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La
liberté chrétienne - une grâce
Penser à la grâce
de Dieu, à la liberté chrétienne est enthousiasmant. Mais que représentent
pour moi ces notions ? Comment vivre la grâce, comment vivre concrètement la
liberté chrétienne ? Pour prendre une
image, l'homme est comme un oiseau en cage. Un jour, la prison s'ouvre, mais
l'oiseau reste à l'intérieur parce que c'est plus confortable. Ou alors il
s'arrête sur le bord de sa cage parce qu'il a peur de voler. Mais il peut aussi
choisir d'ouvrir les ailes et d'apprendre à voler. La fausse liberté
Pour les hommes,
être libre, c'est faire ce que l'on veut, vivre sans contrainte, n'avoir aucun
maître, ne rendre de comptes à personne, etc. C'est ce message
de prétendue liberté qu'annoncent les faux prophètes. En cela, ils ne répondent
qu'aux aspirations de l'homme naturel, mais la liberté qu'ils proposent est un
horrible esclavage, car, "en prononçant d'orgueilleux discours de vanité,
ils amorcent par les convoitises de la chair, par leurs impudicités, ceux qui
avaient depuis peu échappé à ceux qui vivent dans l'erreur ; - leur
promettant la liberté, eux qui sont esclaves de la corruption ; car on est
esclave de celui par qui on est vaincu" (2 Pi. 2. 18, 19). La délivrance
Avant qu'il
accepte la grâce de Dieu par Jésus Christ, l'homme est esclave de Satan, de
lui-même, de ses passions, de sa manière d'être. Il est prisonnier du monde
et de ses habitudes. Il reste enfermé dans ses craintes et le regard des
autres. La mort lui fait peur. Par sa mort, le
Seigneur nous a délivrés de cet esclavage et de nos peurs : "Ainsi,
puisque les enfants ont part au sang et à la chair, lui aussi de la même manière
y a participé, afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui a le
pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable ; et qu'il délivre tous ceux qui,
par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus à la
servitude" (Héb. 2. 14, 15). Qui libère ?
"Jésus donc
dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous persévérez dans ma parole, vous
êtes vraiment mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité
vous affranchira. Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d'Abraham,
et jamais nous ne fûmes dans la servitude de personne ; comment dis-tu, toi :
Vous serez rendus libres ? Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je
vous dis : Quiconque pratique le péché est esclave du péché... Si donc le
Fils vous affranchit, vous serez réellement libres" (Jean 8. 31-36). Connaître la vérité
et la Parole de vérité, c'est découvrir le Véritable, celui qui affranchit,
qui libère. Jésus le promet : "Vous serez réellement libres". En nous
affranchissant, le Seigneur nous libère du péché et de son automatisme qui ne
produit inéluctablement que de mauvais effets. Qu'allons-nous choisir ? Les
mensonges ou la vérité ? L'esclavage ou la liberté ? Comment être
libéré ?
Dans Romains 5,
l'apôtre constate que "par un seul homme le péché est entré dans le
monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a passé à tous les
hommes, en ce que tous ont péché..." (v. 12). Mais il introduit aussitôt
quelque chose d'entièrement nouveau qui ne dépend en rien de nous. L'apôtre déclare
que "là où le péché abondait, la grâce a surabondé, afin que, comme
le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce régnât par la justice
pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur" (v. 20).
Allons-nous saisir cette grâce, accepter que tout dépend de Jésus Christ et
rien de nos propres uvres, croire que cette grâce règne par la justice de Dieu
et non par notre propre justice ? Au ch. 6, l'apôtre
en vient à poser deux questions importantes, l'une à ceux qui négligeraient
leur liberté en se croyant encore esclaves et qui annulent ainsi la grâce de
Dieu, l'autre à ceux qui voudraient profiter de la liberté pour vivre d'une façon
irresponsable et ainsi abuser de la grâce :
Demeurer dans le
péché, c'est garder le germe qui contamine l'ensemble. Vivre dans le péché,
c'est rester esclave du péché, c'est refuser la grâce de Dieu. Au verset 2, l'apôtre
rappelle que quelque chose s'est passé pour nous il y a deux mille ans.
Pourrions-nous ou voudrions-nous l'ignorer ? Le premier fait
à connaître est que nous sommes morts au péché (v. 2). Comment ? Nous avons
été identifiés, unis à lui dans sa mort (v. 5). C'est ce que le baptême
signifie : en entrant dans l'eau, le croyant, en image, est mort avec Christ.
Quand il sort de l'eau, il est comme ressuscité avec Lui, il peut maintenant
marcher en nouveauté de vie. L'apôtre présente
ensuite plusieurs étapes successives que chaque croyant devrait franchir :
Pour expliquer
cette démarche, prenons l'image d'un enfant qui va chercher des crabes à marée
basse. Le temps passe, il s'oublie, et la marée monte ! Le chemin de retour est
fermé, il ne lui reste qu'un rocher sur lequel il se réfugie, mais qui bientôt
sera aussi recouvert d'eau. Le voilà perdu ! Mais un sauveteur l'a aperçu. Il
saute dans son bateau pour chercher l'enfant. En voyant le bateau près de lui,
l'enfant sait que le pilote est un sauveteur professionnel. Va-t-il monter dans
le bateau ou rester sur son rocher ? Monter dans le bateau, c'est croire.
Va-t-il ensuite vouloir ramer à la place du sauveteur ou se tenir assis dans le
bateau et se laisser conduire jusqu'au rivage en toute sécurité ? La réponse
est évidente. Et un grand merci récompensera le sauveteur. Quant à moi,
est-ce que je vais demeurer dans le péché ou accepter d'être libéré ?
Est-ce que je vais abuser de la grâce en retournant le lendemain chercher
imprudemment des crabes ? Après tout, les sauveteurs sont là pour sauver ! Ce
serait abuser de la grâce de Dieu, même la changer en dissolution comme le
font les faux docteurs (Jude 4). Comment vais-je
exprimer ma reconnaissance à Dieu pour m'avoir délivré ? Tout simplement en
me livrant à Dieu (Rom. 6. 13). être libre pour
quoi ?
Je suis donc
libre de choisir ma voie. L'apôtre Paul résume : Est-ce que je veux rester
esclave du péché (qui conduit à la mort) ou au contraire, mettre librement
mes facultés au service de l'obéissance (v. 16), de la justice (v. 18, 19), de
la sainteté (v. 19) ? Quel mérite
ai-je dans tout cela ? Aucun, car tout est grâce. Je suis uni à Christ,
identifié à lui (litt. une même plante avec lui) (v. 5). Ce n'est pas le
fruit de mes propres efforts, mais le résultat de l'uvre de Christ. Comment rester
libre ?
Les versets clé
pour répondre à cette question se trouvent dans chaque chapitre de l'épître
aux Galates. Il faut non seulement connaître ces déclarations fondamentales,
mais aussi les croire et les réaliser. On peut étudier
la Bible de diverses manières :
C'est la méthode
que nous adopterons en suivant l'apôtre Paul dans l'épître aux Galates où il
nous montre comment rester libre de soi-même, du péché et du légalisme. Chapitre 1
"Grâce et
paix à vous, de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ,
qui s'est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu'il nous retirât du présent
siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père" (ch. 1. 3, 4). Jésus s'est donné
lui-même. Dans quel but ? pour nos péchés et pour nous retirer du présent siècle
mauvais (c'est-à-dire, non seulement du monde, mais dans le cas des Galates, de
la religion mondaine, du légalisme). Chapitre 2
Quel est le résultat
de l'uvre de Christ ? "Je suis
crucifié avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; - et ce
que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de
Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi" (ch. 2. 20). Si la justice est
le fruit de mes efforts pour accomplir une loi ou pour être conforme à un idéal
que je me suis fait, alors Christ est mort pour rien. Il ne s'agit pas
de faire une expérience mystique, mais de se souvenir que le Fils de Dieu m'a
aimé et s'est donné pour moi. C'est aussi découvrir ce merveilleux fait :
Christ vit en moi. L'important est de Le laisser vivre en moi. Chapitre 3
"Christ nous
a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous
(car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois)" (v.13). Jésus n'est pas
mort lapidé, il a été crucifié. Il est mort dans la pensée de Dieu, pendu
à un bois, pour pouvoir prendre sur lui notre malédiction (Deut. 21. 23). La loi dit : Fais
ces choses et tu vivras (Gal. 3. 12) ; la grâce dit : C'est fait, c'est
accompli. Comme je suis incapable d'accomplir la loi, je suis donc condamné à
mort (v. 10). Mais Christ m'a délivré de la malédiction que la loi faisait
peser sur moi, en la prenant sur lui. De plus, Dieu veut me bénir de la bénédiction
d'Abraham (v. 14), le père de tous les croyants. Chapitre 4
"Mes
enfants, pour l'enfantement desquels je travaille de nouveau jusqu'à ce que
Christ ait été formé en vous" (ch. 4. 19). Voilà un nouveau
pas à faire. Paul ne parle pas d'un but irréalisable quand il dit qu'il
travaille pour que Christ soit formé dans l'être intérieur. Il ne s'agit pas
de la nouvelle naissance, mais d'apprendre à connaître toujours mieux Jésus
Christ, ce qu'il est, son uvre et ses merveilleuses conséquences. Que Christ
soit formé dans nos vies, nos pensées, nos aspirations, nos désirs, c'est la
preuve de notre salut, c'est une joie renouvelée. Mais il y a un
combat contre soi-même. Il est difficile pour un croyant d'accepter que l'uvre
de Christ soit suffisante : il veut faire quelque chose pour se justifier devant
Dieu ou, au contraire, il cherche à corriger ce qui ne va pas dans sa propre
vie. Pour y arriver, il se donne des lois (v. 9, 10). Et s'il parvient à se
dominer dans une mesure, il se construit un cadre idéal qu'il cherche à
imposer aux autres. Il se prend pour la norme. C'est le légalisme, une religion
terrible. Chapitre 5
"Christ nous
a placés dans la liberté en nous affranchissant ; tenez-vous donc fermes, et
ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude" (Gal. 5. 1). L'apôtre
s'adresse aux chrétiens comme à des soldats qui ont reçu l'ordre de tenir la
position qui va être attaquée de tous côtés par l'ennemi. Christ nous a
rachetés de la malédiction de la loi (Gal. 3. 13), délivrés de la
transgression d'Adam (Rom. 5. 14), de l'autorité de Satan (Col. 1. 13), de la
mort (2 Cor. 1. 10), de la crainte de la mort (Héb.2. 15), de la condamnation
(Rom. 8. 1), de la puissance du péché (Rom. 6. 14). Tenir ferme sur ces
points, sans compromis, c'est le prix à payer pour rester dans la liberté dans
laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant. Quelle est la
marque de la liberté ?
La marque visible
de la liberté est "la foi opérante par l'amour" (Gal. 5. 6), la foi
qui se traduit par une attitude et des actes inspirés par l'amour. La conséquence
de la liberté, dit l'apôtre, est de se mettre au service les uns des autres
(Gal. 5. 13), car les ressources de la grâce sont à notre disposition :
Que va être ma
vie ?
Dans un cimetière,
toutes les inscriptions sur les pierres tombales sont différentes (le nom des
morts, les dates, etc.), mais elles ont pourtant quelque chose en commun : un
tiret entre la date de naissance et celle de la mort. Ce tiret est la longueur
de la vie. Je ne sais pas
quelle sera la durée de ma vie. Mais je sais ce que le Seigneur veut en faire
sur la base de ce que la Parole déclare. Apprenons donc
ensemble à vivre ce "tiret" : qu'il soit un espace de vie où le
Seigneur puisse se manifester. Ouvrons les ailes et apprenons à voler, comme
l'oiseau libéré de sa cage. Jésus dit :
"Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et
humble de cur ; et vous trouverez le repos de vos âmes" (Matt. 11. 29). La
vraie liberté ne se vit que dans la dépendance de Christ. Revenons à la
Parole de Dieu pour que "Christ soit formé en nous". Dieu a un
programme merveilleux pour ses enfants : "le Dieu de toute grâce, qui vous
a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus, lorsque vous aurez
souffert un peu de temps, vous rendra lui-même accomplis, vous affermira, vous
fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable. A lui la gloire et
la puissance, aux siècles des siècles ! Amen" (1 Pi. 5.10, 11). Jean-Luc
Dandrieu |
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