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Quel Dieu avons-nous ?

"Je suis le premier, et je suis le dernier ; et hors moi il n'y a pas de Dieu... - de Dieu juste et sauveur, il n'y en a point si ce n'est moi".
Esaïe 44. 6 ; 45. 21

"Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, celui qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître".
Jean 1. 18

Une question est fréquemment posée : Quelle différence y a-t-il entre Dieu et Allah ? Vu le nombre croissant de musulmans dans notre entourage, il est nécessaire d'être au clair sur ce point-là. Se dérober n'est pas honnête, mais dénote un malaise de notre part. Notons d'abord que le mot arabe pour Dieu est " Allah ". Il est utilisé par les chrétiens comme par les musulmans. Mais le sens du terme dépend davantage de la façon dont notre esprit le comprend que de ce qu'en dit le dictionnaire. Essayons de clarifier la question en l'abordant successivement sur plusieurs plans : 

  • Un Dieu Créateur : Si nous envisageons le Dieu créateur, dans sa puissance et son élévation, ce Dieu qui est invoqué ne peut être qu'unique. Le témoignage rendu à sa puissance est clairement manifesté dans la nature entière. Depuis les espaces sidéraux (Ps. 8. 3, 4 ; 19. 1-4), jusqu'à la plus infime parcelle de ce qui nous environne, tout s'unit pour proclamer sa puissance éternelle et sa divinité (Rom. 1. 20). Les hommes les plus ignorants ont ce témoignage devant leurs yeux. Des missionnaires ont été parfois surpris d'apprendre que le peuple qu'ils visitaient révérait un " Grand Esprit " ou quelque autre puissance supérieure et créatrice, dans la conscience de s'être éloigné de ce " Dieu ". Le chemin était préparé pour l'annonce de l'évangile.
  • Les révélations de Dieu : Pour connaître Dieu, il est nécessaire qu'il se révèle. Le péché a caché à l'homme la connaissance intime du Créateur. Dieu a dû appeler Adam : "Où es-tu ?" et ensuite, consommant la rupture, il a dû le chasser du jardin où il se cachait (Gen. 3. 9, 22-24). Toutefois, Dieu n'a jamais abandonné sa pensée de mettre l'homme en relation avec lui. A la naissance d'Enosh, on commence à invoquer l'Éternel (Gen. 4. 26). Hénoc marche avec Dieu trois cents ans (Gen. 5. 22). Noé, un peu plus tard, est seul à avoir gardé la crainte de Dieu. De lui aussi, il est dit qu'il "marchait avec Dieu" (Gen. 6. 9).
    Ces croyants contrastent avec leur environnement, mais il faut attendre Abraham pour avoir une plus ample révélation de Dieu. Suite à l'intervention de Melchisédec, Abraham peut invoquer "le Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre" (Gen. 14. 22). Dieu lui déclare plus tard : "Je suis le Dieu Tout-puissant" (Gen. 17. 1).
    Après quatre cents ans, Dieu se révèle à Moïse dans le désert de Madian. Du buisson ardent, Dieu appelle Moïse et lui dit : "JE SUIS CELUI QUI SUIS" (Ex. 3. 14), le nom du seul vrai Dieu, immuable. Cette nouvelle révélation caractérise la relation d'Israël avec Dieu jusqu'à Jésus Christ. Sur cette base, de nombreux prophètes ont parlé à Israël de la part de Dieu, mais aucun d'eux n'a apporté une nouvelle révélation au sujet de l'identité divine, quel que soit le message qu'ils transmettaient.
    Jésus, dans sa qualité de Fils, nous fait connaître Dieu sous le nom de Père, un nom qui surpasse pour le croyant toutes les autres appellations : "Personne ne vit jamais Dieu. Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître" (Jean 1. 18).
  • Comment l'homme imagine-t-il Dieu ? Ce que Dieu révèle de lui-même n'empêche pas l'homme de s'en faire souvent une fausse idée. Il s'en donne une " image ", une figure qu'il matérialise parfois, comme les idolâtres, mais aussi une représentation spirituelle qui diffère passablement de la révélation biblique. Sur ce plan-là, les adeptes des diverses religions monothéistes convergent souvent : le " bon Dieu " du chrétien ne correspond pas mieux au Dieu de l'évangile que le " Allah, le Miséricordieux " des musulmans. Non, la seule vraie " image " de Dieu est Christ, "image du Dieu invisible" (Col. 1. 15). Le premier but de sa venue sur la terre était de faire connaître Dieu et de mettre l'homme en relation avec lui. Le rejet dont il a été l'objet a été l'occasion pour Dieu de manifester la grandeur de son amour par la mort et la résurrection de Jésus et d'ouvrir le chemin du salut à toutes les nations du monde.
  • Comment Dieu peut-il être connu maintenant ? Par le témoignage que les chrétiens en rendent. Hélas, ce témoignage fourvoie plutôt qu'il ne convainc. Toutefois, c'est bien par les rachetés du Seigneur que le Dieu invisible peut être " vu ", car il est dit : "Personne ne vit jamais Dieu ; si nous nous aimons l'un l'autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous" (1 Jean 4. 12). La nature de Dieu nous est révélée dans sa Parole : "Dieu est lumière" (1 Jean 1. 5), "Dieu est amour" (1 Jean 4. 8, 16). Si nous voulons en donner une " image ", ce ne sera que dans l'amour et la lumière.

La question : " Avons-nous le même Dieu ? " est donc une fausse question, car elle sous-entend qu'il pourrait y en avoir plusieurs. Disons plutôt : Qui est Dieu pour nous et comment reflétons-nous ce qu'il est ? Jésus nous l'a révélé comme un Père, et la vie entière de notre Sauveur a concrétisé cette révélation. Dans la mesure où notre vie individuelle et collective manifeste de semblables caractères, alors ce témoignage fera mieux connaître Dieu que le plus convaincant des discours. Que nous soyons amenés, par la grâce de Dieu, à vivre journellement une vie conforme à la nature que Dieu nous a donnée, et surtout vis-à-vis de nos prochains d'obédience musulmane !

F. Gfeller

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