perpétuel.
Pour chercher à régler un litige, il faut un arbitre. C'était le souhait de
Job lorsque, frappé de maux sans nombre, il accusait Dieu d'être devenu son
ennemi. Un arbitre pourrait trancher ce différend à son avantage, pensait-il !
Mais Dieu est si grand que nul ne peut mettre la main sur lui. Or un arbitre
doit être en mesure d'argumenter avec chacune des parties. Il ne suffit pas de
plaider en faveur de l'une auprès de l'autre, il faut vraiment se placer entre
les deux parties.
Qui pouvait intervenir comme arbitre, sinon Jésus ? Devenu un homme, il s'est
assujetti aux conditions humaines ; étant Dieu, il reste dans l'intimité de
son Père. Nul autre ne pouvait remplir ce rôle. Il l'a fait en prenant notre
condition pour en répondre devant la justice divine : Il a porté nos péchés
en son corps sur la croix (1
Pi. 2. 24).
Un interprète
Chaque fois qu'il faut s'entretenir avec des personnes de langue étrangère,
on saisit l'importance d'un interprète. Encore faut-il qu'il sache suffisamment
les deux langues et leurs finesses pour n'induire personne en erreur.
Pour communiquer à l'homme son plan d'amour, le Dieu Sauveur est venu lui-même
en la personne de Jésus. Homme parmi les hommes, Jésus a pris place au milieu
des humbles, il a parlé la langue du peuple, il s'est soumis aux conditions de
vie de son temps.
Nul autre que Jésus ne peut être l'interprète nécessaire à l'homme pour lui
faire comprendre Dieu et lui permettre de lui adresser sa prière. Faisons-le
donc avec confiance, car il a parfaitement accompli sa mission.
Un médiateur
La situation conflictuelle survenue dès l'entrée du péché dans le monde
nécessite une médiation pour que le contact soit rétabli entre Dieu et
l'homme. La loi a été donnée à Israël par le moyen d'un médiateur, Moïse.
Lorsque l'apôtre Paul dit aux Galates : "Un médiateur n'est pas
médiateur d'un seul, mais Dieu est un seul" (Gal.
3. 20), il laisse entendre que la médiation de Moïse devait être
réalisée entre Dieu et le peuple ; mais qui en était absolument capable ? Il
a fallu attendre Celui au sujet de qui la promesse a été faite, c'est-à-dire
Jésus.
En Sinaï deux parties se trouvaient en face l'une de l'autre, et Moïse était
placé entre les deux. La médiation aurait exigé que les deux parties se
rencontrent, mais le péché était un obstacle insurmontable. ôter cet
obstacle aurait consisté à punir le peuple par une totale extermination.
Moïse s'en défend avec force. Conscient que la grâce triompherait, il plaide
de façon remarquable, et Dieu accepte son plaidoyer, car il avait en vue l'œuvre
que Christ accomplirait pour ôter le péché du monde. Oui, le seul médiateur
compétent est "l'homme Christ Jésus, qui s'est donné lui-même en
rançon pour tous" (1
Tim. 2. 6).
Conclusion
Dieu et l'homme seraient restés irréconciliables si Jésus n'était pas
venu sur la terre. De toute éternité en condition divine, il a pris la
condition humaine lorsque, par la vierge Marie, un corps physique lui a été
formé (Héb.
10. 5). Sans abandonner sa divinité ("Moi et le Père, nous sommes
un"), il est devenu un homme parmi les hommes pour être compris par
l'homme. Plus que cela, il a pris la place du coupable, permettant à la justice
de suivre son cours et donnant le champ libre à la grâce. Tel est Jésus et
telle est l'œuvre qu'il a accomplie à la croix.
F. Gfeller
(Note :Il existe des différences dans la numérotation des versets selon les
diverses éditions du Coran. Celle utilisée ici est GF Flammarion.)
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