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Questions - Réponses - Réflexions


Réflexions

Le sujet traité dans le numéro 27 de votre publication "Echanges", dont je suis un récent lecteur, m'a suggéré quelques réflexions dont je vous fais part dans ces lignes, ainsi que vous nous y invitez :

En Luc 7. 24, le Seigneur s'adresse aux foules en les impliquant personnellement par une question répétée plusieurs fois : "Qu'êtes-vous allés voir au désert ?" Et sa réponse est : "Oui... et plus qu'un prophète". Puis il sonde les consciences : "Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé..." (v. 32).

Après avoir sollicité la curiosité puis la conscience de ses auditeurs, Jésus s'adresse au Père en Matt. 11. 25 : "Je te loue, ô Père... ces choses... tu les as révélées aux petits enfants". N'avons-nous pas, dans cette action de grâce, le secret de l'universalité du message de la Parole ? Il s'adresse à tous avec simplicité. Nul n'en est exclu, à condition de le recevoir comme un enfant.

En Jean 14. 7, 9, le Seigneur connaît les interrogations des siens et il les anticipe par une affirmation qui les frappe : "mon Père... vous le connaissez et vous l'avez vu". Après la requête de Philippe "montre-nous le Père", Jésus n'aborde pas un cours magistral et théorique pour exposer l'incapacité de l'homme à voir Dieu. Son propos est encore une fois simple et direct : "Celui qui m'a vu a vu le Père". Quel enseignement plein de conviction en si peu de mots !

Pour ses disciples, le Seigneur Jésus vient de s'identifier au Père. En Actes 9. 5, il s'identifie aux siens : "Je suis Jésus que tu persécutes". Ce ne sont pas de longs propos démonstratifs ; ce n'est pas : "tu persécutes les miens, je m'identifie donc à chacun d'eux", bien que cela soit vrai. Mais plutôt, d'une certaine manière : "eux, c'est moi", manifestant ainsi de façon pratique : "Celle-ci est os de mes os et chair de ma chair" (Gen. 2. 23).

En Jean 20. 31, le Seigneur Jésus ne semble pas s'exprimer directement, mais plutôt par le moyen de l'évangéliste inspiré : "Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant, vous ayez la vie par son nom". Sans aucun doute, une âme qui n'aurait à sa disposition que ce seul verset des Ecritures posséderait la clef du salut éternel ! Encore faut-il simplement y croire... Mais aussi, j'ai depuis de nombreuses années le sentiment que ce verset constitue à lui seul un résumé, une bref exposé de la finalité de la Parole : "... que vous croyiez... que vous ayez la vie par son nom".

"Avance ton doigt ici... avance aussi ta main et mets-la dans mon côté" (Jean 20. 27) ; le propos du Seigneur peut sembler dur. Qui souhaite toucher une plaie ou une cicatrice ? Mais ces paroles ont atteint leur but : "Mon Seigneur et mon Dieu".

Je voudrais enfin évoquer le message du Seigneur à Laodicée : "Je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi" (Apoc. 3. 20).

De ces diverses situations, nous pouvons retenir quelques traits de la pédagogie du Seigneur, caractérisée par une implication personnelle, une relation dynamique, car il est la Parole vivante et opérante (Héb. 4. 12). Il se sert de nos pensées et de nos interrogations comme tremplin pour nous enseigner :

Interrogation Enseignement
Qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ?  Oui, plus qu'un prophète 
Montre-nous le Père  Je suis dans le Père
Qui es-tu Seigneur ? Jésus que tu persécutes
A moins que je ne voie... ne mette... Avance ton doigt ici
Est-il permis de payer le tribut ? De qui est cette image ?

M. Zastrizny


Qui enseigne comme Lui ? (Job 36. 22)

Notes prises lors d'un entretien sur le même sujet

On pense à des choses extraordinaires, une voix puissante venant du ciel. C'est vrai que parfois Dieu parle de cette manière, mais Dieu nous a surtout parlé dans le Fils. Nous voyons Jésus assis dans une nacelle pour parler aux foules, il les enseignait. Sur la montagne, il va aussi s'asseoir avec ses disciples et les enseigner : "Bienheureux les pauvres..." (Matt. 5. 3 et suivants).

L'exemple de Jésus

Il est venu sur la terre pour nous enseigner avec une vraie pédagogie. Nous connaissons cet art d'enseigner, plusieurs y sont formés dans des écoles pour être rendus capables d'enseigner différentes matières. N'y a-t-il pas plus dans la pédagogie de Jésus ? Il enseigne pour former, pour faire grandir, pour éduquer et guider. Jésus enseignait non seulement par ses paroles, mais par sa manière d'être et par ses actes ; tout en lui était un enseignement.

En lisant les évangiles, nous voyons le Seigneur Jésus saisir toutes les occasions pour enseigner. Il était reconnu comme un "rabbi", car il prêchait la Parole en s'adressant à la conscience et au coeur de ses auditeurs, sans chercher à leur plaire, mais plutôt à les interpeller avec grâce et vérité.

L'effet produit par ses paroles :

  • Il surprend : "Tous s'étonnaient des paroles de grâce" (Luc 4. 22).
  • Il attire : "Le peuple se tenait suspendu à ses lèvres" (Luc 19. 48).
  • Il dérange : "Cette parole est dure ; qui peut l'ouïr ?" (Jean 6. 60).
  • Il convainc : "Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jean 6. 68).
  • Il capte l'intérêt et mobilise l'attention : il pose des questions et s'en fait poser par ses auditeurs.
  • On s'interroge à son sujet : Qui est celui-ci ?

Caractéristiques de ses paroles :

  • Avec autorité, non comme les scribes : il ne joue pas avec les idées, mais il découpe droit la Parole de Dieu.
  • Un style direct : il renverse les idées reçues, non pour détruire, mais pour construire.
  • Un langage simple, imagé : il se fait comprendre de chacun - semeur, pêcheur, berger, etc. - par ses paraboles et ses exemples pris de la vie courante.
  • Un langage impératif : au vu de la pièce de monnaie : "Rendez les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu" (Marc 12. 17).
  • Il utilise les circonstances : Une nouvelle lui est racontée au sujet de Pilate et des Galiléens (Luc 13. 1-5) ; la question de Jésus tombe alors avec à propos : Croyez-vous que ces Galiléens soient plus coupables que tous les autres ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière.

Sujet de son enseignement :

  • Le point central : sa personne (Matt. 16. 13-15)
  • Son but : conduire au Père (Jean 14. 6)
  • Son moyen : les Ecritures (Jean 5. 39)

Quelques exemples de la pédagogie de Jésus

Avec Nicodème : c'est un pharisien, un des chefs ; Jésus le confond en lui disant : Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses ? (Jean 3. 10).

Avec la Samaritaine : cette femme un peu marginale est mise en confiance par une demande de Jésus. La conversation se poursuit et met à nu l'état moral de la femme. Elle est amenée à reconnaître le Messie et à en rendre témoignage (Jean 4).

Par la parabole du bon Samaritain, Jésus dirige l'entretien pour confondre l'orgueil du docteur de la loi : ton prochain, c'est peut-être le Samaritain méprisé. Qu'en penses-tu ?

Quel est alors la substance du message de Jésus ?

Il est résumé en deux mots :

Grâce et vérité (Jean 1. 17)

J.-L. Dandrieu

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