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Marcher,
courir, combattre
On dit fréquemment
d'une personne qui vient de décéder qu'elle est morte comme elle a vécu. Ce
constat est généralement bien à propos, tant il est vrai que la manière dont
on termine sa vie est souvent significative de la manière dont on l'a traversée.
Quelques
personnages bibliques
Le
"paradoxe" d'Enoch
Le cas d'Enoch
semble pourtant très différent. Quatre versets
nous parlent de sa vie (Gen 5, 21-24) : "Hénoc vécut
soixante-cinq ans, et il engendra Methushélah. Et Hénoc, après qu'il eut
engendré Methushélah, marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des
fils et des filles. Et tous les jours de Hénoc furent trois cent soixante-cinq
ans. Et Hénoc marcha avec Dieu ; et il ne fut plus, car Dieu le prit". Un verset nous
parle de sa fin (Héb. 11. 5) : "Par la foi,
énoch fut enlevé pour qu'il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé,
parce que Dieu l'avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il a reçu le témoignage
d'avoir plu à Dieu". Toute sa vie,
Enoch a marché. Sa vie semble bien ordinaire, mais sa fin est tout à fait
extraordinaire : il l'a termine sans passer par la mort ! Enoch est-il un
cas exceptionnel, une vie ordinaire couronnée par une fin extraordinaire ?
Probablement pas. Car l'ordinaire de la vie d'Enoch n'était pas fait de banalités.
Il était en relation naturelle et permanente avec Dieu. Il n'est pas écrit
qu'il a marché sous le regard de Dieu, ou en recherchant la volonté de Dieu,
mais qu'il a marché avec Dieu, comme si Dieu était son compagnon de route, et
cela pendant trois cents ans ! Il a dû s'en passer des choses entre Dieu et
Enoch durant ces trois siècles... Comprenons que le compagnon de route d'Enoch
n'était rien moins que le grand Dieu des cieux, Celui qui, par sa parole, avait
créé l'univers tout entier ! Ainsi le passage de la terre au ciel était bien
pour Enoch le prolongement de sa vie. Il a bien terminé sa vie comme il l'avait
vécue : dans une merveilleuse communion avec Dieu. Marcher
On peut
certainement formuler le même à priori concernant notre propre vie que celle
d'Enoch : elle est bien ordinaire. Mais, comme dans le cas d'Enoch, il
n'appartient qu'à nous d'abandonner la banalité et la fadeur de notre vie. Car
si le Seigneur devient notre compagnon de route de chaque instant, alors notre
ordinaire sera aussi rempli d'une grande richesse. Qu'est-ce qui détermine
la qualité de notre marche ? Qu'est-ce qui lui donne sa dimension, sa valeur ? Ce ne sont ni
notre préparation, ni notre persévérance, ni la longueur de nos pas, ni la
difficulté des obstacles à franchir, ni rien qui soit de nous-mêmes. Ce qui détermine
la qualité de notre marche, ce qui lui donne sa dimension, c'est la personne
avec laquelle on marche. Enoch a marché
avec Dieu ; là est la richesse et la noblesse de sa marche. Courir
Notre vie ne
consiste pas seulement à marcher, mais aussi à courir. "Je fais une
chose : oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers
celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l'appel céleste
de Dieu dans le Christ Jésus" (Phil. 3. 14). Qu'est-ce qui détermine
la qualité de notre course ? Qu'est-ce qui lui donne sa dimension ? Encore une fois,
ce ne sont ni notre valeur propre, ni notre façon particulière de courir, ni
nos compagnons de course. Ce qui détermine
la qualité de notre course, ce qui lui donne sa dimension, c'est le but vers
lequel nous courons, le prix à remporter à l'issue de la course. Paul courait pour
gagner Christ, ayant fait la perte de tout ce qui risquait de le retenir ; c'était
cela la richesse et la noblesse de sa course. Il avait compris quel était le
seul but vraiment utile, Jésus Christ. Il pouvait déjà
dire : "Pour moi, vivre, c'est Christ" (Phil 1. 21), pourtant il
reconnaissait n'avoir pas encore reçu le prix. Un peu plus loin, il affirme :
"Non que j'aie déjà reçu le prix ou que je sois déjà parvenu à la
perfection; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j'ai été
saisi par le Christ" (Phil. 3. 12). L'apôtre Paul
sentait encore sa faiblesse, l'action perverse de la chair en lui, et il
aspirait à ce but qu'il poursuivait, à savoir être un jour dans la plénitude
de Christ, être complètement identifié à lui. Combattre
En plus d'une
marche et d'une course, la vie est aussi un combat. Encore une fois, l'apôtre
Paul constitue un bon exemple et nous fournit un enseignement précieux : "Au reste,
mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force;
revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme
contre les artifices du diable... afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister,
et, après avoir tout surmonté, tenir ferme (Eph. 6. 10-13). Qu'est-ce qui détermine
la qualité de notre combat ? Qu'est-ce qui lui donne sa dimension ? Ce ne sont ni l'énergie
que nous dépensons, ni notre courage, ni quoi que ce soit de nous-mêmes. Ce qui détermine
la qualité de notre combat, ce qui lui donne sa dimension, c'est l'ennemi que
nous combattons. Si nous nous
battons contre les personnes, des incrédules ou même nos frères qui ne
pensent pas comme nous, nous nous trompons d'ennemi. Notre combat est de nature
spirituelle ; ce qui en détermine la qualité ce sont les armes utilisées, et
ce qui lui donne sa dimension ce sont les ennemis que nous tenons en échec.
Gardons-nous des fausses cibles, car notre véritable ennemi est Satan et sa
puissance de méchanceté qui agit par le moyen des séductions du monde et de
nos propres convoitises. L'apôtre Paul
insiste beaucoup sur le rôle de la prière dans notre lutte contre Satan :
"Priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout
temps" (Eph. 6. 18). Nous avons raison de confier à Dieu nos soucis, de
lui demander de résoudre les problèmes de ceux que nous aimons. Mais nous
avons aussi un véritable combat à mener dans la prière ; et je pense au
combat que Dieu mène contre le diable pour arracher des âmes à son emprise ;
nous pouvons participer à ce combat par le moyen de la prière. "Persévérez
dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ; priant en même
temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour
annoncer le mystère du Christ" (Col. 4. 2-3). "Mais je vous exhorte,
frères, par notre Seigneur Jésus Christ et par l'amour de l'Esprit, à
combattre avec moi dans vos prières à Dieu pour moi" (Rom. 15. 30).
"Epaphras... vous salue, combattant toujours pour vous par des prières,
afin que vous demeuriez parfaits et bien assurés dans toute la volonté de
Dieu" (Col. 4. 12). Vivre
Ainsi, la vie du
chrétien consiste à marcher, courir, combattre. Selon quelles
proportions ? Un tiers de marche, un tiers de course, un tiers de combat ? En fait, la vie
du chrétien est toujours une marche, toujours une course, toujours un combat. Au cours de sa
vie, le croyant
Il s'agit là
d'un programme très élevé, et nous comprenons facilement que la réussite de
notre marche, de notre course et de notre combat ne dépend pas de nos propres
efforts. C'est seulement dans une grande dépendance du Seigneur que nous
pourrons les mener à bien. Dieu veut nous faire mener une vie à sa dimension,
et elle est la nôtre depuis que nous lui appartenons. Et les moyens que Dieu
met à notre disposition sont tout à fait suffisants pour nous faire réussir,
n'en doutons pas. Enoch et Paul n'en ont pas douté, pour leur plus grand
bonheur et pour la gloire de Dieu. P.-Y.
Duron |
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