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Comment
"garder" ce que Dieu nous donne ?
Si le Seigneur nous demande de garder sa Parole, il nous demande aussi de "garder" les dons qu'il nous confie. Comment le faire ? Partager
Dans Matthieu 25.
14-30, un maître confie un certain nombre de talents à ses serviteurs, en
quantité proportionnelle à la capacité de chacun. Ceux qui ont fait valoir ce
capital peuvent en rendre compte à leur maître : le montant a doublé. En
effet, les dons de grâce se multiplient s'ils sont utilisés en faveur
d'autrui. Nous avons tous
reçu de riches bénédictions : pour beaucoup, une éducation chrétienne dès
l'enfance, la capacité de lire la Parole de Dieu et d'en saisir le message, un
environnement favorable, des amis ou des parents avec lesquels on peut
s'entretenir ; que dire aussi de toutes les lectures qui permettent de nous
instruire dans la vérité de l'évangile ? Les uns ont reçu plus que d'autres,
mais chacun a quelque chose qu'il peut faire fructifier pour son Seigneur en le
partageant avec d'autres. Notre
christianisme est-il si cloisonné dans des dogmes qu'il devient inaccessible à
nos concitoyens ? Ou avons-nous alors l'ouverture d'esprit nécessaire pour
partager ce que la grâce de Dieu nous a octroyé ? Il ne s'agit pas forcément
de prêcher la Parole à tous ceux que nous rencontrons, mais notre attitude à
leur égard, notre amour pour eux et le désir d'être des témoins vivants pour
notre Sauveur produira un rayonnement en bénédiction autour de nous. Mettre en
pratique
Prenons l'exemple
de Timothée, l'enfant spirituel de l'apôtre Paul. Les difficultés ne
manquaient pas pour lui. Il allait être laissé seul après le martyre de l'apôtre
Paul. Dans sa première épître, Paul lui dit de ne pas négliger son don de grâce
(1 Tim. 4.
14), mais un peu plus tard, dans la deuxième épître, il doit
l'exhorter à le ranimer (2 Tim. 1.
6). Avait-il négligé son don, rendu
craintif par de nombreuses difficultés ? Certes, ce don ne lui avait pas été
retiré, mais il s'était étiolé faute d'emploi suffisant, aussi l'apôtre
rappelle à Timothée que "Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte,
mais de puissance, et d'amour, et de conseil (de sobre bon sens)" (2 Tim.
1. 7). Le risque est
bien là pour chacun, jeunes ou plus âgés : nous laisser aller à une certaine
indolence, craignant de nous impliquer ouvertement pour le Seigneur. Pire, on
retient pour soi tout ce que la grâce de Dieu nous a donné, peut-être en se
flattant de conserver précieusement ce "dépôt divin". Prenons garde
! Ce qui n'est pas mis en oeuvre se perd plus vite qu'on ne le pense. Rendre à Dieu
le fruit produit
Parfois, nous
pouvons voir un fruit de notre service pour le Seigneur. Et souvent, ce n'est
pas quand on a le sentiment d'avoir bien accompli sa tâche ! Allons-nous nous
approprier ce fruit, en pensant qu'il nous appartient ? Il plaît à notre Dieu
de récompenser ses serviteurs, mais il le fait quand ils ne courent pas le
risque de s'en prévaloir. Tout retourne alors à Dieu dans la louange. Dans le Cantique
des cantiques, la bien-aimée cultive son jardin - son propre cœur - et invite
son bien-aimé à venir s'y délecter de fruits exquis (4.
16). Toutes ses
affections sont tournées vers lui. Quoique fluctuant, son amour est vrai et
sincère, et le bien-aimé ne le met pas en doute. Que de plaisirs ne goûte-t-elle
pas dans la compagnie de celui qu'elle aime par-dessus tout ! Mais sa plus
grande joie est de pouvoir lui dire que tous les fruits, "nouveaux et
anciens", elle les a gardés pour lui (7.
13). Garder la Parole
L'apôtre Paul
exhorte Timothée à garder ce qui lui a été confié (1 Tim. 6.
20). Garder ce
trésor n'est pas le mettre à l'abri dans un endroit secret et bientôt
l'oublier, mais le garder dans son cœur. S'il en apprécie la valeur, il ne le
vendra pas. A l'instar de Naboth, il répondra à qui voudrait qu'il s'en défasse
: "Que l'éternel me garde de te donner l'héritage de mes pères" (1
Rois 21. 3). Que de bibles
laissées dans l'armoire, ou peut-être mises en vue sur une étagère, et la
seule fois où ce saint livre est pris en main, c'est pour en ôter la poussière
! Garder la Parole
de Dieu nécessite d'en prendre connaissance et de se laisser imprégner par
elle. Nous y découvrons les enseignements divins, mais en premier lieu Jésus
Christ et son oeuvre, son amour pour nous et l'exemple qu'il nous donne. L'amour pour le
Seigneur et l'obéissance à sa Parole sont si intimement liés qu'ils sont la
preuve l'un de l'autre : "Si vous m'aimez gardez mes commandements" et
"Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole" (Jean 14. 15,
23). En
demeurant attachés à lui, ses commandements ne nous seront pas pénibles. Le
premier d'eux tous est l'amour, c'est-à-dire notre réponse à son amour,
traduite aussi en aimant ceux qu'il aime. F. Gfeller |
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