|
Beau,
utile et fort
Lorsqu'il a préparé
la terre pour recevoir l'homme, le troisième jour Dieu a dit: "Que la
terre produise l'herbe, la plante portant de la semence, l'arbre fruitier
produisant du fruit selon son espèce, ayant sa semence en soi sur la terre. Et
il fut ainsi" (Gen. 1. 11). Ces arbres fruitiers, qui nourrissent l'homme,
sont la richesse d'un pays. Dans le jardin d'Eden, Dieu a fait croître des
arbres, agréables à voir et bons à manger (Gen. 2. 9). Deux choses étaient
donc importantes pour Dieu, la beauté de la stature et l'utilité du fruit. Ces
deux caractéristiques d'un arbre sont instructives pour le croyant. L'arbre est
un symbole qui traverse la Bible, de la première à la dernière page. L'arbre
(ou ses parties) est parfois un type du Seigneur (Es. 11. 1, 10), mais il représente
aussi l'homme. Par son caractère, le croyant doit donc refléter la beauté du
Seigneur, et dans tous ses actes, rechercher l'utilité. "L'Eternel avait
appelé ton nom Olivier vert, beau de son fruit excellent" (Jér. 11. 16).
Mais où trouver le secret de la beauté et de l'utilité ? Beau
"Béni
l'homme qui se confie en l'Eternel, et de qui l'éternel est la confiance ! Il
sera comme un arbre planté près des eaux ; et il étendra ses racines vers le
courant ; et... il ne cessera de porter du fruit" (Jér. 17. 7, 8). Le
prophète Ezéchiel reprend la même image : "Sur la rivière, sur son
bord, d'un côté et de l'autre, croissaient toutes sortes d'arbres dont on
mange. Leur feuille ne se flétrira pas et leur fruit ne cessera pas" (Ezé.
47. 12) De même, le
croyant pousse des racines spirituelles en s'imprégnant de la parole de Dieu.
Plus il s'en nourrit en la méditant, plus il reflète le caractère divin. L'eau, une image
de la parole de Dieu, dissout les sels nutritifs du sol qui sont assimilés par
les racines ; la sève ainsi produite monte dans le tronc de l'arbre et est
apportée à chaque branche, jusqu'aux plus petits rameaux. Le monde offre différentes
sources d'eau. Certains aimeraient goûter à la richesse, se rafraîchir de
gloire, boire à la source de l'éternelle jeunesse... Ces sources ne laissent
qu'une soif grandissante qui mène à la mort. Ce n'est pas en creusant le monde
ou notre cur que nous trouverons l'eau vive. Le secret d'une belle stature
devant Dieu, d'un développement équilibré et vigoureux, est donc à
rechercher dans la partie cachée de l'arbre. C'est notre vie de communion
intime et personnelle avec le Seigneur. Planté dans la
maison de l'Eternel, le juste pousse comme le palmier et croît comme le cèdre
(Ps. 92. 12). Ces deux arbres sont totalement différents dans leur aspect comme
dans leur utilité. On admire le cèdre pour la majesté de son port, la beauté
de ses branches et la qualité de son bois. Roi de la montagne, il est toujours
vert et répand un parfum. C'est un arbre beau. Le palmier règne dans la
plaine. Il a une autre fonction. Tout en lui est exploité pour les besoins de
l'homme : fruits, fibres, etc. Dans le désert, il marque les points d'eau (Ex
15. 27). C'est un arbre utile. Utile
Le secret de
l'utilité est le même que celui de la beauté. Le croyant qui se soumet à une
réflexion profonde fondée sur la Parole sera "comme un arbre planté près
des ruisseaux d'eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se
flétrit point; et tout ce qu'il fait prospère" (Ps. 1. 3). Porter du bon
fruit n'est pas une éventualité pour le croyant, c'est une obligation, une
conséquence naturelle de notre nouvelle vie en Christ. C'est aussi la preuve
que nous sommes passés de la mort à la vie, car on reconnaît un arbre à ses
fruits (Matt. 7. 20). Il est difficile
de mesurer les racines d'un arbre ou de déterminer la qualité de l'eau absorbée,
mais le fruit, lui, est visible. Il est le reflet de notre communion avec
Christ. Les fruits de qualité douteuse dénotent un état moral douteux aussi.
Nous courrions le risque de rendre nos frères malades en les nourrissant de
mauvais fruits. Les Arabes
appellent le palmier "l'arbre béni" et les Perses ont mentionné 360
usages du palmier-dattier. Il permet de faire des toits, des parois, des
palissades, des nattes, des corbeilles. Cet arbre peut atteindre 20 mètres de
hauteur. Il se termine par un bouquet de grandes palmes toujours vertes. Son
tronc, très droit, est une image du juste (Ps. 92. 2). Il garde l'histoire de
sa taille et de ses épreuves, car cet arbre grandit dans la douleur, perdant
des palmes à chaque saison. Mais il produit du fruit en abondance, jusqu'à 300
kg par récolte. N'est-ce pas le but de nos épreuves : grandir plus près de
Dieu et porter du fruit plus abondamment. Les fruits se
font parfois attendre (Luc 13. 6-9). De la plantation à la récolte, bien du
temps peut s'écouler. Et il ne sert à rien de tirer sur une bouture pour la
faire grandir : la croissance vient de l'intérieur, de l'eau qui vivifie. Il
faut aussi entretenir le sol autour de l'arbre, le bêcher et lui donner de
l'engrais pour qu'il donne son fruit. Le Maître use donc de patience. Le figuier de
Marc 11. 12, 13, que le Seigneur trouve sans fruit, montre ce qu'il attend de
nous : non seulement des feuilles saines et prometteuses, mais aussi du fruit.
En effet, le figuier porte toujours des fruits, soit les figues vertes du
printemps, soit les fruits mûrs d'été. Cet arbre avait les feuilles qui
viennent avec les premiers fruits ; il aurait dû avoir au moins quelques figues
vertes du printemps. L'apôtre Paul
associe aussi la beauté à l'utilité. Il compare le croyant à un vase
d'ornement, utile au Maître et préparé pour toute bonne uvre (2 Tim. 2. 21).
Ce vase est donc beau, précieux et... utile ! Mais attention ! Certains
croyants peuvent s'attacher à des activités inutiles et vaines, comme les spéculations
absurdes, les controverses et les polémiques (Tite 3. 9), à l'image des hommes
sans Dieu qui "se sont tous ensemble rendus inutiles" (Rom. 3. 12). Fort
Le secret de la
force spirituelle est en Christ et dans son amour. L'apôtre Paul écrit aux Ephésiens
qu'il se mettait à genoux devant le Père afin qu'ils soient enracinés et fondés
dans l'amour et qu'ils soient "capables de comprendre avec tous les saints
quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, - et de
connaître l'amour du Christ" (Eph. 3. 18). Il exhorte les Colossiens :
"Marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi,
selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâces
(Col. 2. 7). Pour qu'un arbre
résiste aux intempéries, il doit être planté dans un terrain approprié pour
que la longueur de ses racines puisse égaler la hauteur de sa cime. Les racines
du croyant lui permettent de résister aux épreuves. Et le croyant qui n'a pas
de racines ne fait pas de progrès. Il ne grandit pas dans la foi. Les Japonais
sont maîtres dans l'art de produire des arbres miniatures. Comment les
obtiennent-ils ? En coupant leurs racines, pas en raccourcissant leurs branches
! Un enfant a
l'habitude d'entendre le fameux: "mais comme tu as grandi !" En est-il
de même du croyant ? Entendons-nous souvent la même exclamation ? Nos progrès
sont-ils évidents et constants, Christ étant la mesure (1 Tim. 4. 15 ; Eph. 4.
15) ? Ou bien estimons-nous avoir déjà atteint la pleine maturité ? L'humanité peut
être comparée à une forêt. Certains arbres sont inutiles et secs. Ils
doivent être arrachés et brûlés au feu. Les autres sont en pleine croissance
; leur stature leur permet de résister aux tempêtes. Leur fruit est bon, agréable
à Dieu et utile aux hommes. Ces arbres-là représentent les croyants qui
passeront l'éternité dans la maison de Dieu. Dans cette forêt, vous ne
trouverez pas d'autres catégories... Avez-vous choisi la vie, la vraie
croissance, la solidité et l'utilité? K.
Horisberger |
|