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Libéré
Libération ou
affranchissement, qu'est-ce que c'est ? Un esclave libéré
était affranchi parce que quelqu'un avait payé le prix de sa liberté. Au chapitre 7 de
l'épître aux Romains, Paul utilise l'image d'un esclave qui a deux maîtres
(v. 25) : "Par mon esprit, je sers (litt. je suis esclave de) la loi de
Dieu ; mais par la chair, la loi du péché". Or ces deux maîtres
ont des volontés et des exigences totalement contradictoires. C'est tragique !
La situation est apparemment sans issue ! La seule solution
est que je devienne libre, autrement dit que je sois affranchi de l'un des deux
maîtres, pour n'en avoir plus qu'un seul à servir. C'est ce que fait
l'Esprit de vie dans le Christ Jésus : "il m'a affranchi de la loi du péché
et de la mort" (Rom. 8. 2). Notez bien l'usage du participe passé : il m'a
affranchi ; c'est donc déjà fait ! Comment ? - A la croix ! Sur la croix, le
péché a été condamné, aboli ; et moi, pécheur, j'ai été crucifié avec Jésus
Christ (Gal. 2. 20). Voilà la solution : puisque je suis crucifié avec Jésus,
je suis donc mort ! Peut-on donner des ordres à un mort ? - Non : on ne peut
rien exiger de lui. Alléluia ! Je ne dois plus rien au péché, il n'a plus de
droits sur moi, mon ancien état a disparu pour toujours. Pour bien me
persuader que je suis "mort", la Bible le répète dans plusieurs
versets, comme par exemple : "nous avons été ensevelis avec Lui par le
baptême" (Rom. 6. 4). Non seulement je suis mort, mais j'ai été enseveli
! Un corps mort ne se conserve pas, il faut l'enterrer. Et c'est ce que Dieu a
fait de moi : il m'a enseveli, parce que je ne méritais pas mieux. Dieu a
choisi la solution radicale. Identifié à Christ dans sa mort et son
ensevelissement, je suis aussi identifié à lui dans sa résurrection. Le terme
"identifié" signifie littéralement "devenu une même
plante". Et c'est ainsi que Dieu me voit. Le corps est
toujours là, mais la vie qui l'anime c'est l'Esprit que Dieu m'a donné,
"l'Esprit de vie dans le Christ Jésus" (Rom. 8. 2). Si je demeure
attaché au Seigneur comme le sarment l'est au cep, l'Esprit agit en moi à la
place des pensées et des actes de la chair. Le péché ne domine plus sur moi :
j'en suis affranchi. Une image comme
explication : Dans une voiture, il n'y a de place que pour un seul conducteur.
Le bon conducteur, c'est Jésus et non moi. Comment voudriez-vous qu'il conduise
ma voiture, si je reste au volant ? Je dois lui laisser mon siège pour qu'il
puisse s'y mettre à ma place. Cela suppose avoir pleine confiance en Lui. Quand les dangers
sont là, si j'essaie de les éviter par moi-même, le Seigneur ne peut pas
agir. Mais il veut m'apprendre à lui faire confiance tout en me laissant ma
responsabilité. J'ai confiance en Lui parce qu'il m'a aimé et s'est livré
lui-même pour moi. Son amour a été prouvé par sa mort à la croix. Ne
m'aimerait-il plus ? Bien sûr que oui : Celui qui a donné sa vie pour moi ne
peut s'arrêter de m'aimer du jour au lendemain. Son amour n'est pas capricieux,
mais profond et durable. Alors, ce que je
vis maintenant sur la terre, "je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu
qui m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi" (Gal. 2. 20). Daniel
Seauve |
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