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Les
deux fonctions du chrétien
En Israël, sous
la loi
Quand Dieu a fait
sortir d'Egypte son peuple, il l'a établi pour être un peuple de
sacrificateurs, une nation sainte (Ex. 19. 6). Le prophète Esaïe, après
plusieurs siècles d'histoire mouvementée en Israël, lui rappelle le rôle
qu'il devait remplir dans le monde :
Les siècles se
sont succédés au cours desquels l'infidélité d'Israël s'est manifestée de
plus en plus. Le jour vint où Israël dut être déporté à Babylone. Revenu
dans sa terre, il n'a plus pu retrouver son rôle précédent, ni n'a pu être témoin
de Dieu ou raconter ses louanges. Dans la période
actuelle
Avant que le
Seigneur ressuscité ne remonte au ciel, il a confié à ses disciples une
mission particulière. Laissés dans le monde en l'absence de leur Maître, ils
ont reçu un rôle, et nous avec eux : "Vous serez mes témoins à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre" (Actes 1.
8). Témoins d'une oeuvre et d'une Personne, tels sont les chrétiens qui ont
foi en la Parole de Dieu. Où en
sommes-nous quant à ce témoignage ? Chacun y est impliqué personnellement et
participe aussi à la responsabilité collective de la chrétienté ; or qu'en
est-il à ce sujet ? Quelle image de la foi chrétienne avons-nous donnée au
monde ? Si l'Evangile a eu si peu d'impact parmi les nations du tiers-monde,
n'est-ce pas à cause de la misère morale qui caractérise l'occident chrétien
? Nous n'avons donc pas mieux fait que le peuple d'Israël. Mais tout n'est pas
perdu, car Dieu n'abandonne pas son projet à cause de la défaillance des
hommes. Une sainte
sacrificature
Parmi l'ensemble
de ceux qui portent le nom de chrétiens, nombreux sont ceux qui ont la véritable
foi du coeur. Dispersés dans les divers cercles de la chrétienté, Dieu les
connaît et il les voit selon leur unité réelle. Ils sont ensemble ce que la
Bible appelle "la maison de Dieu, l'Assemblée du Dieu vivant" (1 Tim.
3. 15). Cette maison est une maison spirituelle, formée de pierres vivantes, et
sa fonction est celle d'une "sainte sacrificature pour offrir des
sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus Christ" (1 Pierre 2.
5). En Israël, ce rôle était dévolu à une classe particulière, les
descendants d'Aaron. Actuellement, il n'est plus réservé à quelques-uns
seulement, mais chaque vrai croyant est appelé à remplir le rôle de
sacrificateur pour offrir à Dieu la louange : "Offrons donc par lui, sans
cesse à Dieu, un sacrifice de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui
confessent son nom" (Hébr. 13. 15). C'est un service surtout collectif,
mais s'il n'est pas réalisé par chacun dans le particulier, il ne pourra guère
être rempli harmonieusement au moment du culte. Les voix de tous doivent s'unir
pour exalter leur Sauveur et dire devant Dieu la gratitude de leur coeur. Ainsi groupés
ensemble, les croyants ont conscience que plusieurs de leurs frères dans la foi
se trouvent en d'autres lieux, voire isolés. La vraie "maison de
Dieu" n'est pas un groupe particulier, c'est tous les vrais chrétiens dont
les péchés ont été lavés dans le sang de Jésus Christ. Ils sont tous ces
"pierres vivantes" établies sur le solide fondement posé par Dieu, Jésus
Christ, maîtresse pierre du coin, élue et précieuse (1 Pierre 2. 6 ; Es. 28.
16). Lorsque des croyants sont rassemblés, ils ont le privilège de pouvoir réaliser,
même dans une mesure restreinte, ce qui est la part de l'ensemble. La louange
monte alors devant Dieu, comme l'encens offert sur l'autel d'or ; c'est le
parfum du nom de Jésus que Dieu reçoit avec satisfaction. "Sacrifie à
Dieu la louange, et acquitte tes voeux envers le Très-haut... Celui qui
sacrifie la louange me glorifie" (Ps. 50. 14, 23). Une
sacrificature royale
Une double
fonction est dévolue au chrétien : Pierre parle d'une double sacrificature. La
sainte sacrificature est accompagnée de la sacrificature royale : "Mais
vous, vous êtes une race élue, une sacrificature royale... pour que vous
annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa
merveilleuse lumière" (1 Pierre 2. 9). C'est le rôle des témoins de Jésus
qui ont été lavés par son sang, arrachés aux ténèbres morales où le péché
les avait plongés, et transportés dans la lumière de l'Evangile qui rayonne
de la croix du Calvaire. Nous sommes laissés
dans le monde pour y être ses témoins en attendant que le Seigneur vienne nous
chercher. Comme Dieu le Père a envoyé son Fils dans le monde, ainsi le Fils y
envoie ses rachetés (Jean 17. 18). Nous sommes ses représentants, ses
ambassadeurs sur la terre (2 Cor. 5. 20). Chacun a reçu ce rôle pour le
remplir selon les nombreuses occasions placées devant lui. Notre "témoignage"
consiste à proclamer autour de nous les vertus de notre Sauveur, démontrer par
notre vie entière, par nos actes et par nos paroles, ce que Jésus est pour
nous et ce qu'il a fait de nous. Ce témoignage est d'abord individuel, mais il
est aussi collectif ; parfois ce ne sont que de petits groupes, même deux par
deux. Chaque groupe de croyants est responsable devant Dieu, mais aussi devant
le monde auquel il s'adresse. N'oublions pas que la défaillance de l'un porte
préjudice au groupe entier. Cette
sacrificature royale est un trait d'union entre le roi du ciel et la terre des
humains. Son message est un message royal, c'est l'invitation du roi qui veut
offrir un festin à ses sujets (Matt. 22. 1-12). Le festin de la grâce est
libre d'accès, l'invitation s'adresse à tous, car tout est prêt et la place
est suffisante. Que nul ne s'y dérobe ! Soyons fidèles au mandat qui nous est
confié afin de proclamer bien haut la bonne nouvelle du salut par Jésus Christ
: "Dieu a tant
aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui
ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3. 16). F.
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