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Suis-moi
Pour pouvoir
suivre quelqu'un, il faut :
- connaître
celui que l'on cherche à suivre,
- savoir où il
se dirige,
- ne pas le
perdre de vue.
Il se peut
cependant que l'on ne puisse pas le voir directement ; on peut alors prendre le
même chemin pour retrouver celui qu'on cherche. Dans ce cas, diverses
possibilités se présentent :
- suivre
l'empreinte de ses pas,
- garder le
contact par la voix, en des appels répétés,
- connaître son
itinéraire.
Suivre Jésus
Si Jésus nous
appelle à le suivre, il nous donne aussi toutes les ressources pour pouvoir
nous attacher à lui :
- Il se fait
connaître par la Parole de Dieu, les Evangiles en particulier :
"Sondez les Ecritures... ce sont elles qui rendent témoignage de
moi" (Jean 5. 39).
- Il nous dit
aussi où il se dirige et quel en est l'itinéraire : "Je suis le
chemin, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi"
(Jean 14. 6).
- Pour ne pas le
perdre de vue, nous sommes invités à fixer les yeux sur lui (Héb. 12. 2).
- L'empreinte de
ses pas a été marquée sur cette terre, ce sont les traces de l'amour
parfait : "Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin
que vous suiviez ses traces" (1 Pi. 2. 21).
- La voix de
notre Sauveur est celle du bon Berger que les brebis connaissent. Elles
n'ont pas même besoin d'avoir le contact visuel pour accourir à son appel.
- Quant à son
parcours, la Parole entière nous présente le chemin de Jésus, dès son
entrée dans le monde. Nous en avons aussi la mention sous la forme de types
et de figures ; le langage des Psaumes et de plusieurs prophètes nous fait
connaître les sentiments de son coeur et ses motivations profondes. Nous
sommes ainsi invités à "marcher comme lui a marché" (1 Jean 2.
6).
Quelques
exemples
L'Ancien
Testament donne plusieurs exemples aptes à illustrer l'exhortation à suivre Jésus
:
- Hénoc
a marché avec Dieu trois cents ans (Gen 5. 22). Il avait soixante-cinq ans
quand il a pris cette résolution, dès la naissance de son premier fils.
Conscient de sa responsabilité de père, il a voulu y faire face en
s'engageant dans une marche de communion avec son Dieu. Il en était au
cinquième de la durée de sa vie, soit pour nous, encore un jeune homme.
C'est une période déterminante pour beaucoup de jeunes qui doivent quitter
le domicile familial pour les études ou le travail. Quelle résolution les
jeunes gens vont-ils prendre à ce moment-là ? La vie active est devant
eux, leur responsabilité personnelle est particulièrement engagée : il y
a des choix qu'il est dangereux de renvoyer à plus tard !
A remarquer que la vie d'Hénoc est la plus courte dans la chaîne des dix
premières générations, mais aussi la plus "réussie" dans
l'optique du ciel : "Hénoc marcha avec Dieu ; et il ne fut plus, car
Dieu le prit" (Gen. 5. 24).
- Ruth
n'avait pas eu de très heureux exemples dans la famille de son mari (trop tôt
décédé). Son beau-père, plutôt que de s'attendre à Dieu dans un temps
de famine, avait quitté la "maison du pain" qu'était Bethléhem,
entraînant avec lui toute sa famille loin de Dieu, puis dans la mort.
Triste responsabilité d'un père de famille devant Dieu et devant ses
enfants. Seule rescapée, Naomi, sa belle-mère, rentre au pays de ses pères.
Elle veut alors congédier ses deux belles-filles qui l'accompagnent avec
larmes. L'une d'elles, Ruth, avait retenu les quelques paroles que Naomi lui
avait certainement dites concernant le Dieu d'Israël, mais surtout elle
veut suivre sa belle-mère et s'y attacher résolument en lui disant :
"Là où tu iras, j'irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton
peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu" (Ruth 1. 16).
Humainement, c'était renoncer à sa famille (et avec quel déchirement !),
à son pays, à ses connaissances, voire à sa sécurité et à son confort.
Voyez la scène : suivre par monts et vaux une veuve âgée, sans fils, qui
s'en retourne vers un pays inconnu et ennemi ! Bel exemple d'une détermination
motivée par la foi, par l'amour et par l'espérance !
Cette espérance dépassera tout ce que Ruth aurait pu imaginer, puisqu'elle
deviendra un anneau d'or dans la généalogie du Sauveur (Matt. 1. 5). Les
champs où elle va glaner sont les mêmes où les bergers, des siècles après,
recevront l'annonce d'une naissance qui changea l'histoire de l'humanité !
C'est aussi un beau témoignage de deux générations qui marchent ensemble
(1. 19), se côtoient et cohabitent malgré leurs différences d'origine, d'âge,
d'expériences et de maturité... On parle si souvent de conflits de générations,
alors que jeunes et plus âgés ont tellement besoin les uns des autres. A
chacun d'y mettre du sien !
- Samson
est un exemple à ne pas suivre ! C'est l'histoire d'un coeur partagé. Ce
n'était pourtant pas faute d'avoir reçu de ses parents une éducation
selon l'enseignement divin. Tout était préparé pour un itinéraire béni
(Juges 13. 24, 25). Il savait qui suivre et comment le faire. Mais déjà à
sa première sortie (14. 2, 3), un caprice voluptueux lui fait perdre de vue
ce que Dieu avait dit quant au mariage... et c'est la triste descente : il
voit une femme (v. 1), la convoite (v. 3), entre en contact avec elle et la
prend (v. 7, 8). Enfin il fait un festin pour s'en réjouir (v. 10).
Toute la vie de Samson est une grande leçon pour ceux qui ont appris et
connaissent dès l'enfance "les saintes lettres" (2 Tim. 3. 14,
15) et qui, ensuite, ne les suivent que de loin ! Certes, Samson était un
croyant, Héb. 11. 32 l'atteste ; mais à jouer avec ce qu'il avait reçu et
cru, qu'est-il resté de son témoignage pour la gloire de Dieu, pour le
coeur de ses parents et pour la génération suivante ? Sérieuse et
pressante exhortation à ne pas s'éloigner de Jésus, mais à le suivre de
près !
- David
avait été oint de l'onction royale par Samuel. Le prophète avait dû agir
avec prudence pour ne pas éveiller les soupçons de Saül. Quelques années
s'étaient déjà écoulées au cours desquelles David avait démontré son
courage, mais surtout sa confiance en Dieu. La jalousie de Saül avait mis
la vie de David en danger, aussi va-t-il chercher appui et réconfort auprès
du vieux prophète. Il s'attache à lui pour mettre encore à profit les
dernières années de la vie de Samuel. Demeurant auprès de lui à Naïoth
(1 Sam. 19. 18), il peut alors recevoir les instructions et les
encouragements dont il aura besoin pour affronter les difficultés qui
l'attendent. Il pourra s'engager résolument sur le chemin de la foi en
suivant son Dieu : "Mon âme s'attache à toi pour te suivre" (Ps.
63. 8). L'aîné et le jeune homme partagent d'heureux moments de communion,
l'un pouvant transmettre à l'autre les enseignements qui feront de lui un témoin
remarquable et un type du Christ-Roi.
- Deux prophètes
se trouvent ensemble au terme du ministère de l'un d'eux (2 Rois 2. 1-14). Elie
va être enlevé pour laisser la place à Elisée qui reprendra le témoin.
Un dernier parcours amène ces deux hommes en des lieux particulièrement
symboliques. Partant de Guilgal, Elie prie son compagnon de rester sur
place, tandis qu'il est lui-même envoyé par Dieu à Béthel. La ferme réponse
d'Elisée démontre son attachement indéfectible à Elie. La scène se répète
à Béthel, avec la même réponse d'Elisée ; puis encore à Jéricho,
avant d'arriver au Jourdain.
Transposée pour nous, cette scène nous parle de Christ qui nous invite à
le suivre pour être rendus capables, à notre tour, de continuer le témoignage
évangélique qui a été commencé par le Seigneur (Héb. 2. 3). Ce témoignage
nécessite une pleine mesure de l'Esprit Saint. C'est pourquoi, à l'instar
d'Elisée, attachons-nous à Christ en entretenant avec lui une conversation
intime dans le secret de nos coeurs. En effet, après avoir passé le
Jourdain, Elie propose à Elisée de demander une faveur particulière pour
la période qui suivra son enlèvement. La double mesure de l'Esprit demandée
par Elisée ne pouvait lui être accordée que si aucune distraction ne
l'empêchait de voir son maître au moment de son enlèvement. Gardant
toujours le contact, Elisée continue le chemin en compagnie de son maître,
marchant et parlant, est-il dit. Cette conversation est bien apte à tenir
Elisée en éveil jusqu'au moment où la puissance divine les sépare l'un
de l'autre, laissant Elisée contempler le glorieux départ de son maître.
Il y eut plus encore : Elisée récupère le manteau d'Elie, signe qu'il était
prophète à son tour.
Jésus a aussi laissé une promesse aux siens au moment de son élévation
au ciel, car il leur a dit : "Vous recevrez de la puissance, le Saint
Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins" (Act. 1. 8). Notre
rôle est semblable à celui d'Elisée. Après le ministère du prophète
Elie, caractérisé par le jugement, Elisée remplit un ministère de grâce
avec la double mesure de l'Esprit de Dieu. L'Eternel, par cet Esprit de grâce,
fait surgir de l'ombre les sept mille fidèles cachés du temps d'Elie (1
Rois 19. 18) et apporte d'emblée une riche bénédiction à Jéricho, la
ville maudite (2 Rois 2. 19-22).
Jésus seul,
parfait exemple de foi
Ces témoins d'un
temps reculé nous invitent à diriger nos regards vers Jésus, le témoin fidèle
et véritable (Apoc. 3. 14). Tous ont laissé une oeuvre inachevée, mais Lui a
pu dire à son Père : "Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé
l'oeuvre que tu m'as donnée à faire" (Jean 17. 4). C'est donc sur Lui que
nous fixerons nos yeux pour le suivre dans son humble chemin terrestre. C'est un
chemin lumineux qui, pour lui, a commencé à la crèche et s'est achevé à la
croix. Pour nous, ses rachetés, ce chemin commence à la croix et se termine
dans la gloire avec Jésus. Le Sauveur dit à chacun d'entre nous :
"Suis-moi", comme il l'a dit à ses disciples au début de son ministère
et comme il le leur redit à la fin (Jean 1. 44 ; 21. 19). Il a ouvert le chemin
et y a laissé des traces ; il nous montre le but et renouvelle nos forces pour
l'atteindre. Il y a des combats à soutenir, mais il nous dit : "Ayez bon
courage, moi j'ai vaincu le monde" (Jean 16. 33).
F.
Gfeller et E. Guignard
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