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Retenir ce qui est bon

Dieu suscite continuellement de nouveaux serviteurs pour évangéliser le monde, pour enseigner et exhorter les croyants dans l'église. Beaucoup de livres sont écrits par des chrétiens. Des voix discordantes se font aussi entendre, mais comme croyants, que devons-nous retenir de ce que nous lisons et entendons ? Comment séparer l'utile du futile, le vrai du faux dans le domaine spirituel ? Faut-il tout accepter sans exercer de sens critique sous prétexte de la liberté d'expression ? Faut-il se réserver un jugement exclusivement personnel, ou bien tout rejeter en bloc, comme le font certains ? Ces diverses attitudes ont un point commun : l'homme se pose en seul juge.

La parole de Dieu enseigne une approche très différente, mais précise, qui évite les écueils et apporte la richesse spirituelle au corps de Christ.

L'apôtre Paul résume les diverses étapes de cette démarche en ces termes (1 Thes. 5. 16-22) :

  1. "Réjouissez-vous toujours".
  2. "Priez sans cesse".
  3. "En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard".
  4. "N'éteignez pas l'Esprit" ;
  5. "Ne méprisez pas les prophéties",
  6. "mais éprouvez toutes choses" ;
  7. "retenez ce qui est bon".
  8. "Abstenez-vous de toute forme de mal".

1. Réjouissez-vous toujours.

Pour être capables de retenir ce qui est bon dans les choses qui concernent la foi, les croyants doivent être dans un bon état spirituel. L'apôtre Paul nous invite à nous réjouir. Plus qu'une exhortation, c'est un véritable commandement, car la joie dépend de l'obéissance. Mais pour être véritablement joyeux, non seulement nous devons obéir au Seigneur, mais encore l'aimer et le croire (1 Pi. 1. 8). La joie chrétienne sans amour et sans foi n'existe pas.

La joie est une émotion profonde de l'âme. Elle n'est pas l'apanage de quelques chrétiens spirituellement avancés. Non, elle est une nécessité pour chaque croyant, car elle s'oppose aux murmures et à la propre volonté. De plus, nous avons tous besoin de joie pour accomplir nos tâches, sinon la force nous manque : "La joie de l'Eternel sera votre force" (Néh. 8. 10). Il est évident que nous ne pouvons nous réjouir dans toutes les circonstances de la vie. Les épreuves existent. Mais même au milieu des difficultés, on peut toujours trouver des sujets de joie, si on les cherche dans le Seigneur (Phil. 4. 4) et dans sa Parole (Jér. 15. 16).

2. Priez sans cesse

Rien ne produit la joie comme la communion avec Dieu dans la prière. Quelqu'un a dit : "On se réjouit davantage quand on prie plus". Comme la joie, la prière est une nécessité : elle permet de connaître la volonté de Dieu et nous prévient des tentations (Mat. 26. 41). L'apôtre demande de prier sans cesse. Cela ne veut pas dire que nous devons être sur nos genoux toute la journée. Prier sans cesse signifie que nous devons être continuellement dans un esprit de prière. Pas seulement en temps de nécessité, mais en toute circonstance. Cela est possible, puisque le ciel reste toujours ouvert.

3. En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard

La joie conduit à la prière et la prière mène à la reconnaissance, une denrée rare aujourd'hui. Les hommes appellent à la contestation pour revendiquer ce qu'ils estiment leurs droits, en oubliant leurs devoirs envers Dieu. L'apôtre demande de rendre grâce "en toutes choses". En effet, il est possible de trouver un sujet de reconnaissance en toute circonstance, ne serait-ce que de pouvoir jouir de notre relation avec Dieu, notre Père.

Remarquez que la joie, la prière et la reconnaissance sont trois caractères chrétiens inséparables. Ils sont accompagnés d'une autre triade : "toujours", "sans cesse", "en toutes choses", une plénitude vers laquelle nous devons tendre, car, comme le dit l'apôtre, telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à notre égard.

4. N'éteignez pas l'Esprit

L'apôtre en vient maintenant à mettre en garde les croyants contre un comportement négatif dans l'assemblée. Paul leur enjoint de ne pas éteindre l'Esprit, c'est-à-dire de ne pas empêcher l'Esprit d'agir. On peut entraver l'action de l'Esprit de mille manières. Comme un souffle éteint une bougie, une critique ou une remarque mal placées, peuvent entraver l'action de l'Esprit. On peut aussi éteindre l'Esprit en confiant à un croyant des responsabilités qui sont au-delà de ses capacités spirituelles. Trop de bois sur un foyer naissant l'éteint, car l'air nécessaire à la combustion ne pénètre pas. On ne peut exiger d'un jeune enfant le même comportement et les mêmes tâches que d'un croyant plus mature. Enfin, la plus grande entrave à l'action de l'Esprit est l'indifférence envers un service accompli pour le Seigneur. Comme croyants, nous devons tous encourager la pleine expression des dons spirituels pour le profit du corps de Christ.

5. Ne méprisez pas les prophéties

"Mépriser les prophéties" signifie qu'on les compte pour rien, qu'elles sont négligeables.

Aujourd'hui, le ministère des prophètes consiste à appliquer la parole de Dieu aux besoins que l'Esprit de Dieu leur fait discerner dans l'Eglise. Le prophète peut prédire l'avenir (comme par exemple en Act. 11. 27-28), mais il est avant tout et surtout un homme qui "parle aux hommes pour l'édification, et l'exhortation, et la consolation" (1 Cor. 14. 3).

L'enseignement de l'apôtre avait fortement marqué les Thessaloniciens auxquels il s'adresse par sa première épître. On peut penser que certains croyants de Thessalonique ne s'attachaient qu'aux paroles de Paul et méprisaient celles des prophètes que Dieu avaient suscité au milieu d'eux.

Quand une voix prophétique et authentique se fait entendre dans l'assemblée, prenons garde, surtout quand elle nous dérange. A cela, trois réactions : la critique ou l'indifférence pour faire taire la conscience, ou, au contraire, l'obéissance à Dieu qui parle. La critique, comme l'indifférence, entrave l'action de l'Esprit au travers d'un serviteur. Découragé, il peut en venir à agir avec ses propres forces et sa propre intelligence, ce qui n'est jamais à la gloire de Dieu.

6. Eprouvez toutes choses

Le terme "éprouver" signifie discerner, mettre à l'épreuve, scruter, examiner, dans le but d'approuver. Certes, il faut vérifier si tout ce qui est dit ou écrit est exact, mais on ne peut jamais le faire d'une manière objective si on adopte une attitude négative.

Dans la recherche scientifique, un fait n'est établi que si différents expérimentateurs reproduisent le même effet et aboutissent aux mêmes conclusions. Il en va de même dans le domaine spirituel, à la différence que seule la foi donne des certitudes (Héb. 11. 1). Il ne suffit pas de se forger une conviction personnelle sur telle ou telle déclaration. Il faut que d'autres croyants fidèles arrivent aux mêmes conclusions sur la base de la parole de Dieu. "Que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent" (1 Cor. 14. 29).

Pour examiner ce qui est dit (ou écrit) par des chrétiens, il est nécessaire de trouver un point de référence. Il n'en existe qu'un : la Bible, seule norme de vérité (Prov. 22. 21). On ne peut donc y faire appel qu'en la comparant avec elle-même (2 Pi. 1.20). Tout vérifier à la lumière des Ecritures est le devoir de chaque croyant. Les Béréens l'avaient bien compris. Ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce que Paul et ses compagnons enseignaient était conforme à ce qui est écrit (Act. 17. 11). Cet examen n'est pas réservé aux docteurs. Il est à la portée de chacun, même des petits enfants dans la foi (1 Jean 2. 18, 20). Aujourd'hui, trop de croyants sont enclins à accepter ce qu'on leur enseigne, sans prendre le temps d'en rechercher la confirmation dans les Ecritures. Prenons garde ! Certains faux docteurs sont subtils et peuvent être très persuasifs (Actes 20. 30). Il n'est alors pas question de scruter les enseignements des faux docteurs ou les paroles des faux prophètes qui détruisent la foi.

Il est donc important de tester toutes choses à la lumière de la parole de Dieu, non pour chercher le mal comme une fin en soi, mais pour en dégager le bien. C'est la démarche constructive enseignée dans le Nouveau Testament : "Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde" (1 Jean 4. 1) ; "éprouvant ce qui est agréable au Seigneur" (Eph. 5. 27). L'apôtre Paul utilise d'une manière remarquable cette approche dans sa seconde lettre aux Thessaloniciens pour corriger certains enseignements de faux docteurs concernant du jour du Seigneur et pour redresser le comportement néfaste de paresseux. Paul commence sa lettre en relevant tout le bien qui se trouve chez les croyants de Thessalonique avant d'aborder les problèmes dans les chapitres 2 et 3.

7. Retenez ce qui est bon

Quand on parle dans l'assemblée, il n'est pas possible, même aux serviteurs les plus doués par l'Esprit, d'exposer la parole de Dieu dans toute sa beauté, sa grandeur, sa précision. Des expressions maladroites, des pensées qu'on regrette ensuite, peuvent échapper, surtout si l'on parle trop. Comme auditeurs, mais aussi comme lecteurs, notre devoir est de retenir ce qui bon. Cela ne signifie pas que toutes les choses que nous devons laisser de côté sont nécessairement mauvaises ; elles sont souvent futiles ou inutiles. Il est donc important d'examiner avec un esprit constructif ce qui est dit ou écrit, sous peine de tout critiquer et finalement d'être incapables de retenir ce qui est bon. Les oreilles naturelles n'entendent que les mauvaises choses et les yeux naturels ne voient que les défauts.

8. Abstenez-vous de toute forme de mal

L'apôtre ne peut pas terminer ce sujet sans faire mention du mal dont nous devons nous abstenir. S'il faut tenir ferme au bien, nous devons avoir le mal en horreur (Rom. 12. 9). Sous toutes ses formes, le mal doit être rejeté. Il peut se présenter sous les aspects les plus grossiers, comme les plus attractifs. Pour être gardés du mal, nous devons éviter tout ce qui en a même l'apparence. Celui qui accepte un compromis dans l'enseignement de fausses doctrines n'est pas loin de tomber dans les mêmes erreurs.

Conclusion

Nous avons considéré la voie à suivre pour l'examen de ce qui est dit dans l'assemblée chrétienne. Rien n'est laissé au jugement personnel. Le point de référence est en dehors de l'homme. C'est la parole de Dieu. Et n'oublions jamais qu'un état spirituel caractérisé par la joie, la prière et la reconnaissance, est une condition essentielle pour ne pas errer dans notre appréciation, mais pour aboutir à des certitudes.

"Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, - s'il y a quelque vertu et quelque louange, - que ces choses occupent vos pensées" (Phil 4. 8).

M. Horisberger

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