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Qui est-ce que je veux servir ?

Il est essentiel de connaître la volonté du Seigneur pour la faire. D'où la nécessité de la rechercher dans la parole de Dieu, personnellement, en famille, dans l'assemblée, ou encore en toute autre occasion. Mais à la base de la vie chrétienne, plus qu'un assemblage de connaissances, il y a une relation personnelle avec Dieu. C'est une chose d'entendre parler de Jésus, d'aller à des réunions où l'on peut jouir de sa présence et apprendre à mieux le connaître. C'en est une autre d'avoir affaire à Lui à chacun de nos pas, Lui obéir, choisir entre Lui et le monde. En fait, notre marche n'est-elle pas une suite de choix entre le Seigneur et le monde, le Seigneur et les autres, le Seigneur et nous-mêmes ?

"Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir" (Jos. 24. 15)

Le problème n'est pas de connaître telle ou telle doctrine, de comprendre telle ou telle chose, de rechercher si j'ai le droit de faire ceci ou cela, mais de savoir à quel maître je suis asservi, à qui je désire obéir. Si Jésus Christ est mon Sauveur, alors je voudrais connaître ses pensées. Mon obéissance sera une conséquence de ma relation avec Lui, et non un devoir accompli pour mériter la bénédiction.

La question se pose alors : est-ce que, oui ou non, je suis prêt à reconnaître son autorité sur moi, à placer ma vie délibérément sous cette autorité ? Est-ce que je veux lui obéir coûte que coûte ? Est-ce que je suis prêt à faire ce qu'il me demande, même si cela doit me faire changer d'habitudes ou de camarades, renoncer à mes idées, à mes rêves, refuser ce qui me semble légitime ou allant de soi, rejeter peut-être ce que j'ai cru jusqu'ici ? Sans cette décision, prise "à la base", les meilleures réunions, les meilleures lectures, les meilleures rencontres de jeunes, sont vaines. Elles peuvent nous plaire, nous faire du bien et nous encourager, mais elles ne changeront rien à notre vie. Sans cette décision, le plus grand dévouement pour autrui n'aura pas sa pleine efficacité. Je pourrais faire beaucoup pour le Seigneur, mais je ne pourrais pas le servir de façon à le glorifier vraiment, si je n'ai pas d'abord décidé fermement de lui obéir. Je pourrais même faire de bonnes choses, mais pas ce qui seul importe : ce que Lui veut, comme Lui veut, quand Lui le veut.

"Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé" (Rom. 10. 9)

Ce verset nous invite à confesser Jésus comme Seigneur. Pas comme Sauveur (cela n'a pas forcément d'incidence sur la vie de tous les jours) mais comme Seigneur, et cela doit se voir. Je ne peux donc faire cette déclaration sans qu'elle m'engage. Reconnaître publiquement qu'il est mon Seigneur implique que je le suive et le serve désormais.

La vie chrétienne n'est pas un déploiement tous azimuts d'énergie, de connaissance et de savoir-faire, mais c'est l'acceptation de ce que le Seigneur attend de moi à chaque pas. Accepter son autorité dans ma vie, c'est d'abord admettre qu'il ne se trompe pas. Il m'a fait et formé d'une certaine façon pour que j'accomplisse un certain service. Si j'étais comme mon frère, je pourrais faire ce que Dieu lui a demandé, mais je ne pourrais pas accomplir ce que Dieu veut que je fasse, alors qu'en fait c'est cela qui compte.

"Dans toutes tes voies connais-le, et il dirigera tes sentiers" (Prov. 3. 6)

Le mot "connaître" implique autre chose qu'un simple savoir intellectuel. Pour connaître vraiment quelqu'un, il faut avoir une relation approfondie avec lui. On peut savoir beaucoup de choses sur Jésus Christ, savoir même qu'il est notre Sauveur, sans avoir cette relation personnelle avec lui, sans le connaître. Et on ne le connaît jamais définitivement. En chaque circonstance, chaque choix, chaque action, chaque projet, nous devons à nouveau le connaître, avoir une relation réelle et vivante avec lui. Vouloir servir le Seigneur et connaître ses pensées sans être attachés à lui de coeur est un échec sur tous les plans :

  • on a la forme de la piété, mais non la puissance (2 Tim. 3. 5),
  • on a des prétentions, une apparence, sans que le Seigneur ait réellement sa place dans nos vies (Actes 19. 13-16),
  • on peut croire le servir en le persécutant (Jean 16. 2).

C'est ce que faisaient les pharisiens. Ils prétendaient obéir à l'Ecriture, et finirent par crucifier le Seigneur. Ne préférerions-nous pas servir un maître dont nous nous savons aimés, et que nous aimons en retour ? Voudrions-nous être l'employé qui essaie de faire ce qu'on lui demande pour ne pas perdre sa place, plutôt que le fils du patron qui se dévoue entièrement parce qu'il connaît bien son père et qu'il l'aime ?

"Mon coeur a dit pour toi : Cherchez ma face. Je chercherai ta face, ô Eternel !" (Ps. 27. 8)

Voilà une bonne occasion d'utiliser notre volonté. C'est une faculté que nous possédons de Dieu. L'auteur du Psaume 27 décide délibérément de chercher la face de Dieu, c'est-à-dire d'avoir une relation personnelle avec lui, comme un entretien en tête-à-tête. On ne devient pas disciple du Seigneur par hasard. Certes, nous n'avons rien que nous n'ayons reçu par grâce, et notre conversion est l'oeuvre du Saint Esprit. Mais nous avons été créés responsables, et tout au long de notre vie, nous avons des choix à faire. Voulons-nous décider, aujourd'hui, que nous servirons le Seigneur, que nous rechercherons sa face, c'est-à-dire non seulement connaître sa volonté, mais entretenir une relation avec lui ?

La Parole nous donne plusieurs exemples d'hommes ayant eu une réelle intimité avec Dieu. Pensons à Abraham que Dieu lui-même appelle son ami (Es. 41. 8) ; à Moïse qui entrait dans la tente pour parler avec Dieu et l'écouter (Nomb. 7. 89), et à qui Dieu parlait "face à face, comme un homme parle avec son ami" (Ex. 33. 11). Pensons encore au disciple Jean, conscient de l'amour de Jésus pour lui personnellement, et qui, même en mangeant à table, se penchait sur sa poitrine (Jean 13. 23-25). C'est une telle relation avec le Seigneur que nous avons à rechercher de toutes nos forces et qui fera de notre vie une vie réellement pour Lui.

"Je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi" (Apoc. 3. 20)

A chacun de ses pas, le croyant peut entendre Jésus frapper à sa porte. Il lui faut alors savoir s'il est réellement son Seigneur ayant droit de regard sur sa vie, et s'interroger : "Dans cette circonstance, vais-je le laisser entrer ? Dans ce dilemme, est-ce Lui qui va motiver mon choix ? A-t-Il sa place dans ces relations que j'entretiens avec telle ou telle personne et dans nos conversations ?"

Il est significatif qu'ici, dans la dernière des lettres aux sept assemblées, le Seigneur insiste davantage sur la responsabilité individuelle des siens que dans les précédentes ; cela d'autant plus que la ruine spirituelle est complète. Certes, aucun croyant n'est seul ni indépendant. Mais quand il faudra se présenter au tribunal de Christ, ce ne sont ni des familles, ni des assemblées, ni des groupes quelconques qui rendront compte, mais chacun pour soi-même. Et c'est devant le Seigneur qu'il faudra comparaître. Fait solennel s'il en est ! Aujourd'hui, choisissons de le servir, et de le servir lui seul. Aujourd'hui, laissons-le entrer dans notre vie pour y mettre de l'ordre. Aujourd'hui, invitons-le à souper chez nous.

Conclusion

Que chacun de nous, jeune ou plus âgé, soit bien certain d'avoir choisi le bon maître, Jésus lui-même. Que chacun ait ensuite affaire à Lui, au Seigneur, en tête-à-tête, se laissant sonder par Lui et reconnaissant sa primauté.

Certes, personne ne peut se vanter d'avoir une relation sans faille avec le Seigneur. Aussi est-ce chaque jour que nous devons chercher sa face, dans tous les détails de notre vie. Alors, nous pourrons croître dans sa connaissance et mettre à profit tout ce que nous recevons de lui. Alors nous serons conduits dans un chemin à la gloire de Dieu, quelles que soient les circonstances, même quand tout semble crouler de partout. Alors nous pourrons accomplir ce que Lui veut, comme Lui veut, quand Lui le veut.

S. Giménez

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