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Timothée, un vrai compagnon

Les compagnons de Paul

Dans ses épîtres, Paul mentionne plusieurs personnes qui ont travaillé, lutté et souffert avec lui. Il les appellent ses compagnons. Ces serviteurs de Dieu ont accompagné l'apôtre à un moment ou à un autre de son ministère, certains même jusque dans sa prison. Urbain, Tite, Timothée, Philémon, Prisca et Aquilas, Jésus appelé Juste, Marc, Aristarque, étaient ses "compagnons d'uvre"; Epaphrodite, son "compagnon d'uvre" et son "compagnon d'armes" ; Epaphras, son "compagnon de service" ; Aristarque, Andronique et Junias, ses "compagnons de captivité". Tous ont collaboré avec Paul et auront part à la même récompense (1 Cor. 3. 8).

Timothée a peut-être été le serviteur de Dieu le plus proche de l'apôtre. Il était un vrai compagnon, mais aussi son "véritable enfant dans la foi" (1 Tim. 1. 2), parce que Paul avait été sans doute l'instrument de sa conversion.

Timothée, élève et compagnon

Paul a formé Timothée, comme un maître son élève. Au contact de l'apôtre, Timothée est rapidement devenu un "frère et compagnon d'oeuvre sous Dieu dans l'évangile du Christ" (1 Thes. 3. 2).

Le vrai disciple n'est pas seulement un élève qui apprend. Il est aussi quelqu'un qui adhère au contenu de l'enseignement qu'il suit. Dans la seconde lettre qu'il adresse à Timothée, regardée comme son testament spirituel, Paul rend ce magnifique témoignage à Timothée : "Mais toi, tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant, ma foi, mon support, mon amour, ma patience, mes persécutions, mes souffrances" (2 Tim. 3. 10). Neuf mots pour résumer une vie de foi entièrement consacrée à servir le Seigneur !

Timothée a accompagné l'apôtre dans plusieurs voyages. Il l'a suivi pas à pas dans toutes sortes de circonstances, souvent dangereuses et pénibles. Paul avait confiance en lui. Par exemple, Paul l'a envoyé à Thessalonique, moins pour inspecter la situation qui devenait préoccupante que pour affermir les frères et les encourager dans la foi (1 Thes. 3. 1, 2). Ainsi Timothée a pu parfaire son éducation à l'école de Dieu en accomplissant des missions pour l'apôtre, formation à laquelle Paul attachait beaucoup d'importance.

Timothée a souvent entendu l'apôtre enseigner la parole de Dieu. Mais le meilleur sermon est celui d'une vie sanctifiée. Timothée a pu observer de près comment et pour qui vivait l'apôtre Paul. A la fin de sa vie, Paul constate que Timothée avait "pleinement compris" les sentiments qui l'animaient et tout ce qui touchait à son ministère.

Timothée n'était pas de ces croyants "remorqués" comme Lot, ni de ceux qui suivent de grands hommes pour que leur gloire rejaillisse sur eux-mêmes. Il ne vivait pas de la foi de l'apôtre, comme ces personnes qui croient que la piété s'acquiert par osmose. La foi de Timothée était personnelle, même s'il avait beaucoup appris de son père spirituel (2 Tim. 1. 5 ; 3. 14, 15).

Paul, un modèle

L'imitation est à la base de tout apprentissage. L'exemple pratique constitue un excellent moyen d'enseignement. Un enfant imite souvent ses parents, son maître d'école, et bien d'autres personnes, dans leurs gestes comme dans leurs paroles.

Pour se former, le croyant a besoin, lui aussi, d'un modèle. Le seul modèle parfait est Jésus Christ. Le fait que nous restons toujours bien loin de ce modèle pourrait nous décourager. Dieu nous donne alors des modèles parmi les croyants, comme démonstration qu'une vraie vie de foi est possible. L'apôtre Paul est peut-être l'exemple le plus accompli, quoique imparfait, d'un croyant que nous pouvons imiter. En étudiant la vie de Paul, il se produit une chose extraordinaire : mieux nous connaissons l'apôtre, plus la grandeur de Jésus Christ apparaît. Paul est vraiment l'exemple de ce que le Seigneur peut faire d'un homme et à travers lui (1 Tim. 1. 16).

Les Thessaloniciens étaient devenus les imitateurs de Paul et ceux du Seigneur, avant de devenir à leur tour des modèles pour tous les croyants de la Macédoine et de l'Achaïe, par... leur joie dans les persécutions (1 Thes. 1. 6, 7) !

Plus avancé que les Corinthiens dans le chemin de la foi, Paul pouvait leur demander et les supplier, sans aucune trace d'orgueil, d'être ses imitateurs, puisqu'il était lui-même un imitateur de Jésus Christ (1 Cor. 4. 16 ; 1. 11). Paul avait amené plusieurs Corinthiens à Jésus Christ. Il les avait enseignés, aimés, aidés. Il avait prié pour eux, souffert pour eux. A tous égards, il avait été un modèle.

Imiter la foi des conducteurs

Lorsqu'une personne est amenée au Seigneur par un croyant, elle cherche souvent à copier sa conduite. Si ce croyant possède une forte personnalité, cela peut aller jusqu'à copier ses gestes, ses expressions, voire ses habitudes vestimentaires ou alimentaires. Timothée n'était pas de ceux-là. Pour le vrai chrétien, imiter ne signifie pas chercher à reproduire des manières, mais une façon de vivre par la foi : "Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et, considérant l'issue de leur conduite, imitez leur foi" (Héb. 13. 7), le foi qu'ils ont vécue et prêchée, et dans laquelle ils sont morts.

Quelle est la marque qui permet d'identifier un conducteur spirituel ? Un véritable conducteur est celui qui annonce la parole de Dieu et la met lui-même en pratique, dans une confiance inaltérable en Dieu, jusqu'à sa mort. Jamais il n'attire l'attention sur lui-même. Il la dirige toujours sur Jésus Christ, celui qui est " le même, hier, et aujourd'hui, et éternellement (Héb. 1. 8).

M. Horisberger

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