|
Les
quatre limites du pays
Canaan est en vue
quand Moïse meurt sur le Mont Nebo. De ce sommet, l'éternel lui a fait voir le
pays dans lequel il ne peut pas entrer. Tout le livre du Deutéronome est
consacré à cette vision dans le but de stimuler chacun, et particulièrement
Josué auquel est confiée la mission de faire entrer Israël en Canaan.
"Fortifie-toi et sois ferme", telle est l'injonction que Moïse répète
à son successeur (Deut. 31. 7, 23). Cette exhortation est assortie d'une
promesse répétée elle aussi : "L'éternel est celui qui marche devant
toi ; lui, sera avec toi ; il ne te laissera pas et ne t'abandonnera pas... et
moi (dit l'éternel), je serai avec toi" (Deut. 31. 8, 23). A l'ouverture du
livre de Josué, Dieu lui-même s'adresse à son serviteur avec les mêmes
promesses et les mêmes injonctions (Jos. 1. 5, 7, 9). Le pays qu'Israël doit
conquérir est vaste et ses habitants puissants. Il faut encourager le
conducteur et le peuple entier et l'avertir des dangers auxquels ils vont devoir
faire face. Le pays leur est donné, encore doivent-ils en prendre possession et
respecter ses limites. Dieu sait que le risque d'outrepasser ces limites est
faible, alors que celui de ne pas les atteindre est évident. C'est pourquoi il
dit à Josué : "Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous
l'ai donné" (Jos. 1. 3). Les limites données
ensuite à Josué (v. 4) étaient connues depuis longtemps. Dieu avait défini
pour Abraham le pays par les peuples qui l'habitaient alors et en mentionnant
deux frontières : le fleuve (ou torrent) d'égypte (pas le Nil, mais un cours
d'eau au sud de Gaza) et le fleuve Euphrate (Gen. 15. 18-21). Quand le peuple
est encore au Sinaï, Dieu indique à Moïse les quatre limites qui borderaient
le pays promis (Ex. 23. 31). Moins précises que celles données à Josué,
elles incluent la péninsule du Sinaï. La mention de la mer Rouge est donc
abandonnée lorsque l'éternel s'adresse à Josué. Considérons la
signification de ces frontières pour nous aujourd'hui. La promesse de Josué 1.
5 est citée en Hébreux 13. 5 ; elle s'applique donc à nous, chrétiens. Ce
n'est pas forcer l'écriture que de voir un enseignement moral dans les limites
de Canaan précisées en Jos. 1. 4. Josué les a reçues pour qu'il cherche
premièrement à les atteindre. Il en est ainsi pour nous, quoique le danger de
passer outre soit évident. "Qui
renverse une clôture, un serpent le mord" (Ecc. 10. 8). Si Dieu impose des
limites au domaine qu'il nous donne, il y a des raisons pour qu'on s'y tienne,
et aussi pour qu'on les atteigne. Quelles sont ces limites ?
Les Israélites
n'ont jamais atteint les limites assignées. Qu'en est-il des chrétiens ? Des témoins
courageux de l'évangile se sont aventurés dans des zones dangereuses, et Dieu
les a gardés. Si le Seigneur nous demande comme à ésaïe : "Qui
enverrai-je, et qui ira pour nous ?" quelqu'un est-il prêt à répondre :
"Me voici, envoie-moi" (Es. 6. 8) ? En contemplant la gloire du
Seigneur, ésaïe réalise sa totale indignité. Dieu lui fait comprendre que
plus rien ne subsiste de son iniquité. N'en est-il pas ainsi du croyant ? Il n'est pas nécessaire
de se rendre aux antipodes pour trouver un champ missionnaire : il est dans le
voisinage de chacun. Ayons une vision étendue du domaine où Dieu désire que
nous soyons ses témoins. Demandons-lui un esprit de bon sens et un sain
discernement pour que notre témoignage soit efficace pour le bien de ceux que
nous côtoyons. Le croyant est appelé "le sel de la terre" et
"la lumière du monde". Le sel conservé dans un bocal n'a aucune
efficacité, pas plus que la lampe mise sous le "boisseau". La séparation
du mal à laquelle le croyant est appelé ne signifie pas isolement total. Il
est vrai qu'il est tentant de s'isoler pour se mettre à l'abri. Dieu nous fera
alors comprendre que le mal caché dans nos cœurs souille davantage que celui
que nous côtoyons dans le monde. Nous trouvons
dans la nature des animaux dont l'instinct les pousse à un certain comportement
pour s'abriter :
Ce sont des
exemples à ne pas imiter comme chacun peut facilement le comprendre. Par contre, la
Parole cite d'autres animaux, sages entre les sages, dont nous devons imiter la
conduite (Prov. 30. 24-28). Ajoutons quelques exemples :
La sagesse est nécessaire
pour savoir comment nous conduire dans ce monde. Dieu a fixé des limites pour
que nous restions fidèles dans le témoignage qu'il nous confie. Elles doivent
être atteintes, c'est pourquoi Dieu nous donne des promesses comme à Josué.
Les avertissements de la Parole, eux, sont là pour nous aider à ne pas les dépasser.
Dieu nous montrera le chemin à suivre dans la mesure où nous demeurerons dans
la proximité de Jésus et la dépendance de son Esprit. F.
Gfeller |
|