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Avant que le Seigneur vienne

Comment l'attendons-nous ?

Un psalmiste disait : "Mon âme attend le Seigneur plus que les sentinelles n'attendent le matin" (Ps. 130. 6). Cette attente n'est pas un vague espoir ou même une lointaine espérance. La sentinelle sait que le matin va venir avec le relevé de la garde ; mais elle attend un événement, alors que le croyant attend une Personne. Son être entier est engagé dans cette espérance et son coeur vibre d'amour en l'attendant.

Il ne suffit donc pas de savoir que Jésus vient. Il faut surtout s'attacher à Lui et apprendre à mieux le connaître pour aussi mieux l'aimer, Lui qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous. Notre attente sera alors plus vraie, plus fervente et plus joyeuse.

Que faire en l'attendant ?

Après la résurrection du Seigneur, les disciples l'ont vu monter au ciel jusqu'au moment où une nuée l'a reçu et l'a dérobé à leur regard (Actes 1. 9). Les yeux fixés sur le ciel, les disciples sont restés sur la montagne, jusqu'à ce que deux anges les interpellent : "Hommes Galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ?" (v. 11). Certes, ils n'avaient pas tort de regarder vers le ciel, mais ils ne devaient pas rester sur place. Ils avaient quelque chose à faire en attendant le retour de Celui qui venait de les quitter.

Trois passages indiquent l'occupation des disciples sitôt après l'ascension du Seigneur Jésus :

  1. La prière : "Ils s'en retournèrent à Jérusalem... ils montèrent dans la chambre haute... Tous ceux-ci persévéraient d'un commun accord dans la prière" (Actes 1. 12-14). C'est le premier mouvement de l'âme, la première activité de l'Eglise qui allait être formée et dont les disciples seraient le noyau initial. Ils prenaient conscience des difficultés qu'ils allaient devoir affronter et s'en remettaient avec confiance à Celui qui leur avait dit : "Vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins" (Actes 1. 8). Vingt siècles plus tard, nous avons encore les mêmes préoccupations et nous pouvons faire usage des mêmes ressources. Persévérons donc dans la prière, individuellement, mais aussi collectivement et d'un commun accord.
  2. La louange : "Lui ayant rendu hommage, ils s'en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu" (Luc 24. 52-53). La louange et l'adoration devraient toujours caractériser le chrétien. Les motifs ne manquent pas : "En toutes choses, rendez grâces" (1 Thes. 5. 18). En comptant les bienfaits de Dieu, nous sommes incapables de les énumérer, mais nous disons avec David : "Mon âme, bénis l'Eternel ! Et que tout ce qui est au dedans de moi bénisse son saint nom !" (Ps. 103. 1).
  3. Le service : "Eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux" (Marc 16. 20). Outre la prédication de la Parole, bien d'autres services se présentent devant le croyant. Il suffit de rester dans la dépendance du Seigneur et d'être attentif à ses enseignements pour voir combien les occasions sont nombreuses d'être utile au Seigneur en servant autrui. "Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus" (Col. 3. 17). Rien ne sera perdu, "car, au temps propre, nous moissonnerons" (Gal. 6. 9).

Il ne tarde pas ...

L'ardent désir du retour du Seigneur ne sera pas amoindri si nous prenons conscience de l'ampleur du service à accomplir. Mais alors, réalisant combien le temps est court, nous le mettrons à profit pour prier, pour louer et pour servir notre Sauveur. Si d'aucuns estiment fort lointain l'accomplissement de la promesse divine et pensent avoir beaucoup de temps, nous savons que le Seigneur ne tarde pas (2 Pierre 3. 9). Pour tenir les siens en éveil, Jésus ne leur a donné aucune date. Il dit simplement : "Je viens bientôt" (Apoc. 22. 7, 12, 20), c'est-à-dire sans délai, rapidement, promptement. La date de son retour est réservée à l'autorité du Père (Actes 1. 7), mais ce peut être aujourd'hui.

Mon maître tarde à venir

Bien qu'il soit dit que le Seigneur ne tarde pas en ce qui concerne la promesse de sa venue, deux versets parlent de "tarder" en rapport avec son retour. Le premier est mentionné à deux reprises : "Mon maître tarde à venir" (Matt. 24. 48 ; Luc 12. 45). Si nous perdons de vue notre espérance, nous risquons bien de faire comme le méchant esclave cité dans ces passages qui bat ceux qui sont avec lui. Des litiges surgissent et des conflits éclatent, laissant apparaître l'orgueil qui les a fait naître et qui les attise. Quelle honte pour de tels belligérants si le Seigneur vient avant leur réconciliation. Que Dieu nous accorde d'être de ces bienheureux qui procurent la paix et qui peuvent vraiment être appelés fils de Dieu ! (Matt. 5. 9).

L'époux tarde

Le deuxième passage utilisant le verbe tarder en rapport avec la venue du Seigneur est la parabole des dix vierges. Ces vierges sortent toutes à la rencontre de l'époux (Matt. 25. 1). Leur aspect extérieur est identique, malgré la négligence de cinq d'entre elles qui oublient de prendre de l'huile. Plus encore, lorsque le sommeil les gagne, nul ne peut dire lesquelles sont "sages". Pourquoi cette confusion ? La promesse du retour de l'époux n'a pas eu sur elles l'impact nécessaire pour les tenir en éveil. Il faut qu'un cri retentisse pour réveiller cette troupe et manifester alors le véritable état de chacune de ces vierges.

Cette parabole n'a pas seulement une application prophétique, sa portée est aussi pratique. Elle s'adresse directement à chaque croyant. Notre espérance ne s'est-elle pas un peu atténuée au fil des années ? La somnolence spirituelle nous gagne facilement, d'où notre appréciation quant à l'attente du Seigneur : l'époux tarde... La ressource pour raviver notre espérance consiste en ces trois choses : la prière, la louange et le service. Notre propre inactivité fait paraître le temps long ; par contre, les heures semblent courtes si l'on est actif durant le temps d'attente.

Les raisons de sa patience

"Le Seigneur... est patient envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance" (2 Pierre 3. 9). Non seulement il est patient envers un monde coupable qui doit bientôt tomber sous le jugement, mais sa patience s'exerce aussi envers ses rachetés. Notre responsabilité est engagée pour rendre un témoignage crédible et convaincant. L'Eglise, dans son ensemble, n'a pas fait face à cette responsabilité. Mais avant d'être collective, cette responsabilité est individuelle. Chacun est donc impliqué. Mon voisin ou mon collègue n'a peut-être pas encore répondu à l'appel du Sauveur. C'est à moi que le Seigneur a confié la tâche de lui faire connaître l'amour de Dieu. L'ai-je fait en accompagnant mes paroles d'une attitude qui en prouve la réalité ?

Le Seigneur n'est pas à court de moyens pour que son Evangile soit proclamé. Il en a confié la mission à ses rachetés. Demandons-lui donc de nous rendre conscients de notre responsabilité, quels que soient notre âge ou la mesure de nos connaissances. Que nul ne se décourage en pensant à sa propre incapacité. Personne n'est capable par lui-même : "... notre capacité vient de Dieu" (2 Cor. 3. 5).

F. Gfeller

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