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Potentiel
ou puissance ?
Le barrage de la
Grande Dixence, dans les Alpes valaisannes, a une hauteur maximum de 285 mètres
avec une base de 200 mètres. Ce barrage-poids de 6 millions de mètres cube de
béton permet d'accumuler un énorme potentiel d'énergie : 400 millions de mètres
cube d'eau provenant de 35 glaciers! Il permet de produire 20% de l'énergie
totale consommée en Suisse, une quantité qui correspond à celle utilisée par
les chemins de fer helvétiques chaque année. En visitant récemment
l'intérieur du barrage par les galeries, j'ai constaté une chose très simple:
des conduites amènent l'eau aux turbines 1800 mètres plus bas; mais la
production d'énergie ne dépend que de l'ouverture des vannes. Cet ouvrage
formidable, qui permet de générer tant d'énergie, est comme une image de la
puissance de Dieu, toujours à notre disposition. Encore faut-il que nous
ouvrions les vannes pour que disparaissent les blocages qui nous paralysent si
souvent. Un esprit de
puissance
A la fin de sa
vie, l'apôtre Paul écrit à Timothée qu'il a laissé à Ephèse : ''Dieu ne
nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de
conseil (ou sobre bon sens)'' (2 Tim. 1. 7). Les chrétiens ne sont pas des
personnes ordinaires! Ils ont en eux la vie divine et ils possèdent un esprit
de puissance donné par Dieu. Timothée, un
jeune homme, avait bien des sujets de craintes. Songeant au passé, il pouvait
se souvenir que la Parole du Seigneur avait démontré sa force, remportant
partout des victoires, comme lors du passage de l'apôtre Paul à Ephèse (Act.
19. 20). Ces temps glorieux semblaient révolus. Toutes sortes de difficultés
surgissaient maintenant à Ephèse, à cause de ceux qui s'écartaient de la vérité
(2 Tim. 2. 17-18). N'allaient-elles pas miner la foi des chrétiens? Timothée
saurait-il s'acquitter de sa tâche sans hésitation, au milieu des dangers qui
menaçaient l'Eglise? Il pouvait aussi craindre pour la vie de l'apôtre Paul,
emprisonné à Rome, si loin de lui. Paul lui-même ne disait-il pas qu'il était
arrivé à la fin de sa vie? Quant au futur, Timothée savait que le monde
n'allait pas s'améliorer puisque Paul annonçait des temps difficiles dans les
derniers jours (2 Tim. 3. 1). C'est justement en face de tels sujets de crainte
que Paul rappelle à Timothée: "Dieu ne nous a pas donné un esprit de
crainte, mais de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens". La crainte du présent
Un des buts de
Satan est de nous paralyser par la crainte. Il agite la peur du présent en nous
faisant croire que jamais nous n'arriverons à rien, puisque nous sommes si
faibles par nous-mêmes! Le prophète Zacharie avait connu cette tentation lors
de la reconstruction du temple à Jérusalem. Il avait toutes les raisons d'être
découragé : la construction était arrêtée car les Juifs préféraient bâtir
leurs maisons et les lambrisser. Mais l'Eternel encourage Zacharie : ''Les mains
de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains l'achèveront ; et tu sauras
que l'Eternel des armées m'a envoyé vers vous. Car qui a méprisé le jour des
petites choses?'' (Zach. 4. 9-10). Certes, il est nécessaire de connaître et
d'analyser nos faiblesses et nos défaillances ; mais qu'elles ne deviennent
jamais une excuse pour ne pas agir! Estimer à peu de chose, voire mépriser ce
que Dieu met à notre disposition, l'empêche d'agir en nous et par nous. Les souvenirs du
passé et la crainte du futur
Si la crainte du
présent n'a pas de prise sur nous, Satan peut alors nous paralyser en faisant
surgir des images du passé, du ''bon vieux temps'' où tout paraissait plus
facile. ''Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été
meilleurs que ceux-ci? car ce n'est pas par sagesse que tu t'enquiers de cela''
(Eccl. 7. 10). S'il échoue une nouvelle fois, Satan tentera de nous communiquer
la peur du futur qui peut paralyser tout autant. Chez les jeunes, craintes d'échouer
aux examens, de ne pas être à la hauteur dans sa profession, de ne pas trouver
un conjoint, etc. De même chez certains parents, l'anxiété pour l'avenir de
leurs enfants peut prendre des proportions exagérées. Le secret de la
puissance
Nous avons tous
des tempéraments différents. Certaines personnes sont audacieuses, d'autres
sont craintives, voire peureuses. Par la nouvelle naissance, Dieu ne change pas
notre personnalité (chacun est une créature unique), mais il transforme les
mobiles du coeur qui nous font agir. Par la vie de Dieu en nous, nous ne sommes
plus contrôlés par notre tempérament, mais notre tempérament est sous le
contrôle du Seigneur qui nous apprend, par sa Parole et son Esprit, à vivre
pour Lui, avec nous-mêmes et avec les autres. Il nous apprend aussi que nous
n'avons aucune force propre. Mais c'est précisément quand nous sommes faibles
que le Seigneur nous remplit de sa puissance (2 Cor. 12. 10). L'eau retenue par
un barrage fournit de l'énergie électrique à la seule condition que les
vannes soient ouvertes! Ainsi, si nous ne voulons pas être paralysés,
demandons à Dieu de nous libérer de tout blocage intérieur. Ceux-ci
proviennent de doutes, de craintes, de péchés non confessés. Confessons-les
et exposons au Seigneur nos problèmes. C'est une question de volonté.
''Veux-tu être guéri?'' demandait le Seigneur au paralytique de la piscine de
Béthesda (Jean 5. 6). Mais, direz-vous, je veux bien, mais je reste paralysé!
Dieu peut placer sur votre chemin un croyant qui a l'expérience de la vie chrétienne.
Il vous aidera à regarder, non à vous-même, mais au Seigneur et priera pour
vous, en gardant le secret pastoral (voir Jac. 5. 16). Malgré ses 400
millions de mètres cube d'eau, le barrage de la Grande Dixence permet de faire
marcher les turbines pendant 2000 heures seulement, à peine moins de trois mois
sur une année. Pourtant l'eau provient de 35 glaciers par un réseau de 100
kilomètres de galeries! Le chrétien, lui, n'a qu'une seule source à
disposition. Elle est abondante et ne tarit jamais. M.
Horisberger |
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