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Discerner les temps

Israël a souvent été influencé, pour son malheur, par les nations qui l'entouraient. De même, au cours des siècles, l'église n'a pas échappé aux influences perverses du monde, ce milieu où le mal est entré par la chute de l'homme et qui est désormais entièrement opposé à Dieu.

Sous le règne de David, les descendants d'Issacar étaient réputés pour leur capacité à "discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël" (1 Chr. 12. 32). A cause de leur sens d'observation pénétrant des événements, leur avis était écouté : "Leurs frères étaient à leur commandement". Cette faculté de discernement, cette sagesse, était d'un grand secours au peuple de Dieu et à David, son roi.

Les croyants spirituels sont de vrais fils d'Issacar : " Nous connaissons le temps actuel : c'est déjà l'heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru ; la nuit est fort avancée, et le jour s'est approché" (Rom. 13. 11, 12).

Discerner les temps, ce n'est pas chercher à connaître la date du retour du Seigneur (cette connaissance est réservée au Père), mais à comprendre les caractéristiques de notre époque pour nous réveiller et accomplir les services que le Seigneur nous confie, pour éviter les pièges de Satan et pour mieux préparer la nouvelle génération au combat chrétien.

Les signes des temps

Plus que jamais, les sondages abondent pour prévoir le futur, le plus souvent en fonction d'impératifs politiques et économiques. Si les hommes cherchent, parfois avec succès, à prévoir le comportement des futurs consommateurs, à anticiper le résultat d'élections, à devancer les modes, etc., les croyants resteraient-ils aveugles aux signes des temps, comme jadis les pharisiens et les sadducéens qui cherchaient à tenter le Seigneur en lui demandant un signe du ciel ? Il leur a répondu : "Quand le soir est venu, vous dites : Il fera beau temps, car le ciel est rouge ; et le matin : Il y aura aujourd'hui de l'orage, car le ciel est rouge sombre. Vous savez discerner l'apparence du ciel ; et les signes des temps, vous ne le pouvez pas ? Une génération méchante et adultère recherche un signe ; mais il ne lui sera pas donné de signe, si ce n'est le signe de Jonas" (Matt. 16. 1-4).

Les chefs du peuple avaient refusé les preuves évidentes de la divinité de Jésus, ils n'avaient pas besoin d'autres signes pour attester qu'il était bien le Messie annoncé par les prophètes.

A nous chrétiens, la Parole de Dieu donne aussi des signes pour discerner les temps, non des miracles, mais des indications dans le domaine moral et comportemental.

Aujourd'hui, le ciel est "rouge sombre". L'orage se prépare. En effet, "l'Esprit dit expressément qu'aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi, s'attachant à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons, disant des mensonges par hypocrisie, ayant leur propre conscience cautérisée, défendant de se marier, prescrivant de s'abstenir des viandes que Dieu a créées pour être prises avec action de grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité" (1 Tim. 4. 1-3).

"Or sache ceci, ajoute l'apôtre Paul dans sa dernière lettre à Timothée, que dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux ; car les hommes seront égoïstes, avares, vantards, hautains, outrageux, désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, n'aimant pas le bien, traîtres, téméraires, enflés d'orgueil, amis des voluptés plutôt qu'amis de Dieu, ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance. Or détourne-toi de telles gens" (2 Tim. 3. 1-5).

Il est évident que de telles personnes ne se manifesteront pas qu'aux derniers jours. Ces gens existaient déjà du temps de l'apôtre puisqu'il exhorte Timothée à s'en détourner. Mais ces caractères seront tous réunis dans le monde aux derniers temps. Le monde ne s'améliorera pas, même dans son aspect religieux !

Quelques caractéristiques de notre époque

L'église a toujours été influencée par son environnement. Réfléchissons à quelques caractéristiques religieuses spécifiques à notre époque :

  • L'œcuménisme est né et mort au 20ème siècle. La mode est aujourd'hui au pluralisme, un système qui cherche à accommoder toutes les tendances du monde dit chrétien, voire toutes les religions.
  • Les fusions d'entreprises sont à l'ordre du jour, les alliances industrielles se multiplient pour assurer une rentabilité maximum. De même, des méga-églises surgissent, surtout aux états-Unis, qui assurent leur "succès" en fournissant toutes sortes de service aux fidèles (le christianisme est devenu plus utilitaire que spirituel). Pourtant, les chrétiens se divisent comme jamais, chacun voulant poursuivre sa propre idée. Pour pallier à ce morcellement et se donner un sentiment de force, des "églises" se fédèrent.
  • Le désir de nouveauté s'accélère. Ce qui est du passé est dépassé ; ce qui est vieux est obsolète. Ce désir de nouveauté n'est pas...nouveau. A l'affût de tout ce qui était nouveau, "moderne", les Athéniens ont écouté l'apôtre Paul, du moins jusqu'au moment où il a parlé de la résurrection du Seigneur, le Juge de la terre habitée (Act. 17. 31).
  • La théologie de la gloire est à la mode, le triomphalisme de mise dans certains milieux : la croix n'est plus au premier plan, la misère morale de l'homme est occultée.
  • L'occultisme fait des ravages, même parmi les chrétiens, ceux qui se soumettent à de mauvais esprits dans leur recherche du miraculeux.
  • La famille, base divine de la société, est battue en brèche, par le comportement de la société et par de nouvelles lois.
  • L'absence de pudeur se manifeste partout, dans les conversations, dans les media, même dans l'église où l'on débat de choses qu'il ne convient pas de mentionner dans ce cadre (Eph. 5. 3).

Observer dans le but d'agir

Pour discerner les temps et observer l'évolution de la société, il est nécessaire de prendre un peu de recul. Considérer les événements de trop près, en se préoccupant, par exemple, des mille maux de la société et de son église, fait perdre la vue d'ensemble. Par contre s'en détacher, comme si les détails n'avaient aucune importance dans la ligne générale, conduit à banaliser le mal. De loin, toutes les herbes sont vertes, même les mauvaises.

Mais observer et analyser une situation n'est pas suffisant, pas plus que de poser un diagnostic chez un malade sans lui proposer un remède. Le croyant spirituel observe, discerne, mais il ne reste pas spectateur ; il doit être un acteur.

Quels sont nos repères, nos buts...et nos freins ?

Pour discerner les temps et agir en conséquence, les croyants ont besoin d'un point de repère et d'un but. Sans programme, ils resteront oisifs ou hésitants, ne sachant où se diriger. A ce stade de la réflexion, posons-nous quelques questions :

  • Qu'est-ce qui m'empêche de suivre Jésus Christ ?
  • Est-ce que je cherche à m'approcher de Dieu pour obtenir des réponses, ou pour Le rencontrer ?
  • Quelles sont les valeurs que je veux défendre ?
  • Quelle appréciation ai-je du Seigneur Jésus ; de l'église qui est son corps ; de la famille, base divine de la société ; de la Bible, "la sûre norme des paroles de vérité" (Prov. 22. 21) ?
  • Quel est mon but ? Est-ce que je cherche à faire plaisir aux croyants ou à honorer Jésus Christ ? à me faire un nom ou à glorifier son Nom ?

Le programme : Croire et savoir, être et agir

Avant de savoir, il faut croire : croire ce que Dieu déclare dans sa Parole au sujet de lui-même et de son Fils, croire ce qu'il déclare au sujet de l'homme et de sa condition de perdition, croire au moyen de salut offert à l'homme. Le Seigneur nous demande d'en être pleinement convaincus (2 Tim. 3. 14). Cette certitude, nous l'atteignons en méditant les écritures, en les sondant. La Parole exhorte chaque croyant à être "nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine" (1 Tim. 4. 6). C'est à cette seule condition que les croyants sont préservés des fausses doctrines et de la destruction : "Mon peuple est détruit, faute de connaissance" (Osée 4. 6).

Mais l'enseignement de la Parole n'est crédible que s'il est accompagné d'un bon témoignage personnel. C'est pour cela qu'avant d'agir, il faut "être", être sanctifiés, c'est-à-dire séparés du mal pour Dieu : "Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite" (1 Pierre 1. 15). A ce sujet, l'apôtre Paul exhorte les Romains : "De plus, nous connaissons le temps actuel : c'est déjà l'heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru ; la nuit est fort avancée, et le jour s'est approché ; rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme en plein jour, sans orgies ni abus de boisson, sans impudicités ni débauches, sans esprit de querelle ni de jalousie. Mais revêtez le Seigneur Jésus Christ, et ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire ses convoitises" (Rom. 13. 11-14).

Ne nous y trompons pas : Le monde a été hostile à Jésus Christ, il le restera. N'essayons pas de l'apprivoiser, mais cherchons à gagner des personnes à Jésus Christ ! Comme croyants, notre comportement va à contresens du courant de ce monde. N'en ayons pas honte : seuls les poissons morts vont dans le sens du courant.

Ayant une conduite à la gloire de Dieu, le croyant peut alors agir. Comment ? Tout d'abord par la prière : "La fervente supplication du juste peut beaucoup" (Jac. 5. 16). Ensuite par l'enseignement de la Parole, que l'occasion soit favorable ou non. En décrivant le caractère moral des derniers temps, Paul écrit à Timothée : "Prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, convaincs, reprends, exhorte, avec toute longanimité et doctrine (2 Tim. 4. 2). Le croyant agit aussi en accomplissant fidèlement les tâches que Dieu lui a confiées. " Mais toi, ajoute l'apôtre à l'adresse de Timothée et de nous tous, sois sobre en toutes choses, endure les souffrances, fais l'œuvre d'un évangéliste, accomplis pleinement ton service" (2 Tim. 4. 5).

Revenons sans cesse aux écritures, dans nos familles, dans nos assemblées, et donnons des pères et des repères spirituels à la nouvelle génération. L'église visible du 21ème siècle sera ce que nous en faisons aujourd'hui.

Marc Horisberger

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